Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts
(1931-2023)
32 films
   
   
2
 

Ancien assistant d'Henri Decoin, Michel Deville commence à réaliser des films en pleine Nouvelle Vague (à laquelle il n'appartiendra pas). Après Une Balle dans le canon, premier film policier cosigné par Charles Gérard, il signe Ce soir ou jamais (1961) avec la scénariste Nina Companeez. C'est le coup d'envoi d'une collaboration privilégiée qui s'étalera sur 11 films et durera jusqu'en 1971, donnant une véritable unité de ton à la première partie de l'oeuvre de Deville.

Tous deux façonnent des comédies brillantes et pleines de fantaisie, qui sont autant de variations sur les émois sentimentaux et érotiques de jeunes gens ; Adorable Menteuse (1962), A cause, à cause d'une femme (1963), ou encore Benjamin ou les Memoires d'un puceau (1968). L'équilibre y est tenu entre le versant ludique de Deville et le marivaudage moraliste propre à Campanéez. Lorsque l'univers de Deville prend le dessus dans la collaboration, cela donne Bye bye, Barbara (1969), film aux ruptures de ton insolites et aux digressions déroutantes. Lorsque c'est l'inverse, cela donne Raphaël ou le débauché (1971).

Sans sa scénariste fétiche, Deville adopte un ton plus âpre. Le Dossier 51 (1978), où il s'interroge de manière implacable sur la manipulation et joue sur l'ambiguïté des êtres, marque une charnière dans son cinéma qui va se diversifier en chevauchant les genres. Avec Eaux profondes (1981) il analyse avec une grande finesse les jeux pervers et meurtriers du couple Trintignant-Huppert . Il poursuit sa peinture de la perversion dans Péril en la demeure (1985), film labyrinthique où se côtoient femmes fatales, bourgeois calculateurs et fausses ingénues. Mais il tempère son pessimisme par le plaisir de filmer et de jouer avec les mots, comme le démontre un an après Le Paltoquet.

Dans La Lectrice, il manie encore cette étrangeté de ton par laquelle il se livre à une peinture acide de son temps (qu'on retrouvera dans Toutes peines confondues en 1992, ou La Divine poursuite en 1997). En 2002, il traite de la France de Vichy dans Un monde presque paisible. En 2005, Michel Deville revient dans un registre plus léger avec Un fil à la patte, pièce comique et vaudevillesque de Georges Feydeau, adapté par sa femme et collaboratrice, Rosalinde Deville.

Il décède le 16 février 2023, à l’âge de 91 ans.

Filmographie :

1958 Une balle dans le canon
Avec : Mijanou Bardot (Brigitte Geoffrain), Pierre Vaneck (Tony), Roger Hanin (Dick), Paul Frankeur (Pépère). 1h35.

Anciens parachutistes de la guerre d'Indochine devenus d'inséparables compères, Dick et Tony vivent en marge de la société et donnent dans les trafics illégaux les plus divers. Un jour, au lieu de rendre les vingt millions passés en fraude à leur propriétaire, ils empochent l'argent et s'achètent une boîte de nuit à Montmartre. Bien vite, le trafiquant qu'ils ont spolié retrouve leur trace et les deux amis se retrouvent en danger. Pépère, un gangster notoire, pourrait peut-être les aider. Mais est-il bien prudent de faire appel à un tel individu ?..

   
1961 Ce soir ou jamais
Avec : Anna Karina (Valérie), Claude Rich (Laurent), Guy Bedos Guy (Jean-Pierre), Françoise Dorléac (Danièle). 1h44.

Laurent, dessinateur et metteur en scène, convie chez lui pour une soirée ses amis, tous impliqués dans la comédie musicale qu'il monte actuellement. S'y réunissent Jean-Pierre, le décorateur, et sa femme Martine, Guillaume, l'acteur principal, Alex, le compositeur de la musique, Anita, la maquilleuse et... Valérie, actrice, petite amie de Laurent. Comme d'habitude, le couple ne tarde pas à se disputer, Valérie reprochant à Laurent d'être volage, et ce dernier accusant la jeune fille d'être indécise à son égard. On n'attend plus que Juliette, l'actrice principale, rivale de Valérie dans le coeur de Laurent et sur le plan professionnel. Hélas, celle-ci vient d'être victime d'un accident et il faut sur le champ lui trouver une remplaçante. On pense à Valérie, mais Laurent convoque le soir même deux jeunes actrices, Nicole et Danièle, pour un bout d'essai. La première remporte l'épreuve avec succès. Laurent, séduit, met tout en oeuvre pour la conquérir. Pour se venger, Valérie drague ostensiblement Guillaume. Parallèlement, Martine, la meilleure amie de Valérie et l'ex de Laurent, dont elle est toujours éprise, observe les déchirements du couple. Elle va de l'un à l'autre, recueillant leurs confidences, comprenant qu'elle a définitivement perdu Laurent. A la fin de la soirée, quand seuls restent en piste Valérie et Laurent, jaloux de leurs relations imaginaires, prêts à se séparer une fois pour toutes, ils s'avouent enfin avec sincérité leur amour.

   
1962 Adorable menteuse
Avec : Marina Vlady (Juliette), Macha Méril (Sophie), Michel Vitold (Antoine), Jean-Marc Bory (Martin). 0h59.

Juliette est adorable. Elle est rédactrice dans un journal féminin. Elle a aussi un talent curieux, qu'elle cultive avec passion, comme s'il s'agissait d'un art : elle pratique le mensonge, partout et tout le temps, avec quiconque se trouve près d'elle. Avec sa sœur Sophie, d'abord, tout aussi charmante que Juliette mais qui, elle, accumule les gaffes à force de franchise. Avec Martin aussi, le gentil et naïf fiancé de Sophie et puis avec tous les hommes qu'elle rencontre et à qui elle fait sans difficulté croire n'importe quoi. Mais tous les jeux finissent par lasser et celui du mensonge ne fait pas exception. Juliette s'ennuie de tromper tout le monde. Par contre, le voisin du dessus l'intéresse diablement : son comportement, pour elle totalement imprévisible, lui fait supposer qu'il s'agit d'un personnage comme ceux qui la passionnent dans certains romans policiers. Elle l'a surnommé Tartuffe. Mais en réalité, il s'appelle Antoine, a la quarantaine et exerce la profession d'avocat. Lorsque Juliette apprend la profession et le nom du voisin, elle découvre aussi qu'elle l'aime ! Et qu'aucun de ses mensonges habituels n'a de prise sur lui... Et qu'il l'aime !

