(1898-1989)
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44 films | ||
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Joris Ivens est né à Nimègue, Hollande, le 18 novembre 1898. Son père était propriétaire d'une entreprise de vente de matériels et de produits pour la photographie, la société CAPI qui sera également, à partir de 1929, productrice des premiers films réalisés par Ivens.
Dès sa prime jeunesse, Joris manifeste plus de goût pour les choses de l'art que pour celles du commerce. Son tout premier film, La flèche ardente, il le réalise en 1911, donc à l'âge de treize ans, avec toute la famille dans les rôles des Peaux Rouges et des Visages Pâles.
Mais il était prévu qu'il prenne la succession de son père à la tête de la CAPI ! Il suit des études d'économie à Rotterdam (1917-1920), de Photochimie à Berlin et des stages pratiques aux usines ICA et Ememann à Dresde et Zeiss à Iéna. En 1926, il est directeur de la filiale CAPI d'Amsterdam où sa passion du cinéma se nourrit des projections répétées et de l'étude, plan par plan, de deux chefs d'uvre du cinéma soviétique, La mère de Poudovkine et Arsenal de Dovjenko.
En 1927, Ivens réalise ses premiers courts métrages, aujourd'hui disparus, pour l'Université de Leyde. Sa carrière de cinéaste a débuté et se placera très vite, dès 1930, lorsqu'un syndicat de travailleurs lui commandera Nous batissons, sous le signe de l'engagement et du militantisme politiques.
Invité en URSS, où circulent deux cents copies du Pont et de Pluie, par l'association des cinéastes soviétiques, Ivens y commencera en 1931 ses voyages à travers le monde, partout où des mouvements populaires, des révolutions, des guerres font l'actualité. Ce "hollandais volant" mettra désormais sa caméra au service des travailleurs, des grévistes, des peuples en lutte, de la construction du socialisme, en URSS, en Espagne, en Chine. Aux U.S.A., pendant la seconde guerre mondiale, il collabora, non sans quelques réticences des autorités américaines, à l'effort de guerre, en particulier à la série documentaire Pourquoi nous combattons et au scénario du film de William A. Wellman, Les forçats de la gloire.
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, Ivens est à nouveau "mobilisé" sur tous les fronts de l'actualité. Il filme en Australie la grève de solidarité des dockers qui refusent d'embarquer du matériel de guerre hollandais à destination de l'Indonésie en lutte pour son indépendance. Il est ensuite appelé à fixer sur pellicule les premiers pas dans le socialisme des jeunes démocraties populaires, de la République Populaire Chinoise de Mao Tse Toung, du gouvernement de Salvador Allende (Le train de la victoire). Partout où il passe, en Afrique, en Amérique Latine, à Cuba, au Viet-Nam, Joris Ivens multiplie les conférences sur le cinéma, les cours sur les techniques de la caméra, du son, sur le montage, formant des dizaines de cinéastes, de techniciens. C'est lui, par exemple, qui servit de conseiller à Gérard Philipe lorsque celui-ci réalisa son seul film en tant que metteur en scène : Till l'espiègle.
Les films d'Ivens ont été montrés à des millions
de spectateurs, principalement dans les pays socialistes. En France, par contre,
beaucoup furent interdits et peu sortirent commercialement. Les derniers films
sur le Viet-Nam et la Chine furent pratiquement les seuls, avec La Seine
a rencontré Paris à connaître une audience "
officielle". Ce cinéaste, tout au long du demi-siècle d'une
carrière qui se confond avec l'Histoire contemporaine dont il s'est
voulu le témoin engagé, a travaillé avec quelques-uns
des plus grands réalisateurs et artistes de ce temps : les musiciens
Hanns Eisler et Dimitri Chostakovitch, les écrivains et poètes
: John Dos Passos, Ernest Hemingway, Berthold Brecht, Jacques Prévert,
Vladimir Pozner. De 1967 à 1978, année de son quatre-vingtième
anniversaire, il s'est consacré, avec Marceline Loridan, à la
découverte du Viet-Nam et de la Chine où il tournera, en 1988,
son dernier film, Une histoire de vent. Joris Ivens est mort le 28 juin 1989.
Filmographie :
1912 | La flèche ardente |
(De wigwam). 0h11. Un jeune indien vient mendier chez les fermiers qui le reçoivent à coups de pieds. L'enfant va se pleindre à son père, le terrible Aigle noir qui décide de se venger. |
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1928 | Études des mouvements à Paris |
0h04. Des études de mouvements filmés dans les rues de Paris. |
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1928 | Le pont |
(De brug). 0h14.
