Dans un petit village d'Angleterre, sous le règne de George III, Mrs. Bennet veut marier ses filles afin de leur assurer un avenir serein. L'arrivée de nouveaux voisins, Mr. Bingley et son ami Mr. Darcy, plonge Jane et Elisabeth dans des affaires de coeur tumultueuses. Cette dernière découvre l'amour en rencontrant le bel et aristocratique Darcy. Pourtant, tous deux devront passer outre leur orgueil et les mauvaises interprétations qui s'ensuivent avant de tomber dans les bras l'un de l'autre à la grande surprise des Bennet.
Seconde transposition du roman au cinéma entreprise par la BBC après celle de Cyril Coke de 1980.
Elizabeth Bennet est le personnage principal d'Orgueil et Préjugés,
celle dont le point de vue est privilégié, et la seconde des
cinq filles. Elle est intelligente, spirituelle et la favorite de son père.
Sa mère la considère comme "beaucoup moins belle que Jane"
mais Mr Darcy admire "la profondeur et l'intelligence de ses yeux sombres".
Elle se fait aussi remarquer par son énergie et son goût pour
les longues promenades solitaires, notamment dans le parc de Rosings.
Elizabeth paraît sûre de son jugement sur les autres et n'est
guère intimidée par le rang social des personnes qu'elle rencontre,
qu'il s'agisse de la hautaine et prétentieuse Lady Catherine de Bourgh
ou de l'orgueilleux et dédaigneux Monsieur Darcy. Elle prend le risque
de refuser deux offres de mariage qui assureraient son avenir matériel,
car elle attend du mariage non pas la sécurité mais "un
vrai et solide bonheur". Elle commence à douter d'elle-même
lorsqu'elle découvre combien elle s'est trompée sur Darcy et
sur Wickham et ne retrouve tout son entrain et sa joie de vivre que le jour
où son père donne son consentement à son mariage avec
l'homme qu'elle a appris à aimer et estimer.
Jane Bennet a vingt-trois ans. D'une grande beauté, de manières
irréprochables, raisonnable, toujours prête à juger en
bien autrui (elle est la seule à ne pas avoir de préjugés),
elle assume avec sérieux son rôle d'aînée. Elle
est très attirée par Charles Bingley, l'ami de Mr Darcy, et
se lie d'amitié avec ses surs. Mais comme elle est discrète
et peu expansive, son attachement naissant n'est pas reconnu pour ce qu'il
est par les deux amis, et Caroline Bingley fait tout pour la décourager.
Seule Elizabeth, qui connaît parfaitement sa sur "très
aimée" et partage ses soucis et ses responsabilités, a conscience
de la profondeur de ses sentiments et de sa souffrance.
Les affinités de caractère des deux soeurs en font des amies
affectueuses et dévouées. Elles font preuve d'une distinction
qui manque complètement au reste de la famille Bennet sauf à
leur père. Propriétaire du petit domaine de Longbourn, donc
membre de la petite gentry provinciale et gentleman, Mr Bennet est un pince-sans-rire
doté d'un incontestable sens de l'humour, qui ne manque jamais de plaisanter
sur la sottise de ses trois plus jeunes filles. Il souffre de l'inconséquence
et de la vulgarité de sa femme, et n'en apprécie que plus les
bonnes manières de ses deux aînées et l'esprit affûté
de Lizzie. Parfaitement conscient des insuffisances du reste de sa famille,
par négligence, indolence ou désir égoïste d'avoir
la paix et d'éviter tout conflit avec sa femme, il se dérobe
à ses responsabilités paternelles. Ayant épousé
une femme apparemment dotée d'une heureuse nature, mais dont il a rapidement
découvert l'esprit étroit et le manque de jugement, il a pris
l'habitude de se réfugier dans sa bibliothèque, au milieu de
ses livres.
Avec Elizabeth Bennet, le second protagoniste important du roman est Fitzwilliam Darcy. Jeune homme de 27 ans, fier, voire hautain, peu loquace et cassant, il suscite l'animosité d'Elizabeth dès leur première rencontre à Meryton. Qu'il ait, par orgueil, lésé George Wickham et éloigné Charles Bingley de Jane, ne fait qu'attiser l'hostilité d'Elizabeth, sans la surprendre tant elle est prévenue contre lui. Monsieur Darcy est le maître du splendide domaine de Pemberley dans le Derbyshire et le neveu préféré de Lady Catherine de Bourg, la protectrice de Mr Collins. Il est obligé de revenir peu à peu sur les jugements peu charitables qu'il a portés sur Elizabeth et se sent très attiré par elle ; elle est la seule personne étrangère à son cercle d'amis avec qui il sort de sa réserve et aborde des sujets sérieux. L'amour grandissant qu'il lui porte l'amène à la demander en mariage malgré toutes les préventions qu'il a contre sa famille et, au lieu d'être découragé par son refus déterminé, à expliquer ses actes, prendre sérieusement en compte ses critiques, au point de réformer son comportement, lutter contre ses préjugés et même prendre le risque d'un second refus. C'est le personnage masculin le plus complexe et le plus élaboré de tous les romans de Jane Austen.