   
1963 À cause, à cause d'une femme
Avec : Jacques Charrier (Rémy Fertet), Mylène Demongeot (Lisette), Juliette Mayniel (Chloé), Marie Laforêt (Agathe). 1h56.

Rémi est un jeune homme charmeur et désinvolte, qui se sait séduisant et en abuse. Il collectionne littéralement les femmes, sans se soucier de les aimer ou du mal qu'il peut parfois leur faire. Autour de lui, virevoltent ainsi Nathalie - une femme douce et plutôt paresseuse, qui aime Rémi, mais sans être forcément la plus touchée lorsqu'elle le voit s'intéresser à d'autres; Lisette, beaucoup plus pétillante et beaucoup plus amoureuse de Rémi; Agathe, assez tendre, mais très, très jalouse; et enfin, Chloé, la plus passionnée et la plus " brûlante " de toutes - celle qui, par dépit, va tenter de nuire définitivement à Rémi... Un soir, en effet, alors que Rémi vient de quitter Chloé, on découvre un homme mort, et Chloé prétend que cet homme et Rémi s'étaient disputés peu de temps avant... ce qui est totalement faux! Toujours est-il qu'on arrête Rémi... Heureusement, le beau jeune homme a encore pour lui Agathe et Lisette, qui vont l'aider à s'évader et l'héberger quelque temps. Rémi décide de découvrir lui-même l'assassin, niais, toujours traqué par la police, il doit encore fuir et changer de cachette; la Providence lui fait alors rencontrer un couple - Johann et Cecilia, qui deviennent à leur tour ses alliés. Mais, une fois de plus, malgré tous ces ennuis, Rémi est victime de sa faiblesse pour les femmes: il tombe éperdument amoureux de Cecilia... tandis que la police campe non loin de là, dans l'appartement de Lisette ! Cependant, l'enquête piétine: la police n'a aucune preuve réelle de la culpabilité de Rémi, et grâce à l'aide d'Agathe, le jeune homme est finalement innocenté. Dès lors, toutes ses femmes l'attendent de pied ferme pour reprendre le jeu amoureux là où il l'avait laissé avant cette histoire. Mais, dans une dernière pirouette, Rémi part seul en vacances... et les "plante" toutes là !

   
1963 L'appartement des filles

Avec : Sami Frey (Tibère), Mylène Demongeot (Mélanie), Sylva Koscina (Eléna), Jean-Francois Calve (Christophe). 1h55.

Tibère ne veut pas passer sa vie coincé derrière un bureau. Il a donc choisi l’Aventure. Beau garçon, élégant, distingué, son rôle va consister à amener des jeunes et jolies femmes à collaborer avec un organisme de trafiquants d’or. Sa première mission consiste à convaincre une piquante hôtesse de l’air, Elena, d’emmener à Bombay un chargement de lingots. Elena vit avec deux amies exerçant le même métier qu’elle, Mélanie et Lolotte, dans un appartement spécialement conçu pour les besoins et les plaisirs du sexe faible. Tibère commence par séduire la plus jeune, Lolotte, avant de s’attaquer à ses deux compagnes. Elles aussi ont le goût du danger et se piquent au jeu, chacune se renvoyant la balle sous prétexte de protéger les deux autres des dangers que comporte l’entreprise. On batifole à qui mieux mieux dans l’appartement des filles, en attendant de passer aux choses sérieuses. Tout serait parfait si les complices du galant recruteur, qui ont intérêt au bon acheminement de la marchandise, ne se mettaient de la partie; et surtout si un grain de poussière non prévu au programme ne venait gripper la machine : l’amour sincère et partagé de Tibère pour Mélanie, né au cours d’un voyage à Nice. Le destin, bon prince, se chargera de fournir la fin heureuse.

   
1964 Les petites demoiselles
  Avec : Macha Méril, Françoise Dorléac, Anne Tonietti, Ingeborg Schöner. 0h26
   
1964 Lucky Jo
Avec : Eddie Constantine (Lucky Jo), Pierre Brasseur (Le commissaire Loudéac), Claude Brasseur (Loudéac Fils), Georges Wilson (Simon). 1h30.

Jo est un truand malchanceux qui porte la guigne à tous ceux qu'il approche. Tel son ami Simon impliqué dans un hold-up dont il est innocent. Par maladresse, Jo fait rater l'attaque d'une banque. Son ami se retrouve derrière les barreaux.

   
1966 On a volé la Joconde
Avec : Marina Vlady (Nicole), George Chakiris (Vincent), Paul Frankeur (Lemercier, l'encadreur), Jean Lefebvre (Le gardien), Henri Virlojeux (Le conservateur du Louvres), Margaret Lee (Marie-Christine Lemercier). 1h44.

Vincent est le plus séduisant des monte-en-l’air. Ses spécialités : le vol de tableaux et la fuite par les toits des musées. Après New York, le voici à Paris, où il se fait embaucher comme apprenti chez M. Lemercier, encadreur. Ainsi il pourra, sans éveiller les soupçons, circuler dans les galeries du Louvre, où il jette son dévolu sur le portrait de la Joconde. En même temps, il se lie avec le gardien, grand amateur d’échecs. Vincent, harcelé par la volcanique Titine, l’épouse de Lemercier, lui préfère une jolie blonde aperçue à une fenêtre en face de la sienne, celle d’un bordel, le «Mona Lisa», où toutes les pensionnaires sont des répliques du modèle de Vinci ! Nicole, la blonde, y fait le ménage. Elle résiste aux assauts de Vincent, qu’elle trouve trop pauvre. En revanche, elle accepte de devenir l’assistante d’un illusionniste, Merlin. Déçu, Vincent lui fixe néanmoins rendez-vous, trois jours plus tard, dans une auberge près d’Avignon. En attendant, il passe à l’action : il éloigne le gardien de son poste sous prétexte d’une interminable partie d’échecs qui lui laisse tout le temps de dérober la Joconde. Après avoir signé son forfait «Roméo», il prend la route, son précieux butin dans une valise rouge. Mais deux curieux bonhommes le surveillent depuis son arrivée à Paris; l’un coiffe un feutre mou, l’autre a une plume au chapeau ! Quant à la police, en l’occurrence les inspecteurs Germaine et Gaspard, elle se lance sur les traces de la Joconde via Nicole, en tournée à Dunkerque avec Merlin. Les deux sbires louches arrivent les premiers, séquestrent Nicole, qui s’échappe à demi-nue, direction Avignon. Commence alors une poursuite infernale, à pied, à cheval, en voiture, et du Nord au Midi, au cours de laquelle la valise passe de main en main tandis que Nicole et Vincent tentent en vain de concrétiser leur amour. Au terme de ce chassé-croisé, le hasard aidant, la Joconde revient à la maréchaussée. Qu’à cela ne tienne, les vols continuent : ils sont maintenant signés «Roméo et Juliette»…