Un pont ; quelque part en Hollande. En fait, pas nimporte quel pont, certainement une construction récente de lépoque, filmée sous tous ses angles, sous toutes ses coutures |
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1929 | Branding |
1929 | La pluie |
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(Regen). 0h15. Amsterdam, un ciel qui se couvre, le vent, les premières gouttes de pluie dans les canaux |
1930 | Zuiderzee |
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(Zuiderzeewerken) Au début du XXe siècle, entre 1912 et 1922, apparut aux Pays-Bas un problème vital pour l'avenir du pays : celui de la surface des terres arables. Dans ces dix années, en effet, la construction de ponts, de routes, le développement des villes nécessitèrent vingt-quatre mille hectares de sols cultivables. " Pays bas " de faible superficie, la Hollande entreprit alors la tâche gigantesque de conquérir sur la mer le territoire nécessaire à son approvisionnement et à son expansion. Le Zuiderzee (en français : mer du Sud), constituait depuis le XIIIe siècle un immense golfe de la Mer du Nord à l'intérieur des terres. Sa faible profondeur interdisait l'accès des navires modernes de gros tonnage. Son intérêt économique disparaissant donc, le gouvernement prit la décision d'en récupérer, par assèchement, deux cent vingt-cinq mille hectares. Le film décrit les premières phases de cette lutte de l'homme contre la nature : la construction des barrages, avec l'enfoncement des pieux, le montage des coffrages, la préparation et le coulage du béton, la mise en place des portes métalliques. L'objectif prioritaire était de séparer la Mer du Nord de la Mer du Sud et de faire du Zuiderzee une mer intérieure où aménager des polders, c'est-à-dire des terres conquises sur l'eau. Le film culmine dramatiquement avec l'achèvement, à Wieringen, de la digue de trente-cinq kilomètres qui ferme le Zuiderzee. Les flots de la mer s'engouffraient dans le chenal restant à combler avec une violence accrue par l'étroitesse du passage. Pelles mécaniques, grues déversaient des tonnes de glaise pour obstruer cet orifice. Lorsque la digue fut enfin achevée, Ivens filmait d'avion la fin, provisoire, de cette épopée. |
1931 | Symphonie industrielle |
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(Philips-Radio). 0h36. Philips Radio, baptisé Symphonie industrielle par les Français, est à la fois un éloge au progrès technologique et une démonstration de la monotonie du travail à la chaîne. |
1932 |
Komsomol : le chant des héros |
Komsomolsk. 0h50. Ce film, entièrement tourné à la gloire des travailleurs de lUnion Soviétique, nous montre la construction dun haut fourneau dans une région quasiment désertique |
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1933 | Borinage |
(Misère au Borinage). 0h34.muet Documentaire militant qui explore longuement la misère des mineurs, la sauvagerie de lexploitation ouvrière au Borinage, les conditions de vie difficiles des ouvriers de la houille, leurs maladies physiques |
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1934 | Nouvelle terre |
(Nieuwe gronden). 0h 29 En 1934, Joris Ivens remonte et modifie Zuyderzee (reportage tourné pour le gouvernement néerlandais sur l'assèchement du Zuyderzee) et l'enrichit d'un commentaire et d'une musique de Hanns Eisler. Du documentaire initial, Joris Ivens conserve la construction de la digue, la fermeture de l'ultime brèche entre la mer libre et la mer intérieure d'IJssel, le traitement des sols et les premiers labours. L'hymne au travail devient accusation politique quand des plans d'actualité de la Crise destructions de récoltes, files de chômeurs, enfants mourant de faim s'interposent entre les images des premières moissons du Wieringermeer qui, par sacs entiers, seront jetées à la mer. |
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1937 | Terre d'Espagne |
(The Spanish Earth) 0h35. "La terre dEspagne est dure et sèche, et les visages des hommes qui la travaillent sont secs et durs sous leffet du soleil» : ainsi débute le commentaire de ce reportage, tourné pendant la guerre civile, visant, dune part, à démontrer la nécessité, pour le peuple espagnol, de faire fructifier sa terre, dautre part, à exalter la lutte du gouvernement républicain contre lagression franquiste, soutenue par lingérence italo-allemande. |
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1939 | Les 400 millions |
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(The 400 Million). 0h54. Documentaire sur la résistance chinoise contre linvasion japonaise et loccupation de la Mandchourie. |
