Guy Gilles |
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(1940-1996) |
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11 films | ||
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histoire du cinéma : Nouvelle vague |
"Les films sont des actes poétiques avant d'être des spectacles. Je suis formaliste, mais la forme est l'expression de la sensibilité". Guy Gilles
Né à Alger le 25 août 1940, Guy Gilles est élève de l'école des Beaux-Arts de sa ville natale. Il est d'abord peintre et chroniqueur à "L'Écho d'Alger" avant de réaliser, au sortir de l'adolescence, deux courts métrages produits avec l'argent de ses piges, Soleil éteint et Au biseau des baisers.
Guy Gilles débarque à Paris, en décembre 1960. « Je n'avais pour tout bagage qu'une valise et un portrait de ma mère que j'avais peint moi-même. C'était vraiment la misère noire », confie-t-il à Guy Tesseire (in « L'Aurore », 9 avril 1965, épisode qu'il reprendra dans L'amour à la mer). Claude de Givray le sauve en lui offrant un petit rôle de pioupiou dans Tire au flanc (1961).
En allant montrer ses films au producteur Pierre Braunberger, il rencontre François Reichenbach, qui l'engage comme opérateur et produit son court métrage Melancholia. Guy Gilles fait aussi la connaissance d'Agnès Varda et de Jacques Demy, dont il deviendra l'assistant pour La Luxure, le sketch des Sept péchés capitaux (1961). A vingt cinq ans à peine, il a touché à tous les métiers du cinéma, ce qui lui permettra d'avoir plus tard une maîtrise totale de ses propres films.
Le cinéaste met ensuite trois ans à écrire et réaliser son premier long métrage, L'amour à la mer (1962), produit par Filmax. À travers l'histoire d'un amour impossible entre deux jeunes gens, Guy Gilles y révèle un thème qui demeurera l'obsession majeure de toute son oeuvre : celui de la fuite du temps. Il apparaît dans son propre rôle, racontant l'arrivée à Paris, les premières années de solitude, la liberté dans la ville. On peut entre autres y voir des apparitions de Jean-Claude Brialy, Jean-Pierre Léaud, Romy Schneider ou Alain Delon. Couronné par un prix de la critique au Festival de Locarno 1964, le film ne trouvera jamais de distributeur et demeure inédit en salles.
Guy Gilles réalise une série de courts-métarges : Histoire d'un petit garçon devenu homme (1962), Paris une chanson de gestes, Le jardin des Tuileries, Les cafés de Paris (1965 série Chroniques de France), Un dimanche à Aurillac, Ciné-bijou, Le pop âge (1967).
Interprété et produit par Macha Méril, Au pan coupé (1967), "un film rêvé" selon lui, est court poème douloureux autour d'un couple principal formé par Macha Méril et Patrick Jouanné son acteur fétiche, son double à l'écran, que l'on retrouvera dans presque tous ses films.. Le film connaît un certain succès critique mais reste boudé par le public. Il réalise ensuite un court métarge : La vie retrouvée (1969).
La reconnaissance vient véritablement avec son film suivant, son seul succès public, Clair de Terre. Ce film nostalgique, très autobiographique, conte le retour au pays d'un Pied-noir déraciné. Il a pour vedette Edwige Feuillere et ici encore de nombreuses stars jouent dans le film : Micheline Presle, Roger Hanin ou encore Annie Girardot. Le clair de terre, sera qualifié de « premier film proustien » par Claude Mauriac.
Le jardin qui bascule (1974), avec Delphine Seyrig et Sami Frey, est l'histoire de deux êtres qui se ressemblent si étrangement qu'ils vont se détruire.
Entre deux longs métrages, Guy Gilles réalise des montages pour François Reichenbach, tourne des sujets pour les émissions télévisées Dim Dam Dom (Le Partant, Le Cirque des Muchachos 1969, 1970) et « Pour le plaisir » ou encore des portraits d'auteurs (Proust, l'amour et la douleur et Saint Genet, poète et martyr 1972 et 1974) La poésie est dans la rue (1970), Coté cour, côté champs, Dis papa raconte-moi là bas (1971), La Loterie de la vie, La Vie filmée 1946-1954 (1975), Monsieur Ravel (1978) mais marqué par sa rupture avec Jeanne Moreau, il sombre dans la dépression. Le cap des années 70 sera difficile.
Dans Le crime d'amour (1981), un adolescent mythomane (Jacques Penot) s'accuse du meurtre d'une femme. Une nouvelle fois le film ne rencontre pas le public.