   
1966 Martin Soldat
: Robert Hirsch (Martin), Véronique Vendell (Zouzou), Walter Rilla (Général von Haffelrats), Anthony Sharp (Le major), Reinhard Kolldehoff (Le chef de la Gestapo), Paul-Emile Deiber (Le général de Lamarzelle). 1h31.

Au cours d'une tournée en Normandie, Martin, comédien, répète en costume d'officier allemand quand il est surpris par un bombardement du débarquement allié. Ramassé sans papiers par les Américains, il les convainc de sa bonne foi et se fait engager comme ordonnance du général de l'armée de Libération. Un jour qu'on l'a dépouillé de ses vêtements, il emprunte l'uniforme du général pour passer une soirée en galante compagnie avec la demoiselle Zouzou. C'est dans cette tenue qu'il est kidnappé par un général allemand qui lui dévoile un complot fomenté par Hitler contre la France. Une nouvelle fois libéré par les Américains et fort de ces renseignements qui en font un héros malgré lui, Martin est chargé d'une mission extraordinaire : grâce à ses talents de comédien et sa maîtrise parfaite de l'allemand, il devra se faire passer pour un officier prussien et s'introduire auprès d'Hitler avec une bombe dissimulée dans sa casquette. Dénoncé, le complot échoue. Après avoir frôlé le peloton d'exécution. Martin est capturé par le chef de la Gestapo qui lui révèle le plan stratégique de la destruction de Paris. Une nouvelle fois, Martin sauve la France. Décoré par le général de Gaulle, il demande à passer une audition pour entrer à la Comédie Française : il échoue piteusement Pourtant quand il fait le mort devant des enfants, ils s'enfuient en courant.

   
1967 Tendres requins

(Zärtliche Haie). Avec : Anna Karina (Elena), Mario Adorf (L'espion SB 3), Gérard Barray (Gregory), Fritz Tillmann (L'amiral), Scilla Gabel (Zeezee), Klaus Dahlen (Alexander). 1h29.

Pendant que le fils d'un amiral est poursuivi par des agents secrets, sa sœur joue son rôle sur un navire de guerre.

   
1968 Benjamin ou Les mémoires d'un puceau

Avec : Michèle Morgan (La comtesse Gabrielle de Valandry), Michel Piccoli (Le comte Philippe de Saint-Germain), Pierre Clémenti (Benjamin), Catherine Deneuve (Anne de Clécy), Francine Bergé (Marion), Anna Gaël (Célestine), Catherine Rouvel (Victorine), Tania Torrens (Madame de Chartres). 1h43.

Après avoir vécu toute son enfance dans une vieille demeure avec son tuteur Camille, le jeune Benjamin arrive un jour d'été vers 1750 au château de Valandry chez sa tante la comtesse. Il a dix-sept ans et ignore tout du monde. Là, soubrettes, femmes du monde, invités et domestiques dansent une sarabande endiablée et s'adonnent aux jeux de l'amour. C'est à qui initiera l'innocent jeune homme aux secrets du libertinage. Pendant ce temps Benjamin ouvre les yeux et les oreilles. Il voit le comte délaisser sa tante pour courir vers d'autres aventures gaillardes, et tomber amoureux d'Anne de Boissy. Mais celle-ci a décidé de faire souffrir le comte avant de l'épouser. Et, un soir de fête, elle s'offre à Benjamin afin que le comte ne soit pas son premier amant...

   
1969 Bye bye, Barbara

Avec : Ewa Swann (Paula), Philippe Avron (Jerôme Thomas), Bruno Cremer (Hugo Michelli), Alexandra Stewart (Eve Michelli), Michel Duchaussoy (Dimitri), Jacques Destoop (Eterlou), Anny Duperey (Aglaé). 1h40.

Jérôme Thomas, un journaliste sportif, spécialiste de rugby, grand séducteur, voit apparaître un soir, dans un bar de Biarritz, une mystérieuse jeune femme, toute vêtue de blanc, au moment même où le pick-up de l’établissement diffuse une chanson triste : «Bye Bye, Barbara». C’est le coup de foudre. Jérôme tombe amoureux fou de l’étrange créature, nommée Paula, et l’emmène avec lui à Paris. Cette rencontre va modifier radicalement son existence : du jour au lendemain, le jeune homme découvre les dures réalités de la vie, qu’il avait ignorées jusque-là : la jalousie, la haine, la violence… Il y perd sa liberté, sa joie de vivre, d’autant que Paula lui échappe. Avec l’aide de son collègue Dimitri, il s’élance à sa recherche… Cela le mène jusqu’au beau-père de Paula, Hugo Michelli, un riche industriel, entrepreneur de spectacles, qui avait épousé en premières noces la mère de Paula. À la mort de celle-ci, il s’est remarié avec Ève, tout en continuant d’exercer un pouvoir diffus sur Paula, qu’il séquestre. Des rapports troubles unissent ces trois personnages, passionnés et incapables de trouver le bonheur. Paula ne rêve apparemment que de s’affranchir de cette pesante atmosphère familiale où elle étouffe. Elle croit pouvoir refaire sa vie avec Jérôme, mais n’a de cesse de revenir à sa prison dorée. Où donc est l’issue pour ces couples en désarroi ?

   
1970 L'ours et la poupée
Avec : Brigitte Bardot (Felicia), Jean-Pierre Cassel (Gaspard), Daniel Ceccaldi (Ivan), Georges Claisse (Stephane), Patrick Gilles (Titus), Julien Verdier (Tabard), Claude Beauthéac (Millot), Jean Lescot (Bernard). 1h30.

