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1 - L'imagerie
ancienne : Lascaux : tout est déjà là, une cavalcade
d'animaux dans toute leur splendeur. Dans toutes les cultures du monde, l'animal
est présent. Le mythe universel du paradis terrestre, les bêtes
cohabitent dans la paix la plus parfaite. Les peintres de la renaissance ne
connaissent ni la girafe ni l'éléphant. Ils se basent sur des
descriptions anciennes.
Les bestiaires médiévaux contenaient déjà toute sorte d'animaux mais la frontière était floue entre animaux fabuleux et animaux réels. La harpie et la vache étaient sur le même plan.
Leonard de Vinci passe de l'observation des chats, dont il fait de nombreux dessins, à l'invention de la Chimère. Pour qu'elle soit "viable", il pense qu'elle doit résulter d'une combinaison d'animaux existants.
Au moyen âge, les chiens sont représentés en meute. La renaissance invente le portrait de chien avec Deux chiens de chasse attachés à une souche (Jacopo Bassano, 1548, Louvre). Deux chiens sans maitre, sans paysage, sans environnement, sont attachés à une souche. Jean-Baptiste Oudry peint Diane et Blonde. On donne alors des noms aux chiens, de la meute de Louis XIV. Ce sera ensuite Misse et Turlu, deux ans après, les deux levrettes italiennes du jeune Louis XV. Elles ont droit à leur portrait comme, à l'avenir, les dames favorites du roi. Diane, la levrette un fermier général pose sur un coussin de velours. Le chien, dressé pour être un bon chasseur, a aussi acquis d'autres qualités : vigilance, affection et fidélité à l'homme.
Après le XVe, les explorateurs ramènent des animaux. Des mécènes élèvent ces animaux sauvages dans des ménageries où l'on peut même voir le corbeau blanc.
2 - La physiognomonie : Au XVIe la physiognomonie s'établit sur les bases d'un ouvrage de Della Porta où il opère des ressemblances entre une tête humaine et une tête animale. A travers les traits physiques, il s'agit mettre en évidence les traits psychique. Par analogie, si vous ressemblez à un aigle vous en avez les attributs : la vue et la force de l'aigle, les attributs. Conférence de Le Brun sur le sujet.
En 1770, un naturaliste hollandais, Pierre Camper à Amsterdam tente de montrer que plus on se rapproche de l'animal plus on a le front fuyant. Il prend L'Apollon du belvédère, stade supérieur en terme d'évolution à l'humain pour montrer que l'on a trois catégories : de 70° à 80°, on a l'humain, en deçà ressemblance du singe, au-delà c'est l'art.
3 - L'animal dans les rituels et les mythes : Télèphe, le fils d'Héraclès est nourri par une biche. Les deux jumeaux fondateurs de Rome, Remus et Romulus, sont nourris par une louve. Les humains sont ramenés à leur condition première de mammifères. La métamorphose est souvent synonyme de cauchemar (pas de mue) ainsi Actéon est changé en cerf pour être mis à mort. Les dieux peuvent se transformer en animaux pour séduire des humains : Zeus en cygne pour féconder Léda ou en taureau pour enlever Europe.
4 - La théorie de l'évolution : Aux 18e et 19e siècles, l'histoire naturelle subit une révolution. D'abord Linné et Buffon classent les espèces selon une échelle hiérarchique. Ensuite Cuvier parvient à reconstituer des animaux disparus. Enfin Lamarck puis Darwin édifient la théorie de l'évolution. L'homme est une espèce animale parmi les autres mais, pense-ton alors, la plus évoluée, comme semble le proclamer avec orgueil l'écorché de Bouchardon.
5 - Les animaux dans la culture populaire : La caricature apparente un personnage à un animal méprisé ou redouté. Animaliser quelqu'un c'est le tirer hors de l'humain. C'est le plonger dans un monde d'instincts sauvages et incontrôlés. Les fables ont familiarisé les enfants avec les comportements des animaux mais aussi à les maintenir dans l'idée fausse de similitudes entre sociétés animale et sociétés humaines.
6 - Notre "cousin" le singe : Les romains ont des singes chez eux. Les singes sur les panneaux rococo sont rependus dès le XVIIe siècle. Le singe peinture de Chardin en 1740. Il se moque de la bêtise des artistes qui ne pratiquent que l'imitation servile. François Pompom Le Visage d'orang-outan (marbre noir 1930) véritable portrait individu doté d'un regard et d'une personnalité. Gabriel von Max, les singes critiques d'art, 1889.
7 - La fascination de l'anatomie : L'animal devient objet de science. Avec le romantisme, la dissection devient un sujet un soi. On apprend l'anatomie car elle fascine : entre beauté et dégout, entre jouissance et horreur. Les Grecs sont fidèles dans la représentation des corps sabs avoir besoin de l'anatomie. L'approche que suppose l'anatomie, c'est que l'on doit justifier l'apparence par une connaissance de la profondeur. La justification des formes est cahée. Lavater, père de la morphopsychologie, retrace l'évolution de la grenouille à l'être humain. L'évolution est, pour lui, bornée. Mais alors, nous ne pouvons que régresser. Ainsi un dessin de Granville qui va de l'Apollon vers la grenouille, qui préfigure la théorie de la dégénérescence.