Le tournage de sa comédie La tête à ça au début des années 80 est abandonné. Ses retrouvailles à l'écran avec Patrick Jouanné aboutissent en 1987 sur Nuit docile, une errance nocturne déroutante et désespérée. Film lugubre, il se heurte à l'indifférence voire au mépris de la critique. Guy Gilles attend ensuite près de dix ans pour terminer ce qui reste son dernier film, inachevé pour cause de litige financier : Nefertiti. Coproduction italienne avec l'Égypte et la Lituanie ayant connu de multiples incidents, Nefertiti peine à trouver une cohérence et Guy Gilles déjà malade tente malgré tout de sauver ce qui peut rester de son idée initiale mais les studios de Cincecitta en garderont des bobines.
Guy Gilles s'éteint en 1996 à l'âge de cinquante sept ans, laissant aux cinéphiles une oeuvre très ancrée dans la nouvelle vague, impressionniste, nostalgique et lyrique.
Après sa disparition, le 3 février 1996, Jean-Claude Guiguet
écrira : "Guy Gilles était un auteur, un artisan attentif
et patient, capable, par exemple, d'exprimer les impressions les plus subtiles
en choisissant des interprètes aux noms les plus prestigieux dont il
parvenait à adoucir la brillance (...). Son art et sa manière
permettaient à ce messager du cinéma de poésie d'atteindre
une forme d'équilibre parfait » (in "Cahiers du cinéma",
n° 502, mai 1996). Son frère, Luc Bernard (1947-2002), lui consacrera
un superbe portrait filmé, Lettre ouverte à mon frère
Guy Gilles, cinéaste trop tôt disparu (1999).
Filmographie :
Courts-métrages:
1959: Au biseau des baisers. 19'
1966 : Le jardin des Tuileries. 17'.
1969 : Le partant pour la série télé Dim Dam Dom.
1971 : Côté cour, côté champs. Avec : Patrick Jouané, Tonie Marshall, Charles Nemens, Geneviève Thénier. 13'.
1976 : Le pendule (Téléfilm).
1977 : La loterie de la vie (Documentaire)
1979 : Monsieur Ravel pour la série télé Il était un musicien. 26'.
1883 : Où sont-elles donc ? Documentaire télé pour Cinéma cinémas. Avec : Janine Darcey, Marcelle Derrien, Danielle Godet.
Longs-métrages :
1962 | L'amour à la mer |
Avec : Daniel Moosmann (Daniel),
Geneviève Thenier (Geneviève), Guy Gilles (Guy), Lili Bontemps
(Lola, la chanteuse). 1h14
Une jeune parisienne tombe amoureuse d'un marin rencontré à Deauville. Mais l'automne arrive et les deux amants doivent se séparer. Ils s'écrivent, chacun vivant sa vie, lui à Brest avec les copains, elle à Paris, dans l'attente de le revoir. |
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1967 | Au pan coupé |
Avec : Patrick Jouané
(Jean), Macha Méril (Jeanne), Bernard Verley (Pierre), Orane Demazis
(la patronne). 1h15
Une jeune fille se souvient, et revit son amour pour un jeune révolté, ancien fugueur et délinquant, qui refuse, jusqu'à la mort, le monde tel qu'il est. |
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1971 | Le clair de terre |
Avec : Patrick Jouané (Pierre), Edwige Feuillère (Mme Larivière), Annie Girardot (Maria), Micheline Presle (l'antiquaire). 1h38. Calme et ombragée, la Place des Vosges en est le poumon du quartier du marais ; enfants, amoureux, vieillards et étudiants y cohabitent. Trois jeunes gens, une fille et deux garçons, Michel et Pierre, se séparent après une discussion animée. Pierre vient d'annoncer sa décision de partir en Tunisie, où il est né, à la recherche de ses racines.... |
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1972 | Absences répétées |
Avec : Danièle Delorme (La mère de François), Nathalie Delon (Sophie), Patrick Penn (François Naulet), Patrick Jouané (Guy), Yves Robert (Le père de François), Thomas Andhersen (Pierrot), Corinne Le Poulain (Marie, la femme de Guy). 1h18. A force d'absences répétées a son lieu de travail, François est licencié de la banque ou il occupait un poste insignifiant. Le jeune homme va s'enfermer tout doucement dans un isolement total rehaussé par l'utilisation de drogue. Même ses quelques intimes n'arriveront plus a le sortir de sa dangereuse dépendance. Tout finira dramatiquement dans les toilettes publiques d'une gare. Un voyage au bout de la nuit, d'une sensibilité "effrayante" qui côtoie le désespoir et la mort. |
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1975 | Le jardin qui bascule |
