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Denise 
    Rimbaud laisse son travail à la télévision pour aller 
    travailler dans une ferme au bord d'un lac dans la montagne. Elle a besoin 
    de changer de cadre de vie mais elle ne s'imagine pas combien le jeu peut 
    être violent. Son trajet s'intitule : "l'imaginaire". Celui 
    de Paul Godard s'intitule : "la peur". Il a peur de quitter la grande 
    ville où l'on est plusieurs à être seul. Il a peur d'être 
    abandonné par Denise dont il n'arrive pas à suivre le mouvement. 
    Les rapports entre Denise et Paul sont plus souvent violents, comme si deux 
    être civilisés ne pouvaient se toucher qu'en échangeant 
    des coups plutôt que des caresses. Isabelle Rivière représente 
    le milieu entre ces deux personnages. C'est une fille de la campagne qui est 
    venue dans la ville pour se prostituer. Les fantasmes sexuels des hommes représentent 
    beaucoup d'argent pour quelqu'un de résolu à faire payer son 
    corps. Le mouvement vécu par Isabelle s'intitule "Le commerce". 
    Dans la dernière partie (appelée "La musique"), tous 
    les fils sont tissés entre les trois personnages principaux. Des musiciens 
    jouent le thème du film tandis que Paul accroché par une voiture, 
    se tâte et pense qu'il n'est pas en train de mourir puisqu'il n'a rien, 
    vraiment rien.


Avec 
    ses ralentis ce que veut saisir Godard c'est sans doute comme il le dit off 
    : " Quelque chose dans le corps et dans la tête s'arqueboute contre 
    le néant. La vie : un geste plus rapide, un bras qui retombe à 
    contre temps. Un pas plus lent. Une bouffée d'irrégularité. 
    Un faux mouvement. Tout ce par quoi, dans ce dérisoire carré 
    de résistance contre l'éternité vide qu'est le poste 
    de travail, il y a encore des événements, même minuscules. 
    Il y a encore un temps, même monstruosité étiré. 
    Cette maladresse, ce déplacement superflu, cette accélération 
    soudaine, cette main qui s'y prend à deux fois, cette grimace, ce décrochage, 
    c'est la vie qui s'accroche. Tout ce qui en chacun des hommes de la chaîne 
    crie silencieusement : je ne suis pas une machine"
La scène de la chaîne sexuelle dit le même asservissement : le pouvoir de mettre en scène des corps loués qui ne peuvent se dérober à incarner ses fantasmes. le cinéma aussi pourrait être uen forme d eprostitution. Le patron est en train de faire une mise en scène de cinéma : il règle d'abord le son et l'image séparément, puis lance la première prise. Les prostituées convoquées pour l'occasion et les employés de ce grand patron subissent exactement le même traitement et les mêmes humiliations : il n'y a plus aucune différence entre un petit cadre soumis au pouvoir de son patron et une prostituée qu'il loue le temps d'une mise en scène de son fantasme.
Denise à Piaget :" Vous qui ralliez contre les systèmes 
    d'héritage ! Maintenant vous faites exactement les mêmes gestes 
    que votre père."
    Denise à Paul :" Parce que c'est fini. Non ça commence"..." 
    On dit toujours qu'il faut compter sur quelqu'un. Moi j'aurais voulu avec".