Le 12 mai 2014, un véhicule militaire croise une troupe de gens armés en colère. A l'arrière d'une des fourgonnette de leur convoi, les soldats decouvernt quatre corps : ceux de trois hommes noirs et d'une femme blanche.
Lorsque Camille Lepage arrive à Bangui en octobre 2013, le pays est en train de basculer dans la guerre civile. Elle rencontre Cyril, jeune étudiant rappeur qui deviendra Anti-balaka ; Leila, fille d’un musulman et d’une chrétienne, qui sera assassinée par des miliciens Séléka ; et Abdou, jeune musulman qui sera contraint à l’exil.
En mars 2013, la Séléka, une coalition de groupes rebelles majoritairement musulmans, a pris le pouvoir par les armes. Depuis lors, ils multiplient les exactions. Dans la capitale, ils font régner la terreur. Chaque nuit, il y a des pillages, des assassinats. En province, c'est encore pire. Les Séléka brûlent les villages, forçant la population à se réfugier dans la brousse. En réaction, les villageois forment des milices d'autodéfense, les Anti-balaka, ainsi nommées à cause de leurs gri-gris censés les protéger des balles des kalachnikovs (« anti-balles-AK »).
Le 5 décembre, tout bascule. Les Anti-balaka attaquent Bangui. Ils sont repoussés par les Séléka qui se déchaînent alors contre la population civile. En deux jours ils tuent près de mille personnes. Ces massacres précipitent l'intervention française. Le soir même du 5 décembre, le président Hollande annonce le début de l'opération Sangaris. Les troupes françaises se déploient dans les jours qui suivent… sans parvenir pour autant à arrêter la spirale de violence.
Car tandis que les Français désarment et cantonnent les Séléka dans leurs casernes, la population chrétienne assoiffée de vengeance se retourne contre la communauté musulmane.
Le 21 décembre 2013, Camille, épuisée, elle rentre dans sa famille à Angers passer les fêtes de fin d'année sans pour autant se résoudre à abandonner la Centrafrique. Elle y revient en février 2014. Alors que tous les journalistes quittent la Centrafrique et que l'attention de la communauté internationale se porte sur d'autres conflits
Camille cherche le moyen de travailler plus en profondeur. Elle essaie notamment de nouer des liens avec les Anti-balaka qu'elle aimerait raconter de l'intérieur. En mai, alors qu'elle est en déplacement dans l'ouest du pays, elle retrouve un jeune chef anti-balaka, Cyril, qui accepte qu'elle l'accompagne dans ses patrouilles à la frontière du Cameroun, dans une zone que se disputent plusieurs groupes armés.
Au matin du 12 mai 2014, Camille Lepage accompagne le groupe de miliciens anti-balaka sur lesquels elle réalisait un reportage photo. Ils circulaient en moto.Ils tombent dans une embuscade dressée par un groupe de Séléka. Camille a été tuée sur le coup. Elle avait 26 ans.
Pour faciliter l’intégration des photos de Camille, le réalisateur choisit d’adapter le format du film au format des photos de Camille et opte pour un format inhabituel avec un rapport larguer/hauteur de 1.5.
Le film repose sur un tricotage complexe d’images de statuts différents : images de fiction, images d’archives filmées par les télés au moment des événements, photos de Camille Lepage. Photos et images d’archives viennent rappeler que ce qu’on est en train de regarder n’est pas que du cinéma. Elles lestent le film du poids de la vérité.