Un couple de jeunes mariés devant le lit nuptial, en plan séquence et cadrage en pied : revenant des noces, le mari s'extasie devant son épouse qui minaude ; celle-ci lui demande de se retirer pendant qu'elle se déshabille ; il met un paravent entre elle et lui ; elle enlève un à un les multiples vêtements qu'elle porte (veste, robe, jupons, sous-jupons, corsage) ; le mari ne tient pas en place, tantôt s'épongeant le front, tantôt lisant un journal, tantôt jetant des regards concupiscents par-dessus le paravent. Les acteurs adressent de nombreux regards vers la caméra.
Réalisé en novembre 1896 à Paris par Albert Kirchner sous le pseudonyme de Léar, ce court-métrage est produit par Eugène Pirou et filmé en intérieur dans un décor de théâtre.
Le film est une reprise d'une pièce du même nom, pantomime extrêmement populaire, donnée à l'Olympia en 18953, qui était déjà une audace pour l'époque puisque l'actrice ôtait ses habits sur scène jusqu'à apparaître en maillot de corps. L'actrice principale du film, l'artiste française Louise Willy, se déshabille lentement : c'est donc le premier striptease de l'histoire du cinéma.
Il n'est parvenu que deux des sept minutes que dure le film ; on n'y voit rien qu'une forte suggestion érotique ; il est possible que les cinq minutes restantes puissent présenter des scènes de nudité ou au moins d'un déshabillage plus poussé.
Quelques mois plus tard, en 1897, Georges Méliès tourne Après le bal, où il met en scène un striptease (en réalité, le déshabillage et le bain d'une femme). Le Coucher de la mariée est redécouvert en 1996 dans les réserves des Archives françaises du film, au moment du centenaire du cinéma.