Kristen Stewart ... Bella Swan
Robert Pattinson ... Edward Cullen
Billy Burke ... Charlie Swan
Ashley Greene ... Alice Cullen
Nikki Reed ... Rosalie Hale
Deux hommes sont assis sur le banc d'un parc, à la tombée du jour. Le plus jeune, Francis, raconte à l'autre son histoire.
Cela a commencé dans l'ambiance bigarrée de la foire d'Holstenwall. Parmi les attractions, un docteur aux allures inquiétantes, Caligari, exhibant dans sa roulotte un somnambule diseur de bonne aventure, Cesare. Leur venue coïncide avec des morts mystérieuses. Alan, un ami de Franz, est l'une des premières victimes, puis c'est au tour de Jane, une jeune femme dont Franz est épris. Elle est enlevée en pleine nuit et sauvée par miracle.
Le coupable n'est autre que Cesare, mais le diabolique docteur parvient à détourner les soupçons. Un soir, Franz suit le docteur à travers les rues tortueuses de la ville, jusqu'à un asile d'aliénés où il a ses entrées. Un grimoire révèle qu'en l'an 1703 un criminel du nom de Caligari se produisait déjà dans les foires avec pour complice un faux somnambule. On enferme le docteur qui se prenait pour cet ancêtre.
L'histoire est-elle terminée? Non, car Franz est en vérité, lui-même un malade, ainsi que Jane et Cesare. Le directeur du véritable asile ressemble lui aussi à Caligari. Franz est-il fou? Ou le sont-ils tous?
Pour Jacques Lourcelles : "Récit de la divagation d'un fou située dans un espace intérieur, intime, obsessionnel impliquant la disparition de toute distance réaliste entre les objets ainsi que la disparition de toute image réaliste de la nature dont les éléments (arbres, routes, etc ) sont représentés par des décors fabriqués de toutes pièces comme sur une scène de théâtre. L'espace du film devient alors cauchemardesque et morbide, non seulement parce que nous sommes à l'intérieur du cerveau d'un fou, mais aussi parce qu'il a été entièrement façonné par l'esprit et la main de l'homme. Le scénario recèle deux surprises de taille : la découverte, à l'intérieur du récit du fou que Caligari est non seulement bateleur, assassin mais aussi psychiatre et son pendant, la découverte, après la fin du récit du fou, que Caligari est le psychiatre personnellement attaché à soigner le narrateur.
La totale cohérence de ce cauchemar ouvre aussi d'étonnants horizons sur la folie du narrateur et sur la folie en général. Elle est pour une part - la part qui s'exprime sur le plan plastique dans le film- déformatrice, délirante, hallucinée. Elle est pour une autre part - celle qui s'exprime sur le plan dramatique - hyper-logique, convaincante et fascinante.
C'est la collusion à l'intérieur du film entre une vision plastique cauchemardesque et fantasmatique de la folie et une appréhension dramatique parfaitement et implacablement architecturée de cette folie qui fait le mérite de Caligari.
L'interprétation n'est pas le point fort du film. Elle préserve cependant la subtilité de chaque rôle. Le narrateur fou est naturellement le personnage le plus normal, le plus banal. C'est ainsi qu'il se voit. Caligari a au moins deux apparences et deux identités (bateleur, psychiatre). Aux dernières secondes le récit lui en rajoute uen troisième, la plus surprenante de toutes. Cesare a lui aussi plusieurs identités et plusieurs rôles. C'est, à l'intérieur du récit, un assassin et une victime (puisqu'il agit malgré lui). C'est, postérieurement au récit du fou, un malade, et peut-être encore une victime.
Car, bien que la narration soit dominée par le "je" du fou et donc non objective, son contenu impressionne le spectateur jusqu'à devenir à ses yeux, raisonnable. Le dénouement survient si tard et est si bref qu'il ajoute à notre perplexité au lieu de dissiper nos doutes, et cela d'autant plus que les derniers plans du film (ceux qui sont postérieurs au récit du fou) sont encore stylistiquement expressionnistes. Le fou (la folie) a peut-être raison. C'est là l'ultime message d'un film dont l'inquiétude et le doute constituent la substance principale.
uvre moderne, surprenante, percutante et quasi inattaquable, Le cabinet du Dr Caligari est une création collective. Il y eut à l'origine un scénario de Carl Meyer et Hans Janowitz basé sur un fait divers et destiné à critiquer, à travers la figure du psychiatre-hyptnotiseur-bateleur-assassin par procuration, les excès de l'autoritarisme dans tous les domaines, administratif (le secrétaire), social politique aussi bien que psychiatriques.
Le producteur Erich Pommer -u son représentant le réalisateur Rudolf Meinert- confia l'aspect plastique du film aux trois décorateurs Hermann Warm, Walter Reimann, Walter Rohrig. Parmi eux Warm eut un rôle prépondérant. Celui-ci estimait que l'image cinématographique devait être une sorte d'idéogramme et s'opposait à toute solution de continuité entre le caractère graphique de l'image et celui des intertitres. L'emploi systématique du studio, des toiles peintes, les déformations les plus audacieuses du décor, tous procédés où le producteur trouva, en ce qui le concerne, une source non négligeable d'économie, visent à couper le film du réel immédiat. Le film cesse d'être un miroir de la réalité sensible pour ne plus entretenir avec elle qu'un rapport conceptuel et intellectuel.
La mise en scène du film fut alors proposée à Fritz
Lang qui la refusa mais intervint de manière capitale dans son élaboration.
Il proposa de justifier l'irréalisme des décors en faisant du
narrateur du récit l'un des pensionnaires de l'hôpital de Caligari.
Quand Robert Wiene fur chargé de la réalisation, le film possédait
ainsi déjà une cohérence parfaite.
"
Source : Jacques Lourcelles : dictionnaire des films
Robert Wiene
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