Devine qui vient dîner...

Joanna Drayton, femme blanche de 23 ans, revient de ses vacances hawaïennes chez ses parents à San Francisco avec le Dr John Prentice, un veuf noir de 37 ans. Le couple s'est fiancé après une romance éclair de 10 jours. Les parents de Joanna sont Matt Drayton, un rédacteur en chef à succès, et sa femme, Christina, qui possède une galerie d'art. Bien qu'ils soient d'esprit libéral, ils sont d'abord choqués que leur fille se soit fiancée à un homme noir. Christina accepte progressivement la situation, mais Matt s'y oppose en raison des problèmes probablement insurmontables auxquels le couple sera confronté dans la culture américaine.

Sans le dire à Joanna, John affirme aux Drayton qu'il rompra s'ilsne donnent tous les deux leur bénédiction au couple. Pour compliquer les choses, John doit s'envoler pour New York plus tard dans la nuit, puis pour Genève, en Suisse, pendant trois mois dans le cadre de son travail avec l'Organisation mondiale de la santé. La réponse des Drayton déterminera donc si Joanna le suivra.

Tillie, la gouvernante noire des Drayton, méfiante à l'égard des motivations de John et protectrice de Joanna, coince John en privé et dit ce qu'elle pense. À la surprise de John, Joanna a invité ses parents à venir de Los Angeles pour les rejoindre pour le dîner de ce soir-là. John ne leur a pas dit que sa fiancée est blanche. Monseigneur Ryan, le copain de golf de Matt, arrive après que Matt ait annulé leur partie. Il dit à Matt et au couple qu'il soutient les fiançailles. Mais Matt ne céde pas. Christina dit à Matt qu'elle aussi soutient Joanna, même si elle doit l'affronter pour cela. Christina congédie sa directrice de galerie d'art, Hilary St. George, sectaire, qui s'alarme de la situation de Christina. Sur le chemin de l'aéroport pour rencontrer les parents de John, le couple s'arrête pour prendre un verre avec une vieille amie de Joanna et son mari qui sont favorables à cette union.

Les parents de John, les Prentis, arrivent. Eux aussi sont choqués lorsqu'ils découvrent que Joanna est blanche. Au domicile des Drayton, diverses conversations privées ont lieu entre les deux familles. Tous conviennent qu'il faut plus de temps pour réfléchir à la situation. Les deux mères conviennent que c'était un événement inattendu, mais soutiennent leurs enfants. Les deux pères expriment tous deux leur désapprobation. Monseigneur Ryan conseille à John de ne pas rompre malgré les objections de Matt. John et son père discutent de leurs différences générationnelles. Christina dit à Matt qu'ils ont oublié ce que c'était que de tomber amoureux, et leur incapacité à se souvenir de la vraie romance obscurcit leur réflexion. Enfin, Matt révèle sa décision concernant les fiançailles à l'ensemble du groupe. Dans son discours, Joanna apprend pour la première fois que John a conditionné leur mariage à l'approbation des Drayton. Matt conclut finalement qu'il se souvient de ce qu'est un véritable amour. Bien que le couple sera confronté à d'énormes problèmes en raison de leurs différences raciales, ils doivent trouver un moyen de les surmonter, et il approuvera le mariage, sachant depuis le début qu'il n'avait pas le droit de l'arrêter. Les familles se retirent ensuite dans la salle à manger pour le dîner.

Le film dépeint un mariage interracial sous un jour positif alors qu'au moment du tournage, il est illégal dans 17 États des États-Unis. Ce n'est que le 12 juin 1967, six mois avant la sortie du film que les lois anti-métissage sont invalidées par la Cour suprême dans Loving v. Virginia .

Dans la chaleur de la nuit (Norman Jeison, 1967) à peine achevé , Stanley Kramer offre à Sidney Poitier, devenu la star numéro un au box-office, un film qui lui permet de jouer face à Spencer Tracy et à Katharine Hepburn. C'est le neuvième et dernier film du couple à l'écran. Tracy était très malade pendant le tournage mais a insisté pour pour terminer. Le tournage s'achève 17 jours avant sa mort, en juin 1967. Le film sort en décembre 1967. Hepburn ne l'a jamais vu terminé, disant que les souvenirs de Tracy qu'il évoquerait étaient trop émouvants.

Le film est conventionnel sur la forme et l'interprétation de Sidney Poitier, à l’heure de l’émancipation réclamée par les Black Panthers, dans un monde corrompu par les promesses non tenues et la guerre au Vietnam, est dépassée. A l'apogée de sa carrière, il ne peut imaginer qu’en 1968, le Nouvel Hollywood va l'éloigner du cinéma.