Gaspard, violoncelliste à O.R.T.F., est un garçon fort sympathique, distrait, rêveur et très myope. Il vit séparé de son épouse et réside à Bougival où il élève son jeune fils Arthur. Il possède une 2 CV pour se rendre à son travail. Félicia est une jeune et riche Parisienne qui vient de divorcer pour la deuxième fois. Elle mène une vie de luxe, se déplace en Rolls et ne compte plus ses soupirants. Le destin va, un beau jour, faire se rencontrer, à la suite d'un banal accrochage de voiture, Gaspard et Félicia. Cette dernière constate que son numéro de charme n'a aucun effet sur Gaspard. Elle décide alors, par jeu de le séduire. Elle n'y parvient pas. Furieuse, elle entreprend de le harceler, l'invite à une somptueuse réception et finit par s'installer chez lui, à Bougival. Gaspard résiste toujours alors que Félicia tombe réellement amoureuse de lui. Peu à peu "l'ours et la poupée" en arriveront à se supporter puis finalement à s'aimer.

   

1971

Raphaël ou le débauché
Avec : Maurice Ronet (Raphaël de Lorris), Françoise Fabian (Aurore), Jean Vilar (Horace), Brigitte Fossey (Bernardine), Isabelle De Funès (Émilie), Jean-François Poron (Giorgio), Anne Wiazemsky (Diane), Yves Lefebvre (Paul). 1h40.

1830. Aurore, une jeune veuve, vit à la campagne. Elle mène une vie simple, heureuse, pieuse et charitable. Elle sait se moquer gentiment de ses admirateurs jusqu'au jour où elle rencontre Raphaël, un homme jeune, obsédé par la brièveté de la vie et usé par l'alcool et la débauche. Aurore repousse les avances de Raphaël. Ce refus fait naître en lui un amour sincère dont il se sent indigne, au point de renoncer lui-même à cette aventure. Cependant Aurore se laisse envahir par un trouble qui se transmue en passion. Elle s'aveugle au point de croire que la vertu seule constitue l'obstacle qui la sépare de Raphaël. Elle ira donc vers lui, même s'il lui faut emprunter les voies de la débauche. Raphaël, se jugeant malgré tout indigne d'elle, la repousse tandis qu'il succombe à la fascination de la mort. De désespoir, elle épouse le sénateur Horace de Granville, homme âgé, boîteux et pervers. Raphaël, qui a payé un tueur à gages, se fait tuer sous les yeux d'Aurore le jour de son mariage.

   

1973

La femme en bleu
Avec : Michel Piccoli (Pierre), Lea Massari (Aurélie), Michel Aumont (Edmond), Simone Simon (La dame de Meudon), Marie Lasas (La femme en bleu) Amarande (Béatrice). 1h35.

Pierre, la quarantaine, a eu un jour une vision : celle d’une femme entièrement vêtue de bleu, belle, bien réelle mais disparue aussitôt qu’entrevue. L’existence de Pierre se trouve bouleversée par cette femme en bleu qu’il veut retrouver au plus vite. Alors, il la cherche, de jour comme de nuit, à pied ou en voiture, seul ou en compagnie d’Edmond, son ami : restaurants, boîtes, cinémas proches du lieu de la rencontre, le drugstore des Champs-Elysées, sont visités en vain. Aurélie, la maîtresse de Pierre, comme elle est italienne, elle l’appelle Pietro, souffre de sentir que son amant lui échappe. Certes, elle le sait volage et n’ignore rien de ses liaisons, en particulier avec Béatrice; mais elle sent bien que la femme en bleu est la seule rivale à laquelle Pietro soit véritablement attaché, fut-ce en rêve. Elle décide de la combattre et, pour ce faire, de la chercher avec lui dans Paris où, dit-il, «elle est là !». Pierre, musicologue, néglige son travail : ainsi passe-t-il tout le temps d’une émission télévisée sur un grand organiste à s’enquérir du propriétaire d’une voiture qu’il a suivie, peut-être celle de la femme de son rêve. Identifiée, la propriétaire de cette voiture habite un luxueux hôtel particulier, à Meudon. Il s’y rend avec Aurélie : c’est une maison de rendez-vous dont la tenancière n’a bien sûr rien de commun avec la femme en bleu ! Déçu, Pierre se retire à la campagne, dans la paix de la nature. Il y fait venir Aurélie et le couple semble éprouver la plénitude d’un amour sans partage. Pierre va même jusqu’à déclarer à sa compagne : «Tu es la femme de mes rêves». Mais bientôt, repris par ses fantasmes, il se ravise : «J’ai tué mon rêve». Aurélie comprend alors qu’elle l’a définitivement perdu : «Si tu voulais qu’elle reste un rêve, fallait pas la chercher…». Une nuit, alors qu’Aurélie dort, Pierre retourne dans son appartement parisien et avale un flacon de somnifères. Edmond le retrouvera mort.

   
1974 Le mouton enragé
Avec : Jean-Louis Trintignant (Nicolas Mallet), Jean-Pierre Cassel (Claude Fabre), Romy Schneider (Roberte), Jane Birkin (Marie-Paule), Henri Garcin (Berthoud), Michel Vitold (Georges Groult), Jean-François Balmer (Vischenko). 1h45.

Nicolas Mallet est un employé de banque timide et effacé jusqu'au jour où, dans la rue, il aborde une passante, Marie-Paule, qui tombe sur-le-champ amoureuse de lui. Surpris de son audace et de son succès, Nicolas raconte son aventure à Claude, un intellectuel aigri, qui va entreprendre de transformer son ami de mouton soumis qu'il était en lion triomphant, se servant de lui pour vivre, par personne interposée, dans le monde des riches et des puissants...

   
1977 L'apprenti salaud

Avec : Robert Lamoureux (Antoine Chapelot), Christine Dejoux (Caroline Nattier), Claude Piéplu (Etienne Forelon, le notaire de Briançon), Jacques Doniol-Valcroze (L'adjoint au maire Forelon), Jean-Pierre Kalfon (Robert Forelon, le directeur du journal), Claude Marcault (La femme de l'adjoint). 1h38.

