Encore enfant, le prince héritier Karl Heinrich est conduit au château de son oncle, Karl VII afin d'y parfaire son éducation de souverain. Adulé par les sujets du royaume de Karlsburg, entouré des soins attentifs d'une armada de serviteurs, le jeune garçon reste néanmoins triste et solitaire, enviant les gamins qu'il voit s'ébattre en toute liberté, au-delà des grilles du palais. Son seul confident et compagnon de jeux est son précepteur, le brave et tolérant docteur Juttner qui lui témoigne une profonde affection.
Les années passent. Le prince a maintenant l'âge d'entrer à l'université. Les sommités intellectuelles du pays se déplacent pour lui faire passer son examen et malgré ses connaissances plutôt médiocres, lui accordent son diplôme. Accompagné de son précepteur, Karl Heinrich part donc pour Heidelberg. Tous deux prennent pension dans la modeste auberge du vieux Ruder, dont la nièce Kathi est la coqueluche des étudiants de la ville. Pour la première fois de sa vie, le prince est en contact avec des jeunes gens de son âge. Adopté par la confrérie des Saxons, il mène joyeuse existence et goûte aux plaisirs de la danse et de la bière. Il tombe aussi amoureux de la jolie Kathi qui, tout en partageant ses sentiments, ne se fait guère d'illusions sur leur avenir commun.
En effet, les circonstances ne tardent pas à les séparer. Karl VII étant tombé malade, Karl Heinrich doit retourner d'urgence à Karlsburg pour s'occuper des affaires du royaume. Pour comble de malheur, il apprend que son mariage a déjà été arrangé avec une princesse de sang. La mort du roi met fin définitivement à son espoir de repartir pour Heidelberg terminer ses études. Un jour, cependant, il reçoit la visite du vieux Kellermann, " corps servant " de la confrérie des Saxons. Après avoir échangé avec lui quelques souvenirs, il décide de le raccompagner à Heidelberg.
Mais tout a changé : l'auberge est à l'abandon, ses anciens camarades sont à présent pétrifiés de respect devant celui qui est désormais leur souverain. Seule Kathi est toujours aussi amoureuse et spontanée. C'est pourtant elle qui convaincra Karl Heinrich de remplir son devoir de roi et de faire passer la raison d'état avant les élans du coeur.