1940 | Lélectrification et la terre |
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(Power and the Land). 0h37. "e film commandité par le Ministère de l'Agriculture américain était destiné à démontrer les bienfaits de l'électrification des campagnes, sans aborder les difficultés que rencontrait le gouvernement pour persuader les grandes compagnies privées de le faire. Joris Ivens était censé montrer l'avant et l'après de l'arrivée de la « fée électricité » dans une famille de paysans de l'Ohio. Malgré un commentaire plus proche du film publicitaire que du cinéma vérité, Joris Ivens réalise un film magnifique, document informatif et poétique sur les campagnes américaines qui franchissent le pas de la modernisation." Claude Brunel. |
1942 | Our Russian Front |
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1943 | Action Stations |
1945 |
Know Your Enemy: Japan |
1946 |
LIndonésie appelle |
(Indonesia Calling). 0h22. La grève des dockers indonésiens pour réclamer l'indépendance de leur pays. |
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1947 | Pierwsze lata |
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1951 | Pokój zdobedzie swiat |
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1952 | Wyscig Pokoju 1952. Warszawa-Berlin-Praga |
1952 | Freundschaft siegt |
1954 | Das Lied der Ströme |
1955 | Mein Kind |
1957 | La Seine a rencontré Paris |
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0h32. La Seine à Paris, ses quais peuplés des rencontres et des solitudes, ses ponts d'où les amoureux regardent couler le fleuve, ses abords où s'affairent ou se reposent les Parisiens. Un chef duvre de poésie avec la collaboration de Jacques Prévert. Grand Prix du court-métrage à Cannes en 1958. |
1957 | La rose des vents |
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(Die Windrose). Film collectif de Yannick Bellon, Alberto Cavalcanti, Sergei Gerasimov, Joris Ivens et Alex Viany |
1958 | The War of the 600 Million People |
1958 | Letters from China |
1960 | L'Italia non è un paese povero |
1960 | Demain à Nanguila |
1961 | Pueblo en armas |
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1961 | Carnet de viaje |
1962 | ... A Valparaíso |
0h26. Au départ, à Valparaiso était un exercice détudiants chiliens sous la direction de Joris Ivens. Le réalisateur a associé ses élèves à son travail. Le film est devenu une uvre remarquable et une superbe analyse du phénomène urbain dans laquelle coexistent poésie et militantisme. |
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1963 | Le petit chapiteau |
1964 | Le train de la victoire |
1965 | Pour le mistral |
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0h30. Documentaire-poème sur le fameux vent provençal dont Joris Ivens parvint à montrer le souffle, la force et la malice |
1965 | Le ciel - La terre |
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1966 | Rotterdam-Europoort |
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0h20. Un regard peu commun sur le port de Rotterdam. Aux images d'un port actif, frontière de l'Europe, sont ajoutées celles du « Hollandais Volant », personnage de légende qui revient dans son pays après quatre siècles d'absence ». |
1967 | Loin du Vietnam |
1968 | Le 17e parallèle : la guerre du peuple |
1h53. Vie quotidienne en temps de guerre, sur le dix-septième parallèle, dans la zone «démilitarisée» qui sépare le Nord du Sud Vietnam. Joris Ivens et Marceline Loridan ont vécu pendant deux mois la vie de ces paysans réfugiés dans les caves, cherchant à maintenir les gestes dune vie normale. |
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1970 | Le peuple et ses fusils |
1976 | Comment Yukong déplaca les montagnes |
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Sept films réalisés dans divers lieux de la Chine composent cet ensemble, témoignages sur la réalité de la 1e puissance par la surface et la population du monde : Une histoire de ballon. Lycée N°13, Pékin ; La pharmacie N°3 : Shangai; Une femme, une famille ; Le village de pêcheurs; Autour du pétrole, L'usine de générateurs et Une caserne. |
1977 | Les Ouigours |
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1977 | Les Kazaks |
1988 |
Une histoire de vent |
Avec : Henxiang Han, Joris Ivens, Guilian Liu, Hongyu Liu, Zhuang Liu, Marceline Loridan, Hong Wang. 1h20. Un vieil homme, seul sur une dune de sable, attend le vent. Cet homme nest autre que Joris Ivens lui-même qui se met en scène pour filmer linvisible. |
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