Au début des années 1960, la Ford Motor Company connaît des problèmes financiers. Henry Ford II met alors la pression sur ses employés pour trouver des solutions. Lee Iacocca suggère de relancer la marque dans l'univers de la compétition automobile. Il est alors envisagé que Ford rachète Ferrari. Mais la rencontre avec Enzo Ferrari tourne au fiasco et c'est finalement Fiat qui signe l'accord de rachat. Le « Commendatore » est même très insultant envers la marque américaine et son patron Henry Ford II. Ce dernier, piqué au vif, en fait une affaire personnelle. Ford décide alors de faire appel à Carroll Shelby, le seul Américain vainqueur des 24 Heures du Mans (en 1959). Il est chargé de construire une voiture capable d'anéantir la suprématie de Ferrari aux 24 Heures du Mans. Carroll Shelby va ainsi développer la Ford GT40 Mk II avec l'aide de Ken Miles, un pilote britannique au caractère bien trempé qui ne plaît pas trop au sein de Ford.
Une première tentative à lieu au Mans lors de l'édition 1965 à laquelle la direction de Ford refuse que Ken Miles participe au grand dam de Caroll Shelby. Les GT40 ne finissent pas la course, et Shelby réussit à convaincre Henry Ford II de poursuivre le programme en lui expliquant que son entreprise « a fait peur à Ferrari » en atteignant la meilleure vitesse dans la ligne droite des Hunaudières, à plus de 350 km/h. L'équipe de Shelby et Miles, qui, en plus d'être le pilote-essayeur, est également un talentueux mécanicien, se remet au travail afin de développer une machine plus stable et plus fiable. Pour les 24 Heures du Mans 1966, l'état-major de Ford met encore des bâtons dans les roues de Shelby qui veut faire courir Ken Miles. Il trouve une solution : si ce dernier remporte les 24 heures de Daytona, il pourra piloter la GT 40 Mk II dans la Sarthe. Ken Miles s'impose à Daytona, il gagne également les 12 heures de Sebring et décroche sa place au Mans au volant de la Ford N°1 en équipe avec Denny Hulme.
Lors de la course en France, Ken Miles commence par rencontrer des problèmes avec la porte de son bolide qui ne se referme pas après qu'il a couru vers lui et pris le départ. Au bout du premier tour, il rentre au stand pour régler le problème. Par la suite, Hulme et Miles prennent les commandes de la course, et sur la fin, Ken Miles, qui possède une belle avance, se voit demander par la direction de Ford de ralentir afin que les trois GT40 passent la ligne d'arrivée ensemble, le triplé faisant encore plus sensation à travers une image qui ferait le tour de monde. Miles s'exécute, les trois machines arrivent de front sur la ligne d'arrivée, la N°1 en avance d'un capot. Mais la victoire ne lui revient pas... Comme l'équipe Bruce McLaren/Chris Amon s'est élancée de plus loin lors de la procédure de départ, elle a parcouru plus de distance ; elle est déclarée gagnante de cette édition.
Deux mois plus tard, en essais sur le circuit Riverside International Raceway au volant de la nouvelle Ford J destinée à remplacer la Mk II, Ken Miles rencontre un problème de freins, fait un tout droit à haute vitesse et se tue. Caroll Shelby pleure son ami. La GT40 conçue par Shelby et Miles remportera encore les 24 Heures du Mans en 1967, 1968 et 1969, et restera la seule voiture américaine à compter des victoires dans la Sarthe.