Tranquille quinquagénaire, Antoine est premier vendeur dans une quincaillerie de la Bastille. Rendant visite à son notaire, Maître Chappardon, à l'occasion d'un petit héritage, il rencontre Caroline, sa stagiaire âgée de 22 ans, avec laquelle il sympathise rapidement. Très complices en dépit de leur différence d'âge, Antoine et Caroline s'associent pour mettre à profit leur goût commun du canular et devenir d'apprentis salauds, des escrocs ! Séduits l'un par l'autre, la jeune fille et l'ex-quincaillier poussent la mystification à l'échelle d'une ville entière : le tout-Briançon - et en particulier les Forelon - gobe une fable à base d'héritage venant d'un oncle d'Amérique un certain Forelson, bagnard évadé devenu milliardaire, preuves généalogiques à l'appui ! Les gogos abondent, Antoine et Caroline s'aiment : tout va bien. Mais Antoine est stupidement arrêté et jugé pour une autre histoire, bien plus ordinaire. Caroline quitte le pays... sans oublier d'emporter une valise pleine d'argent : Antoine ne risquant pas de lourde peine, elle doit attendre patiemment sa sortie de prison. Mais, sans doute parce qu'il ne croit pas à la longévité d'un tel amour, Antoine choisit de tout remettre en question en avouant l'affaire de Briançon, ce qui lui fera encourir une peine bien plus lourde.

 
1978 Le dossier 51
Avec : François Marthouret (Dominique Auphal / 51), Didier Sauvegrain (Pylos), Francoise Lugagne (Madame Auphal), Anna Prucnal (Sarah Robski), Roger Planchon (Esculape 1), Patrick Chesnais (Hadès), Daniel Mesguich (Esculape 4), Claire Nadeau (L'amie 9000). 1h48.

Dominique Auphal, haut fonctionnaire français, marié, deux enfants, est nommé à un poste-clé dans un organisme international chargé de développer les échanges commerciaux avec les pays du tiers-monde. Pour des services secrets étrangers, il devient le numéro 51. Ces services ouvrent un dossier "51" dans le but de pouvoir, le moment opportun, le manœuvrer, le manipuler. Les agents du service agissent en techniciens, avec un détachement clinique, sans curiosité, sans passion. Le dossier est une recherche systématique de tous les documents qui peuvent éclairer le personnage. Un regard objectif, anonyme, est braqué sur la vie quotidienne de 51, à son insu. Ses faits et gestes les plus anodins, les plus intimes, ceux mêmes qui n'atteignent pas sa conscience, sont méthodiquement méticuleusement notés, enregistrés, filmés. Tout cela conduira 51 à sa perte.

   
1980 Le voyage en douce
Avec : Dominique Sanda (Hélène), Geraldine Chaplin (Lucie), Jacques Zabor (Denis), Jean Crubelier (L'homme des maisons), Valerie Masterson (La cantatrice), Cécile Le Bailly (La cousine Marie). 1h38.

Hélène, sur le pas de sa porte, trouve son amie Lucie qui vient de quitter son mari. Elle la console, l'habille, la maquille et lui propose de l'accompagner en Provence où elle va chercher une maison à louer pour les vacances. Durant le trajet, Hélène et Lucie ont plaisir à évoquer leurs souvenirs d'enfance. Hélène, en particulier, se remémore son premier contact charnel avec un homme. Au terme du voyage, Hélène et Lucie s'installent à l'hôtel où elles font chambre commune. Leurs journées se passent à visiter des maisons, des musées et à partager souvenirs et fantasmes. C'est Hélène qui semble affabuler le plus : «C'est toujours plus beau quand on invente». Lorsqu'elles se retrouvent au lit, les deux amies se grisent d'évocations dont Hélène accentue délibérément le caractère sensuel, pour le plus grand plaisir de Lucie. Chacune raconte l'émoi ressenti, un jour, auprès d'une femme. Lucie, avec une cousine qui lui apprend l'art du baiser; Hélène, sous les caresses de sa marraine, experte pour calmer les piqûres de moustiques. Mais l'une et l'autre confirment un penchant encore plus fort pour les hommes.... Echange des robes, des sensations et, aussi des comportements. C'est Lucie, peu à peu, qui paraît la plus libérée, n'hésitant plus à dévoiler son corps, qu'elle cachait pudiquement, ou à «draguer» un homme au grand étonnement d'Hélène, qui rêve sa sexualité plus qu'elle ne la vit. Elle a fantasmé son viol dans un train, alors que celui qu'a réellement subi Lucie, dans un parking, l'a blessée pour toujours. De nouveau à Paris, Lucie retourne auprès de son mari. « c'est la vie ! » conclut-elle. Hélène aussi a retrouvé le sien, vautré devant la télé assise sur le pas de sa porte comme Lucie quelques jours auparavant, elle semble attendre un nouveau départ...

   
1981 Eaux profondes
Avec : Isabelle Huppert (Melanie), Jean-Louis Trintignant (Vic Allen), Sandrine Kljajic (Marion), Éric Frey (Denis Miller) Christian Benedetti (Carlo Canelli), Bruce Myers (Cameron), Bertrand Bonvoisin (Robert Carpentier), Jean-Luc Moreau (Joël), Robin Renucci (Ralph). 1h34.

À Jersey vit un couple. Vic est le plus vieux Français de l'lle. Il invente des parfums. C'est un homme patient et calme. Il aime à la folie Mélanie, sa jeune épouse, et garde un sourire figé lorsque celle-ci s'amuse trop ouvertement avec ses amants. Mélanie est une femme enfant. Elle s'ennuie vite et les loisirs de son mari (les échecs, l'élevage des escargots ou la musique de Manuel De Falla) ne lui semblent pas du tout de son âge. Mélanie aime danser et se jette au cou des hommes qui lui plaisent. La présence de son mari ne la gêne pas. Mais Vic a une arme secrète pour écarter les gêneurs trop empressés: il insinue être le meurtrier d'un des amants de Mélanie. L'argument est efficace jusqu'au jour où le vrai coupable est arrêté. Alors, pour être à nouveau pris au sérieux, Vic va "éliminer" Carlo, un jeune pianiste auquel Mélanie s'intéresse de trop près, en le noyant dans la piscine d'un hôtel. L'enquête conclut à l'accident mais Mélanie accuse ouvertement son mari. Mélanie déclare alors la guerre à Vic et va tout faire pour le faire condamner. Elle va d'abord jouer la comédie de l'adultère avec un détective privé. Mais Vic n'est pas dupe. Puis, profitant de l'arrivée de Cameron, un industriel canadien venu discuter affaires avec Vic, Mélanie le séduit puis annonce son intention de divorcer et de partir avec lui. Toujours aussi calme, Vic encaisse le coup. Plus tard, il entraîne Cameron vers sa parfumerie, le tue et jette son corps dans la mer. L'enquête sur cette disparition n'aboutit à aucune arrestation, malgré les accusations véhémentes de Mélanie contre son mari. La jeune femme, qui sait tout, décide de faire la paix avec Vic..

