Yokohama 1887, deux ans ont passé depuis les premières aventures de Sanshiro Sugata. Le vaillant judoka perfectionne son art du judo au près de Yano, son maître vénéré. Il est toujours autant épris de Sayo, la fille de l'un de ses anciens adversaires.
Un marin américain maltraite et frappe un tireur de pousse-pousse japonais. Il est corrigé par Sugata Sanshiro au moyen d’un magistral kata-guruma. Alors que l’américain le provoque, Sanshiro cherche un endroit pour s'en défaire sans mettre la vie du marin en danger. Ainsi le marin américain est-il projeté dans l’eau.
L'ambassadeur japonais auprès des Américains vient ensuite expliquer à Sanshiro que William Lister, un champion de boxe américain arrive au Japon. Le gouvernement japonais souhaite organiser un combat de boxe contre jûdô pour sceller l’amitié américano-japonaise. L’ambassadeur demande à Sanshiro de participer mais ce dernier refuse. Malgrè tout, à la demande de l’ambassadeur il assiste à un combat de boxe puis au combat de boxe contre jûjutsu. Il est atterré par la réaction des spectateurs devant le match de boxe quil considére comme un combat de chiens ou un combat de coq. Le combat contre un jûjutsuka est un supplice. Tout le monde se moque du pauvre pratiquant de jûjutsu et de sa tenue. Sugata va lui parler, il apprend qu’il est du Isshin-ryû, il lui demande d’arrêter le combat qui est juste une mascarade destinée à divertir la foule. Le pratiquant de Isshin-ryû lui explique qu’il doit continuer. Les adeptes de jûjutsu n’ont plus que ces combats pour vivre depuis que Sugata Sanshiro et le jûdô ont détrôné les jûjutsu. Le combat commence et sous les rires des américains, hommes et femmes, et sous les yeux de Sanshiro écoeuré, le pratiquant de jûjutsu est rapidement défait.
Sanshiro s’en retourne voir son maître Yano. Il lui explique qu’il veut renoncer au jûdô quand il voit les victimes que ses victoires ont causées. Son maitre lui explique que les doutes et le sentiment qui habitent Sanshiro, il les partage lui aussi, mais que pour le bien des arts martiaux japonais, Yano veut les réunifier.
Tesshin Higaki et son frère Genzaburo arrivent alors au dojo de Yano. Leur frère ainé Gennosuke a été vaincu par Sanshiro il y a deux ans. Lorsqu’ils arrivent ils ne saluent pas le dojo. Ils arrivent de Yushu et cherchent Sanshiro. Ils veulent l’affronter avec leur karaté. Yano arrive et s’oppose au combat. Il explique que leur karaté ne fait pas partie des arts martiaux. La preuv en est qu'ils n'ont pas salué le dojo. Les frères Higaki s’attaqent alors aux élèves de Yano.
Gennosuke le frère ainé viendra rencontrer Sanshiro, il lui expliquera qu’il ne souhaite pas voir Sanshiro se battre contre ses frères car ils sont fous et n’ont pas de limites. Il est malade et mourant, et souhaite pour le bien des artas martiaux japonais que Sanshiro reste en vie. Il lui confie un makimono contenant les secrets de l’école.
Sanshiro acceptere néanmoins le combat mais il doit avant cela défier William Lister sur un ring. Dans ce combat Sanshiro se contente d’une seule projection. Il explique ainsi aux Américains la nette supériorité des arts martiaux japonais. Ill se rend au sommet d'une montagne enneigée pour affronter les frère Higaki dans un combat pieds nus. Sanshiro vainct Tesshin, Genzaburo ne pouvant combattre. Et il les soigne en espérant leur montrer "la voie". Mais Genzaburo, profitant du sommeil de Sanshiro tente de le tuer avant de renoncerr. Les frères Higaki se rendent compte alors de leur défaite physique et morale davant les principes de respect, de sincérité qui sont attachés au judo.
Adapté du même roman de Tsuneo Tomita que La Légende du grand judo, cette suite se déroule toujours pendant l'ère Meiji, sur fond de rivalité entre deux arts martiaux. Kurosawa admet avoir cédé à la pression des censeurs et avoir intégré dans son film des passages aux relents nationalistes.
Le film véhicule ainsi un message différent de celui du précédent, où le judo était présenté comme une discipline progressiste, fondée sur l'équilibre et le respect de l'adversaire, qui contestait au jiu-jitsu sa violence et ses valeurs réactionnaires.
Ici, les tenants de l'école du judo dénient au karaté le statut d'art martial, et l'enjeu, pour eux, est pour le moins conservateur et nationaliste : il consiste dans la préservation des arts martiaux japonais. La boxe, discipline importée des Etats-Unis, est considérée comme un sport de combat dégénéré, les Américains présentés comme des brutes racistes.
Reste que derrière ce discours, qui surprend chez ce cinéaste humaniste, le judo apparaît toujours comme l'option de la force maîtrisée contre la violence, de l'humanité contre la barbarie, du respect d'autrui contre l'esprit de vengeance.
Le final, longue et splendide scène de combat dans la neige entre Sugata Sanshiro et son adversaire est la meilleure séquence du film qui vaut aussi pour la drôlerie avec laquelle sont représentés les Américains, et pour l'incongruité des combats "boxe contre arts martiaux" organisés par le consul américain.
Sources : le Monde, Shinryu