Chaque année, Edgar et Marta organisent une grande fête dans leur luxueuse résidence d’été, orchestrée par leur gouvernante Mada et les autres employés de la maison. Mais, en trois étés, tout va basculer. Alors que le monde de ses riches patrons implose, balayé par des scandales financiers, Mada se retrouve en charge de la propriété dont elle est bien décidée à tirer le meilleur parti. Le portrait décapant d’une société néo-libérale à bout de souffle, rongée par ses démons.
Toute l’histoire se déroule durant les trois étés de 2015, 2016 et 2017. Dans l’hémisphère sud, l’été a lieu en décembre et janvier. Les tensions sont plus aigües, quand arrive Noël, avec ses drames familiaux, ses joies et ses peines. Et puis avec le Nouvel An qui vient juste après, avec ses promesses de changements et de jours meilleurs, tout semble plus délirant dans une chaleur souvent excessive et des tempêtes apocalyptiques.
Alors que le monde des riches patrons implose, balayé par des scandales financiers, Mada se retrouve en charge de la propriété dont elle est bien décidée à tirer le meilleur parti. Lorsque leurs employeurs atterrissent en prison, les domestiques s'empressent de prendre leur place, avec la volonté d'être patrons eux-aussi.
Il ne s'agit donc pas d'une dénonciation de la politique de Bolsonaro, arrivé au pouvoir par surprise en 2018, mais bien plutôt de montrer que classe possédante et la petite classe moyenne aspirent à la même volonté d'enrichissement et rejettent ainsi les vieilles valeurs humanistes. Même le vieux monsieur Lira se met à spéculer sur les bénéfices que lui rapportera la transformation de la maison en location Airbnb. C'est bien pourtant parce qu'Edgar a volé l'argent des hôpitaux que Mada a perdu sa fille un horrible soir de Noël où personne ne pouvait la soigner faute de moyens. Mais amnésiques sous la chaleur de l'été, patrons et domestiques préfèrent une extrême droite promettant la fortune à la refondation d'un pacte social assurant des services publics pour tous.
Jean-Luc Lacuve, le 11 mars 2020.