Avec : Delphine Seyrig (Kate), Anouk Ferjac (Nanou Garcia), Patrick Jouané (Karl), Sami Frey (Michel), Philippe Chemin (Roland), Guy Bedos (Maurice Garcia), Jeanne Moreau (Maria). 1h20. Un dénommé Karl vient, sur contrat, d'exécuter un bistrotier. Le commanditaire de l'assassinat, un certain Monsieur Paul, propose au jeune homme, une autre exécution. Cette fois-ci la victime qui se prénomme Kate et qui habite dans une vaste demeure au bord de l'eau, va rapidement exercer une étrange fascination amoureuse sur le tueur. |
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1975 | Saint, martyr et poète |
Téléfilm. Avec : Patrick Jouané, Philippe Chemin, Brigitte Ariel, Ludovic Lutard, Jeanne Moreau, Olivier Massard. 0h56. | |
1981 | Le crime d'amour |
Avec : Macha Méril (Jeanne Bontemps / Odette Dumont), Richard Berry (Michel Naulet) Jacques Penot (Jean Doit), Manuel Gélin (Francois), Piéral (Filatures), Jean-Marie Proslier (Le rédacteur en chef), Rosette (L'occasionnelle). 1h30. Jean Doit, 20 ans, a découvert le cadavre d'une femme dans le verger abandonné où il a coutume de se rendre pour rêver. C'est du moins ce qu'il raconte à Michel Naulet, journaliste de son métier. Séduit par la beauté du jeune garçon, mais surtout intrigué par son attitude provocante et mystérieuse, Michel décide de suivre cette affaire, bien qu'elle ne soit pas professionnellement de son ressort. La police commence son enquête. La victime est Jeanne Bontemps, ancienne chanteuse dont la spécialité était le 1900, la Belle Epoque, les chansons d'amour. Jeanne Bontemps avait eu un certain succès à son heure, puis le public l'avait oubliée. Elle est morte, tuée d'un coup porté à la nuque. Pour la police, Jean Doit, unique témoin, pourrait bien être l'assassin. Jean se comporte curieusement, ment, se rétracte aux interrogatoires, tente de vendre ses maigres révélations à la presse. Que cherche-t-il ? l'argent, la publicité? solitaire, rêveur, un peu poète aussi, Jean semble hanté par les mots et par l'écriture. Michel, de son côté, poursuit ses investigations et rencontre Odette, la sœur jumelle de Jeanne. Et Odette lui raconte Jeanne, sa vie, ses élans, ses amours, ses manières libres. Il apprend comment Jeanne et Jean se sont rencontrés au cinéma, comment ils se sont parlé et sans doute revus. Quand, un soir, Jean vient trouver Michel et lui confie qu'il est le meurtrier, Michel ne croit pas un mot de cet aveu. Pourtant, Jean va se constituer prisonnier et peu de temps après est condamné pour homicide volontaire. C'est alors qu'Odette reconnaît avoir tué sa sœur jumelle... |
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1985 | Un garçon de France |
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Téléfilm. Avec : Pascal Kelaf (Laurent), Françoise Arnoul (Mado), Odette Laure (Mme Donnadieu), Yves Vincent (Samyr), Patrick Laplace (Mathias Delanoy). |
1987 | Nuit docile |
Avec : Patrick Jouané (Jean Célan), Claire Nebout (Stella), Pascal Kelaf (Jeannot), Philippe Dumont (Rémy Fabert), Françoise Arnoul (Madeleine Guery). 1h30. Paris, la nuit tombe... Jean Célan rentre dans une cabine téléphonique et appelle Stella. Il lui annonce la fin de leur liaison. Dès le début, lui avoue-t-il, il savait que leur amour était sans issue. Il la rappellera de nombreuses fois au cours de son errance nocturne. Peintre, Jean, et Stella, l'infirmière, ont vécu une grande passion. Les images de leur bonheur ne cessent de défiler devant ses yeux. Est-ce la peinture qui les a séparés ? Il est vrai que l'art occupe une place importante dans la vie de Jean. Gare de Lyon, il est abordé par Jeannot, un jeune prostitué. Progressivement, les deux hommes vont se découvrir, chacun livrant à l'autre ses obsessions, ses tourments. Jean parle de Stella, de la peinture, Jeannot de la "zone", des "michetons". Au détour de Pigalle, des Halles, du canal Saint-Martin, que de rencontres avec des personnages pittoresques. Stella est partie de l'atelier, Jean ne peut plus la joindre. Désormais le téléphone sonnera dans le vide... |
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1993 | Dis Papa, raconte-moi là-bas |
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Avec : Richard Berry. 0h51. |
1995 | Nefertiti, figlia del sole |
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(Nefertiti, figlia del sole). Avec : Michela Rocco di Torrepadula (Néfertiti), François Négret (Akhematon), Antonella Lualdi (Tiyi), Giada Desideri (Samghal), Daniel Duval (Monkutura), Paul Blain (Yame), Jacques Penot (Bonchardt), Ben Gazzara (Amanophis III). 1h55. |