Ce vieux rêve qui bouge

2001

Avec : Pierre Louis-Calixte (Jacques), Jean-Marie Combelles (Donand), Jean Ségani (Louis), Serge Ribes (Hubert), Jean-Claude Montheil (José), Yves Dinse (Marc). 0h50.

Gaillac dans le Tarn. Dans une usine en déclin où il ne reste plus qu'une poignée d'ouvriers, Jacques, un jeune technicien vient démonter une dernière machine. C'est l'été. Tandis qu'il travaille, les ouvriers attendent la fin de la semaine en bavardant, en se promenant, en prenant des apéros à répétition, ou leur douche.

D'abord un peu à part au milieu de ces ouvriers en instance de chômage, puisqu'il est le seul qui bosse réellement, il va suscite le désir d'un vieil ouvrier ,Louis, puis de son contremaître, Donand, qui finit par reconnaitre ce désir mais refuse d'y succomber. En partant, Jacques refuse les avances de Louis, tout en restant ami et acceptant de diner chez lui.

Pour une fois, Guiraudie quitte la nature et s'enferme dans une usine, pour filmer la naissance du désir au sein du monde ouvrier. Celui-ci ne peut naitre de la répétition à l'identique des mêmes gestes tous les jours. Jacques affirme sa volonté de changer souvent de lieu de  travail et suscite par là le désir de Louis puis bientôt du contremaitre Donand.

Les autres ouvriers, enfermés dans des schémas fabriqués (celui qui veut acheter une voiture avec sa prime de licenciement ou celui qui rapatrie le plus de tuyaux possible chez lui) ne semblent pas en mesure d'échapper à leur destin de victimes sociales. La structure répétitive (tous les matins, du lundi au vendredi, commencent avec un plan du contremaitre, Donand, que marche dans la grande allée de l'usine dans la lumière du petit matin) est subvertie par la marche de plus en plus rapide de Donand au fur et à mesure que passent les jours de la semaine, impatient de retrouver Jacques même si leur relation ne se concrétisera pas.

La machine bizarre, destinée à couper des tuyaux de quatre mètres mais laissant souvent sortir jusqu'a 10 mètres de tuyaux, obligeant les ouvriers à refaire manuellement le travail.

Pour le générique, La villanelle d'Hector Berlioz sur un  poème de Théophile Gauthier.