   
1993 La petite bande
Avec : Andrew Chandler, Hélène Dassule, Nicole Palmer, Hamish Scrimgeour, Katherine Scrimgeour, Nicolas Sireau, Remi Usquin, Valerie Gauthier (Les enfants). 1h31.

Mare de leur banlieue, de leurs parents, de leur école, ils décident de partir. Il ne s’agit pas d’une fugue concertée : on part sans savoir pourquoi, parce qu’on est bien ensemble et qu’on espère être mieux ailleurs. Il faudra traverser la Manche en bateau-stop, se nourrir sans un shilling en poche, slalomer entre les gendarmes, affoler un bataillon de psychiatres. Tout cela n’est au fond que jeu d’enfant(s). Les choses se corsent avec des rencontres cocasses : un clergyman en Rolls, un tigre en cage, un marin pirate, un berger allemand mélomane, une vieille dame découragée, d’autres encore… Le pire sera atteint avec un détour par une forêt maléfique, avec château hanté et caverne profonde… N’y a-t-il pas là des gens méchants qui ont inventé une machine à faire vieillir et qui se mêlent de vouloir transformer de force les enfants en adultes ? La question finale est : comment échapper à l’embrigadement et préserver en soi l’esprit d’enfance ? La solution se trouve sur une île déserte, évidemment.

   
1984 Les capricieux
  Téléfilm
   
1985 Péril en la demeure
Avec : Anémone (Edwige Ledieu), Richard Bohringer (Daniel Forest), Nicole Garcia (Julia Tombsthay), Christophe Malavoy (David Aurphet), Michel Piccoli (Graham Tombsthay). 1h41.

David Aurphet est un jeune homme peu fortuné, qui donne des leçons de musique pour se faire un peu d'argent. Il se rend ainsi dans la famille Tombsthay pour donner des cours de guitare à la jeune Vivianne. Les Tombsthay sont une famille très bourgeoise et très riche, qui habite un superbe pavillon. D'emblée, l'épouse Tombsthay - Julia - fait des avances à David et vient le relancer jusque chez lui. Elle devient très vite sa maîtresse

   
1986 Le paltoquet

Avec : Fanny Ardant (Lotte), Daniel Auteuil (Le journaliste), Richard Bohringer (Le docteur), Philippe Léotard Philippe Léotard (l'honorable commerçant), Jeanne Moreau (La tenancière) Michel Piccoli (Le Paltoquet), Claude Piéplu (Le professeur), Jean Yanne Jean Yanne (Le commissaire). 1h32.

Un vieux café, en forme d'immense hangar, près d'un port... Quelques protagonistes, toujours les mêmes : le garçon, surnommé le "paltoquet", toujours vêtu d'une vieille blouse grise; la "tenancière", éternellement assise à la caisse; cinq clients - quatre hommes qui viennent régulièrement jouer aux cartes, et Mlle Lotte, une très belle jeune femme, qui les fascine tous et passe ses journées allongée dans un hamac. Un soir, tout ce petit monde sans histoires est secoué par l'intervention d'un nouveau personnage : le commissaire de police, venu signaler un crime tout frais - on vient de retrouver le corps d'un inconnu - M. Perceval - dans un hôtel borgne, non loin du café. Le commissaire commence par soupçonner celui qu'on appelle le professeur, car on a retrouvé le briquet de ce dernier tout près du cadavre. Cependant, le professeur a un alibi... Le second suspect est le docteur, incriminé par plusieurs éléments :'il connaissait la victime et venait d'acheter un revolver... Le médecin est d'autant plus inquiété par l'officier de police que, le lendemain, il semble qu'il ait tiré sur Mlle Lotte, sur le port: le docteur voulait-il faire taire quelqu'un qui en savait trop ? En tout cas, il est placé en garde à vue... Cependant, le commissaire poursuit son enquête. Deux faits nouveaux interviennent : le journaliste lui aussi habitué du café - a failli être écrasé par une voiture, et Mlle Lotte manque d'être empoisonnée par une boisson qui se trouvait en réalité dans le verre de celui qu'on appelle " l'honorable commerçant". Le policier avance doucement mais sûrement et finit par découvrir le meurtrier : c'était forcément le professeur, qui était le seul à s'être fabriqué un alibi... Ce jour-là, on découvre que la grande salle du café est fermée et complètement désaffectée : un monsieur cossu, qui ressemble étrangement au "paltoquet", rejoint sa femme l'extenancière - dans une voiture de luxe et lui dit qu'il a donné un "dernier coup de balai". En partant, il croise les sosies - les modèles ? - de tous les acteurs de cette histoire. A-t-on été témoin d'un vieux souvenir... ou d'un rêve?

   
1988 La lectrice
Avec : Miou-Miou (Constance), Christian Ruché (Jean), Sylvie Laporte (Françoise), Michel Raskine (L'homme de l'agence), Brigitte Catillon (La mère d'Éric), Régis Royer (Éric). 1h39.

Constance lit à son ami Jean un livre dont l'héroïne s'appelle Marie et adore la lecture. Marie passe une annonce : elle se propose comme lectrice à domicile. Éric, son premier "client", est un jeune garçon, paralysé. "La chevelure" de Maupassant et le charme de Marie et ses jambes qu'il caresse du regard plongent l'adolescent dans les délicieux vertiges des rêveries érotiques et lui font retrouver la joie de vivre. Une pittoresque veuve d'un général hongrois, dont la servante est en proie aux araignées, s'exalte à la lecture de Marx, Gorki et Lénine...

   
1990 Nuit d'été en ville

Avec : Jean-Hugues Anglade (Louis), Marie Trintignant (Emilie). 1h25.