8 - La théorie de la bête dans l'homme : Traquer l'animal dans l'homme comme dans Les désastres de la guerre où Goya représente l'homme dans ce qu'il a de plus bestial. Emmanuel Frémiet : Gorille enlevant une femme, 1859 ou Orang Outang étranglant un sauvage de Bornéo, 1895.
9 - Animaux de pierre ou de bronze : Antoine-Louis Barye recourt à la zoometrie. Il mesure un animal particulier, on le surnomme le Michel-Ange de la ménagerie, on lui reproche d'avoir manqué l'espèce mais il veut représenter un animal particulier.
10 - Formes et couleurs du monde animal : Dessins de Vasarely et le zèbre, Eugène-Alain Séguy, Ernst Haeckel.
11- Beaux ou laids ? : L'arrivée du Rhinocéros en 1515 en occident, pas revu depuis l'antiquité, bouleverse le sentiment de la beauté. Pline décrivait sa férocité. Durer offert par le roi du Portugal au Pape il ne le voit pas en fait une sorte de crustacé articulé, les pates étant répétés solides, il les couvre d'écailles. Il greffe une queue d'éléphant. Son dessin a l'aspect extérieur d'un rhinocéros mais dont chaque détail a été puisé sur un animal diffèrent. Il ajoute même sur le dos une petite corne qui est celle de la licorne, animal fabuleux considéré comme le plus bel animal au moyen-âge. Clara, la Rhinocéros, montrée partout en Europe, à partir de 1740. Oudry en fait le portrait à Paris. En voyage on lui scie sa corne et à Venise au cours du carnaval, Longhi la met en scène et le bonimenteur brandit la fameuse corne.
Durer ou Holbein mais aussi Goya, Van Gogh et César peignent la chauve-souris. L'araignée est peinte par Odilon Redon et Louise bourgeois qui en donne une représentation de sa mère, une femme qui tisse et retisse, opiniâtre et courageuse. Mante-religieuse par Picasso. Le rat dévore tout et transmet la peste mais La Fontaine en fait un être social et beau parleur. L'animal apparaît souvent sous l'aspect de la viande
12 - Portraits de chevaux : ceux de George Stubbs au 18e et de Theodore Géricault. Derby d'Epson, les chevaux, tout en extension, semblent voler dans les airs.
13 - La traduction du mouvement en peinture : En 1873, Marey publie La machine animale où, à partir de mesures effectuées sur le cheval, il montre qu'à un moment, au gallot, le cheval est en suspension dans l'air. L'ex-gouverneur de Californie, Leland Stanford, cherche à prouver les assertions de Marey et demande à Edward Muybridge une collection d'appareil mis bout à bout. Il invente la chronophotographie. Il confirme les dire de Marey.
14 - L'homme est un prédateur cruel : Des milliers d'espaces ont disparu. Certaines espèces ne survivent que dans la sculpture ou la peinture. Ainsi le dodo, disparu de l'ile Maurice, peint par Roland Savery à Prague dans la ménagerie de Rodolphe II, d'après un animal empaillé. Le dodo de Lewis Carroll est une retranscription du dodo de Savery. Gilles Aillaud peint les animaux en captivité.
15 - Le thème du sacrifice : Le sacrifice d'Isaac, le bélier remplace l'homme dans le sacrifice. Poule mouton taureau, chevaux tués pour éviter la disparition de la communauté Agneau de Zurbaran figure du christ.
16 - Les animaux de compagnie : les chats.
17 - Le sens du beau chez les bêtes : comment les animaux se choisissent entre eux ? Darwin publie, en 1872, L'expression des émotions chez les hommes et les animaux où il met sur le même plan la beauté d'un coq pour une poule et la beauté d'une œuvre d'art pour les hommes. Pourtant il ne semble pas y avoir du sens du beau chez l'animal.
18 - La question animale : Seuls les mythes nous forcent à croire à une communication avec l'animal : Orphée charme les bêtes, Saint François parle aux oiseaux. La frontière sera peut-être franchie un jour. La disparition des animaux nous force à penser à une nouvelle alliance entre hommes et bêtes.
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A l'occasion
de l'exposition Beauté animale, du 21 mars au 16 juillet 2012 aux Galeries
nationales du Grand Palais à Paris, Alain Jaubert retrace en dix-huit chapitres
les rapports entre le beau et l'animal. L'analyse très dense est soutenue
par les interventions de Philippe Comar, professeur de morphologie à l'École
des Beaux-Arts de Paris, et d'Emmanuelle Héran, Conservateur du Patrimoine.
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Editeur : Arte éditions. Avril 2012. 20 €. |
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Supplément :
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