Né en 1940
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70 films | ||
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Alain Jaubert est écrivain et journaliste, producteur et réalisateur de télévision, producteur du magazine Les Arts - France 3 et Océaniques de 1990 à 1993 et auteur-réalisateur de la série « Palettes » depuis 1988
Lascaux, livre paru en 1974 par Leroi-Gourhan donne à Alain Jaubert l'idée de la série "Palettes". On montrait dans des coupoles de laboratoires des pigments qui avaient servi 20 000 ans auparavant. L'idée se précise en 1984, lorsqu'il propose à Thierry Garrel, producteur à l'INA, un concept de film d'art nouveau : partir d'un tableau et raconter tout sur ce que l'on peut dire de ce tableau depuis les pinceaux et les pigments, la façon dont ils étaient fabriqués.
En 1987, quand Thierry Garrel part pour la Sept, qui sera le noyau de Arte, il commande un prototype à Alain Jaubert qui obtient le soutien de l'équipe du CNRS audiovisuel de Jean Michel Arnold. Jaubert abandonne bien vite le cadre rigide d'un 26 minutes avec une minute sur les pinceaux, une minute sur les pigments, une minute de biographie. Ce carcan ne tient pas le coup devant la richesse du premier tableau analysé, Le Repas chez Levi, (Véronèse, 1573,). S'il n'est peut-être pas le plus grand tableau du monde c'est l'un des plus longs avec ses 13 mètres de large presque autant que Le paradis du Tintoret, 22 mètres qu'il côtoie dans la même salle de l'Académia. Le choix de ce tableau provient aussi du fait qu'il sortait d'une campagne de restauration de plusieurs années. Jaubert se souvient qu'il n'avait alors à subir aucune contrainte, ni financière ni de temps. Cela ne se reproduira plus jamais.
Ensuite, Michel Laclotte, directeur du Louvre, Dominique Païni qui dirigeait le nouveau service audiovisuel du Louvre et Jean Gallard, directeur du grand Louvre lui commandent un cycle de six films. Jaubert choisiT des tableaux de Delacroix, Rembrandt, Vermeer, Le Lorrain, Poussin puis Orsay et Pompidou entrent dans la danse. Les éditions Montparnasse diffusent les films sous forme de K7.
L'ordinateur étant moins présent qu'aujourd'hui, c'est la régie vidéo et la palette graphique avec ses outils : équerre, rapporteur, fil à plomb, papier-calque et papier blanc ou de couleur qu'utilise Alain jaubert. il transforme ces outils conçus pour des effets illustratifs amusants en effets analytiques. Le montage rapide d'images montrées et comprises en 5 secondes remplace des pages d'iconographie dans un livre. L'image, le fondu enchaîne donnent l'explication immédiate sans avoir besoin de mots.
Alain Jaubert veut éviter une voix paternaliste, persuasive. Il choisit celle de Marcel Cuvelier et lui impose ni humour, ni tragique, ni pathos. La durée est fixée à moins de 30 minutes pour donner un impact une force de narration.
De sa formation de journaliste scientifique, Alain Jaubert garde une exigence d'exhaustivité et de vulgarisation. Pour le commentaire du tableau, deux cas extrêmes se présentent. Soit, il s'agit de tableaux très célèbres depuis toujours avec lettres, témoignages, colloques et polémiques ou bien aucune analyse préalable comme avec Le tricheur à l'as de carreau du Louvre ou Nu descendant un escalier.
Alain Jaubert s'impose d'avoir tout lu sur le sujet de savoir au moins ce qui a été dit sur un tableau. Il vérifie toutes les fois qu'il peut même les dimensions, de combien de touches un tableau de Monet est composé. Il compte sur 10 centimètres et extrapole : Harmonie verte ou harmonie en rose de Orsay comptent entre 70 000 et 80 000 touches. L''impression de spontanéité est acquise au prix d'un intense travail. Il retrouve l'atelier de Seurat et constate le manque de recul nécessaire à une juste perspective.
La chambre à Arles de Van Gogh a disparue sous les bombes en 44. Le cadastre de Arles exhume le plan à la demande de Alain Jaubert qui explique ainsi pourquoi le lit n'est pas poussé au fond. Ce n'est pas un tableau fou et disloqué mais au contraire un tableau très réaliste avec des lignes de fuite parfaites et une perspective rigoureuse qui respecte la forme compliquée de sa chambre.
C'est parfois un thème qui explique le choix d'un tableau. Ainsi le thème des barricades conduit à choisir dans l'uvre de Delacroix La Liberté guidant le peuple (1830) et à voir comment le thème fonctionne.
Son principe est de bercer son spectateur par un flot d'informations et de lui procurer du plaisir avec des énigmes déposées comme dans un roman policier. Il garde toujours une ou deux cartes dans son exposé pour procurer un rebondissement et transmette émerveillement et surprise.
Sur les tableaux de Monet, il choisit une partition pour piano de Schoenberg. Pour Véronèse, il choisit un musicien de la génération d'après Monteverdi, qui procurera dans la musique la même révolution qu'avaient faite les élèves de Titien quand la peinture se met à jouer avec les corps et les couleurs. Pour Le Verrou de Fragonard, Mozart s'impose comme pour Grunwald l'élégie pour alto de Stravinsky
Alain Jaubert a ainsi réalisé 50 films en 15 ans passant environ trois mois sur chaque tableau avec un récit à chaque fois différent basé sur alternativement sur un mystère, une allégorie une forme ou une couleur qu'il appelle. Alain Jaubert regrette juste de n'avoir pas eu assez d'argent pour en faire davantage sur l'art moderne et conseille d'aller voir dans le musée si ce que l'on a appris, on le ressent au contact du tableau.
Filmographie partielle :
1984 | Auschwitz, l’album, la mémoire |
1986 | Le Rhône |
1989 | Vinci : le sourire et l'entrelacs |
Palette, Analyse de La sainte Anne de Léonard de Vinci. | |
1992 | Portrait dun expert, Federico Zeri |
1993 | Citizen Barnes, un rêve américain |
1995 | Un siècle décrivains : Henri Michaux |
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1996 | Un siècle décrivains : Robert Musil |
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1996 | Lascaux, préhistoire de l'art |
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Le 8 septembre 1940, Montignac un village dans la Dordogne, près du lieu-dit Lascaux, des galeries ramifiées sur une longueur de 250 mètres... La salle des taureaux rotonde de six à neuf mètres de large et de près vingt mètres de long... |
1998 | Giacomo Casanova |
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1999 | La bibliothèque, rêves et légendes |
2001 | Nietzsche, un voyage philosophique |
2005 | J. M. W. Turner |
2012 | La beauté animale |
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