Au milieu de la nuit un couple émerge d'un long moment d'étreintes : nudités, jouissances à peine éteintes, souffles encore courts. Après les gestes de l'amour, il est temps de se parler, de se connaître par les mots. " C'est la première fois que je ramène quelqu'un chez moi. Aidez-moi à vous faire partir ", dit-elle. Mais il semble décidé à s'incruster, passe du vous au tu, lui demande de raconter, raconte à son tour leurs émois sexuels, leurs premières fois, avec d'autres ou seul. Lui est lyrique, elle, plus terre à terre, se souvient même qu'elle a pris du plaisir avec une épingle à nourrice. Histoires vraies, inventées, aveux révélateurs, mensonges avoués. On se déplace du lit au fauteuil, puis à la salle de bains, où la baignoire qu'ils occupent ensemble trône au milieu de la pièce. Elle avoue qu'elle est maîtresse d'école : "Je n'aimais pas l'école et j'y suis restée. " ils portent maintenant quelques vêtements et sont passés au bureau. Il caresse sa petite culotte. " On se remet au lit, dit-elle, je dors debout. " L'éventualité d'avoir ensemble un enfant les effleure. Elle lui fait écouter de la musique et lui demande : "Ça te rassure de séduire? " Après son corps, il explore son décor : les jeux les photos. Ils se sont dit leurs prénoms : Emilie, Louis. Petit à petit, c'est elle désormais qui ne souhaite plus qu'il parte. Une vraie tendresse s'installe entre eux autour d'un bol de lait chaud, dans lequel elle verse quelques larmes sur une de ses aventures qui fut un fiasco. Ils sont là, à demi habillés mais entièrement sûrs de vouloir rester ensemble. Elle sait qu'il est pépiniériste, plante des soucis et des pensées, très colorés. C'est maintenant lui qui demande: " Aide-moi à rester ! " Il la regarde s'endormir, s'endort à son tour. Ils sont allongés tels deux gisants. alors qu'à travers le volet une lumière et des bruits nous disent que la ville s'éveille.

   
1992 Toutes peines confondues
Avec : Patrick Bruel (Christophe), Jacques Dutronc (Antoine), Mathilda May (Jeanne), Sophie Broustal (Laura), Vernon Dobtcheff (Thurston), Bruce Myers (Scandurat). 1h47.

Depuis des années, Turston, habile et vicieux agent d'Interpolé tente de faire Antoine Gardella, un puissant homme d'affaires dont la fortune provient - il le soupçonne à juste titre - d'un lucratif trafic de drogue. Les parents de Gardella venant d'être assassinés, Turston confie l'enquête au jeune inspecteur Christophe Vade. Celui-ci fait donc la connaissance du mystérieux milliardaire qui habite à Zurich une somptueuse villa au bord du lac en compagnie de son fils Thomas, de sa seconde épouse Jeanne, de son conseiller Scandurat et de son garde du corps Roselli. Gardella lui présente aussi Laura, une séduisante conseillère en finances, qui s'emploie sans succès à séduire le jeune inspecteur. Pendant ce temps, Husquin, l'assistant de Vade, sachant que Gardella a fait éliminer les assassins de ses parents, tente de le faire chanter. Laura reçoit une nouvelle mission : entraîner Husquin dans une chambre d'hôtel ils seront opportun‚ment surpris par le policier véreux Scatamacchia. Ce dernier, après avoir arrêté Husquin pour possession de drogue, viole et bat Laura, qu'il prend pour une simple prostituée aux ordres de Gardella. Vade découvre que Jeanne, dont il est tombé amoureux, est un agent d'Interpol placé auprès de Gardella pour l'espionner. Mais la jeune femme, qui s'est attachée à son mari, ne supporte plus cette situation ambiguë. Laura, qui estime Gardella responsable de son viol, annonce à Vade qu'elle est prête à livrer tous les renseignements permettant de l'inculper. Mais, à cause d'une maladresse de Vade, Gardella apprend la traîtrise de Jeanne. Il s'apprête à la tuer lorsque Vade lui offre Laura en échange. Cette dernière est exécutée par Roselli, Vade part avec Jeanne, Gardella est condamné à mort par sa hiérarchie. Quant à Turston, sa victoire est de courte durée : quelques heures plus tard, il est abattu à bout portant par Thomas.

   
1994 Aux petits bonheurs
Avec : Anémone (Helene), Xavier Beauvois (Marc), André Dussollier (Pierre), Nicole Garcia (Ariane), Sylvie Laporte (Cecile), Michèle Laroque (Sabine), François Marthouret (Matthieu), Hanna Schygulla (Lena). 1h43.

Dans une maison où se retrouvent pour les vacances de vieux amis (la quarantaine, pas plus…), Hélène fait un jour irruption, surprend les ébats d’Ariane et de Matthieu et les larmes de Léna. Qui est-elle ? Une voyeuse ? Une cambrioleuse ? Non, elle veut juste retrouver celui qu’elle aima ici, vingt-cinq ans plus tôt, explique-t-elle aux occupants : Ariane et Pierre, couple routinier au bord de la rupture (tiens ! Ariane n’est donc pas mariée avec Matthieu ?); Matthieu et Sabine, elle plus jeune, qui veut un enfant mais pas lui; Léna, triste d’attendre Bertrand, toujours absent ou en retard, de l’aimer encore et de ne pouvoir s’en séparer, Léna, là avec son fils Michel et son jeune amant Marc. Et puis Cécile, baby-sitter engagée par erreur : comme il n’y a pas de bébé mais un piano, et qu’elle sait en jouer, cela compense. Tous s’intéressent à la quête d’Hélène, d’autant que son premier amour est peut-être parmi eux. Obstinée, fidèle à sa jeunesse, elle s’intègre aisément au groupe. On parle, on mange, on chine au village voisin, on économise l’énergie car les plombs sautent facilement. Joie de vivre un peu forcée, vague-à-l’âme… Et puis on organise une fête avec tous les hommes de la région auquel vient s’ajouter Bertrand, ce qui donne plus de chances à Hélène. Résultat : Ariane, qui pensait quitter Pierre, se résout à la réconciliation; Léna rompt toutes les amarres, mari, amant, fils, et se retire en solitude; Sabine, lasse d’espérer auprès de Matthieu, s’abandonne à un photographe de passage. Enfin Hélène découvre que l’homme de sa jeunesse, c’est Matthieu : elle le retrouve dans la même grotte que jadis…

   
1997 La divine poursuite
Avec : Emmanuelle Seigner (Bobbi), Élodie Bouchez (Angèle), Denis Podalydès (Marc), Robert Plagnol (Jean-Baptiste), Richard Gotainer (Paul), Olivier Py (Krassmeier). 1h42.

