Hatari !

1962

Genres : Aventures

Avec : John Wayne (Sean Mercer), Hardy Krüger (Kurt Muller), Elsa Martinelli (Anna Maria 'Dallas' D'Allesandro), Red Buttons (Pockets), Gérard Blain (Charles 'Chips' Maurey), Bruce Cabot (L'indien), Michèle Girardon (Brandy de la Court). 2h37.

Sean Mercer dirige, au Tanganyika, une équipe de chasseurs de grands fauves et d'animaux sauvages destinés à différents zoos. L'existence de ce groupe d'hommes d'origines diverses – Sean, Pockets et “L'Indien” sont Américains, Kurt Allemand, Chips Français et Luis Espagnol – pourrait être sans histoire : en effet, ils connaissent et aiment leur travail, en vrais professionnels. Rhinocéros, singes, éléphants n'ont guère de secrets pour eux et les capturer ne va pas sans mal, certes, mais ne comporte pas de difficultés qu'ils ne sachent les uns et les autres surmonter.

Seulement, voilà, il y a les femmes et c'est là une “espèce” dont il est bien difficile de prévoir les réactions ! Brandy, par exemple, jeune Française que Kurt et Chips ne savent comment prendre dans leurs filets et qui finira par tomber dans celui de Pockets, le moins séduisant et le moins entreprenant de l'équipe.

Lorsque arrive la photographe italienne Anna Maria D'Allessandro, qui se fait appeler Dallas, rien ne va plus ! Sean la découvre dans son lit ; elle lui demande à brûle-pourpoint comment il aime embrasser ! Elle sauve un bébé éléphant que Sean allait tuer et lui trouve deux compagnons de jeu : deux autres bébés éléphants pour le biberon desquels elle mobilise un troupeau de chèvres ! Bref, tout et n'importe quoi ! Assez, quoi qu'il en soit, pour que Sean succombe enfin aux charmes incompréhensibles de Dallas et l'épouse.

Tourné juste après Rio Bravo, ce film d'aventures raconte, une fois de plus, l'histoire morale d'un groupe où chacun doit supporter le regard de l'autre posé sur lui et, en même temps, chercher à modifier ce regard en se modifiant lui-même.

Hawks renouvelle le film d'aventures africaines hollywoodiennes par un plus grand souci d'authenticité. Le film est tourné sur place, au Tanganyika, la partie continentale de l’actuelle Tanzanie. Les raccords en studio avec transparence sont très peu nombreux. Les acteurs jouent eux mêmes les scènes d'action, parfois assez dangereuses, sans doublures. La musique d'Henri Mancini respecte les sonorités africaines.

Le ton est celui de la comédie avec peu d'intrigue et une attention particulière à mettre en valeur le relief des caractères pour faire vivre un petit groupe de personnages étroitement liés les uns aux autres. On y retrouve la solidarité des professionnels où chacun doit accomplir sa juste tache pour préserver le groupe. Les moments de tensions sont ainsi réservés aux discussions alors qu'ils disparaissaient dans l'action. Celle-ci finit donc par imposer l'ordre des choses et des sentiments. Ainsi, Dallas, belle Italienne qui prend le relais de Feathers (Angie Dickinson) dans Rio Bravo, se révèle encore plus indépendante et déterminée pour tenir tête à John Wayne, et, par la même occasion, le séduire.