Sangaïlé, jeune fille de 17 ans, passe l'été avec ses parents dans leur riche villa au bord d'un lac de Lituanie. Sangaïlé se rend au show aérien de voltige où elle fait la connaissance d'Austé, une fille de son âge, qui l'a immédiatement remarquée et insisté pour qu'elle prenne l'un des billets de tombola qu'elle est chargée de distribuer. En souriant elles ont remarqué le numéro : 17. Désignée pour tirer le numéro gagnant qui permettra un vol avec le champion du monde lituanien, Austé annonce ce numéro 17. Mais Sangaïlé refuse el prix. Austé n'en veut pas à son androgyne et mutique nouvelle amie, lui indiquant qu'elle peut la retrouver à la cantine de l'aéroport où elle est serveuse.
Sangaïlé retrouve ses parents avec lesquels elle ne partage plus grand chose et notamment leur gout de l'excellence; Elle ancienne ballerine, lui riche, charmant et compréhensif. Sangaïlé se scarifie la peau avec la pointe d'un compas, s'ennuie et décide de retrouver Austé qui la conduit chez elle dans un appartement d'une barre d'immeuble qu'elle occupe avec sa mère. Austé, couturière et photographe, décide de confectionner une robe pour sa nouvelle amie qui timide et mal dans sa peau est mal à l'aise quand elle doit se déshabiller afin de prendre ses mesures. Austé s'en amuse discrètement et propose à sa nouvelle amie de l'accompagner à la plage avec sa bande d'amis. Sangaïlé, s'épanouie rapidement dans cette ambiance jeune et chaleureuse et le retour à la maison tard dans la nuit n'en est que plus difficile
Lors des sorties suivantes, Sangaïlé accepte de faire l'amour dans la voiture de l'un des garçons qui la raccompagne mais ne donne pas suite. Elle se rapproche d'Austé qui a fini sa robe et la prend pour modèle dans des lieux et des habits aussi beaux qu'improbables. Les deux jeunes filles sont bientôt amantes et Austé demande à Sangaïlé de ne plus se scarifier au-delà des 17 marques sur chaque bras. Pour cela, elle accepte de se faire, elle aussi, trois coupures sur le corps. Austé découvre aussi la passion pour l'aviation de son amie qui a dessiné de nombreuses figures de voltige mais qui ne peut les mettre en pratique à cause d'un terrible vertige. Austé persuade néanmoins Sangaïlé d'effectuer un vol d'essais. C'est une catastrophe et Sangaïlé rompt, allant jusqu'à brûler la robe offerte. Un soir elle tente de se noyer dans l'étang. Elle n'y arrive pas et, repentante, vient demander pardon à son amie. S'étant aussi réconciliée avec sa mère qui lui a expliqué le bonheur d'une vie d'exigence, elle déicide aussi de vaincre son vertige. Elle grimpe aux arbres sur les toits et même au sommet d'une immense grue. Cette fois, elle est prête pour un nouvel essai de voltige
Deux ans plus tard, Sangaïlé est devenue pilote de voltige et bénéficie d'un superbe avion offert par ses parents. Austé vient la voir : elle aussi a réussi et est rentrée dans l'école qu'elle souhaitait. Elle est toujours amoureuse de son amie qui; elle, ne pense plus qu'à sa passion pour l'aviation.
Le film est bien moins l'histoire d'une scandaleuse, pour la Lituanie d'aujourd'hui, relation amoureuse entre deux filles, bien moins même l'histoire d'une amitié que l'analyse de ce qui peut conduire deux adolescentes à vivre pour leur passion, d'une façon généreuse pour l'une, de manière exclusive, douloureuse et sans pitié pour l'autre.
Le regard d'Austé est sensuel et généreux à l'image de l'été de la Lituanie : l'amour dans les herbes ou les draps, les regards sur une mèche de cheveux, une nuque dégagée, la douceur de la peau, des habits improbables dans des lieux qui le sont tout autant. Sangaïlé semble en revanche toujours absente à elle-même, rêveuse sous la douche et ramenée à la réalité que par la seule douleur (scarification ou jeu avec le long ver solitaire). Les deux filles ne jouent pas non plus dans la même cour sociale. Cette cruauté dans l'inégalité des rapports amoureux et sociaux conduit Sangaïlé à survivre au sein de sa seule passion alors qu'Austé regrettera sans doute longtemps son amie qui n'aurait pu qu'enrichir sa sa vie.