Au musée de Bamako, des voleurs dérobent une statuette hors de prix, en font des copies et expédient le tout à Lyon, où des complices doivent donner les fausses aux membres d'un club de squash, lors d'un repas amical, et monnayer l'original. Mais il y a confusion dans les paquets : impossible de dire qui a reçu l'authentique ! Alex, le livreur, a compris l'enjeu de tout cela. Il est accusé par les escrocs d'avoir fait rater le coup et en parle à sa petite famille, sœur, beau-frère, belles-sœurs, etc... C'est le début d'une délirante course au trésor entre les intéressés et d'autres, qui le deviennent parce qu'ils ont eu vent de la combine. Ainsi, Jean-Baptiste, un vendeur de piscines, amant d'Angèle, sœur d'Alex et femme de Marc, a tout entendu, du placard où il était caché, et se lance dans l'affaire pour son compte... Les possesseurs de statuettes se demandent pourquoi ils sont régulièrement cambriolés. Il y aura des bagarres, des chiens méchants, des poursuites (même une voiture travelling de l'équipe du film interviendra !). Quant à la statuette, elle n'a pas quitté le Mali : Mamadou, gardien du musée et complice saisi par le remords, n'a envoyé que des copies mais, en revanche, il est venu en France et la bande à Alex l'adopte. Dans ce tourbillon, Alex rencontre Bobbi, qui, elle, a rompu avec son nigaud de Charles. Et c'est le grand amour !

   
1999 La maladie de Sachs
Avec : Albert Dupontel (Docteur Bruno Sachs), Valérie Dréville (Pauline Kasser), Dominique Reymond (Mme Leblanc, la secrétaire du docteur), Cécile Arnaud (La voisine de Mme Bailly), Etienne Bierry (M. Renard). 1h47.

Bruno Sachs est l’unique médecin généraliste de la commune où il exerce. La salle d’attente de son cabinet médical ne désemplit pas. Certains de ses patients sont réguliers, comme M. Guénot, qui vient juste faire renouveler ses prescriptions et qui verrait bien le médecin marié, ou les époux Renard : elle ne cesse de se plaindre alors que son mari, peu loquace, est plus malade qu’elle. D’autres annoncent d’emblée qu’ils n’ont rien ; ceux-là ont simplement envie de confier à l’oreille attentive du praticien leurs angoisses ou leurs peines de cœur. Ainsi Mme Calvino, dont l’amant, le docteur Boulle – qui remplace parfois Sachs – remet toujours à plus tard sa décision de divorcer ; ou Annie et sa mère, une enseignante, qui ne se supportent plus parce que la première voudrait vivre avec son père alors que le couple est séparé. Mme Leblanc tient avec compétence le carnet de rendez-vous du docteur Sachs : visites à domicile, gardes de nuit, permanences du week-end. Et, aussi, les IVG à l’hôpital de la ville voisine à l’occasion desquelles il a fait avorter Pauline Kasser, une jeune rédactrice qui lui dira plus tard : « Vous me plaisez », avant de s’installer chez lui pour ne plus le quitter. Des consultations à domicile, chez Mme Destouches aux jambes rongées d’ulcères et dont le fils est handicapé et alcoolique ; chez M. Deshoulières, qui fond en larmes en comptant les jours qui séparent son épouse, cancéreuse, d’une mort annoncée. Et tant d’autres, femmes, enfants, vieillards, malades imaginaires, curables ou en phase terminale – comme cet homme, dont le cœur doit être opéré d’urgence et qui choisit de mourir en paix chez lui – qui mobilisent l’énergie et les pensées de Bruno Sachs. Lorsqu’il dispose d’un peu de temps, il lit, écoute de la musique, le consacre à Pauline ou à l’écriture. Car Bruno garde la trace écrite de toutes ses consultations, traduit en mots et en réflexions ses scrupules, ses remords, son impuissance. Ce journal de bord d’un médecin de campagne, que Pauline a lu avec émotion et fierté, donnera naissance à un livre, « La Maladie de Sachs ». Et la jeune femme portera avec bonheur les enfants de son auteur, qui sait mieux que quiconque que leur vie, comme celle de ses malades, sera hérissée d’embûches auxquelles il n’est pas de meilleurs remèdes que l’écoute, la compassion et l’amour.

   
2002 Un monde presque paisible

Avec : Simon Abkarian (Albert), Zabou Breitman (Léa), Vincent Elbaz (Léon), Lubna Azabal (Jacqueline), Denis Podalydès (Charles), Julie Gayet (Mme. Andrée), Malik Zidi (Joseph), Stanislas Merhar (Maurice). 1h34.

Août 1946 à Paris. Au cœur du quartier des tailleurs juifs, Mr Albert redonne vie à son atelier de couture avec la complicité de sa compagne Léa et d’un personnel entièrement dévoué à ce chaleureux patron. Même si la « reprise » du travail n’en est qu’à ses prémices, chacun y met tout son cœur et toute son énergie. Autour de quelques machines à coudre, trois tables et des rouleaux d’étoffe, quatre femmes, cinq hommes et quelques enfants réapprennent à vivre. Ces gens ordinaires et admirables, mais fragilisés à l’extrême, sont déterminés à faire le pari de la vie avec, si possible, de la légèreté et de la fantaisie.

   
2005 Un fil à la patte

Avec : Emmanuelle Béart (Lucette), Charles Berling (Edouard de Bois d'Enghien), Dominique Blanc (Baronne Duverger), Jacques Bonnaffé (Fontanet), Mathieu Demy (Firmin), Julie Depardieu (Amélie), Sara Forestier (Viviane), Stanislas Merhar (Irrigua), Tom Novembre (Chenneviette). 1h19.

Bois d'Enghien aime Lucette, la diva, sa maîtresse, mais il doit rompre, car il va signer, l'après-midi même, son contrat de mariage avec Viviane Duverger, jolie jeune fille et jolie dot. Madame Duverger, la mère de Viviane, veut Bois d'Enghien comme gendre. Ou le veut-elle, tout court ? Le (nouveau) riche Irrigua veut s'offrir Lucette comme maîtresse. Tout l'entourage de Lucette, y compris Bois d'Enghien, est d'accord, puisque Irrigua est riche. Mais il est aussi très jaloux...