Dans le Los Angeles des années 90, Stevie, 13 ans vit avec sa mère, Dabney, et son frère aîné, Ian, précis, rigoureux, solitaire et plein de violence mal contenue qu'il déverse sur Stevie à chaque incartade de celui-ci. Stevie est complexé par sa petite taille jusqu’au jour où le spectacle d’une bande d’ados faisant tourner en bourrique un boutiquier le décide à tenter de devenir skateur comme eux. La petite bande est constituée de Fuckshit, le gosse de riche enclin à l’autodestruction, Ray, le virtuose de la planche, afro-américain, un peu plus âgé, dispenseur de sagesse, Fourth Grade, dont le niveau mental semble ne pas avoir dépassé la 4ème et qui suit le groupe armé d’une caméra vidéo.
Le terrain de jeu préféré des skateurs est le tribunal et de L. A., haut lieu de la culture du skate ou du hip-hop. On y distingue ceux pour qui ce n'est pas cool du tout d’être motivé et ceux qui comme Ray, bossent dur pour devenir professionnel. En dépit de sa vie difficile, Ray trouve les mots pour faire grandir Stevie : «Tu n’échangerais pas ta vie contre la leur.»
Si Stevie peut paraitre un enfant ce sont bien des préoccupations d'adolescents qui le traversent ; se trouver une tribu, un groupe d’amis et faire ses premiers pas amoureux avec la jolie et douce Estee. Remarquable bande-son avec notamment : We'll Let You Know (Morrissey & Alain Whyte) et Liquid Swords (GZA ft. RZA). Film ancré dans les souvenirs de l'auteur sans excès de nostalgie et de skate.
Jean-Luc Lacuve, le 27/04/2019