Quelques mois avant la Première guerre mondiale. Stromburg. Le lieutenant de hussard de l'Autriche-Hongrie, Imre Mányay, et Corinna, la fille de son colonel, sont amoureux. Alors que Imre doit faire sa demande en mariage, le colonel se voit obligé de lui confier une mission de la plus haute importance. Parlant couramment russe, le jeune officier doit être envoyé sous une fausse identité chez le comte Leonid Zky qui vit à Toprin en Russie afin de mettre au jour un réseau d’espionnage dont il est soupçonné d'être le chef et qui fournit aux Russes les plans des armes et le déploiement des troupes autrichiennes.
Imre Mányay est déclaré victime d'un grave accident de cheval et mis en quarantaine au grand désespoir de Corinna. Imre se trouve ainsi en Ukraine à la frontière de l'Autriche chez le comte employé comme jardinier sous les nom de Szpatenko. Ulka, la camériste de la comtesse, qui n'a que faire de la cour de Sasha, un employé polton, courtise assidûment Imre. Elle révèle à la comtesse qu'il sait lire et écrire. Le surprenant un soir dans le bureau du comte, la comtesse distingue immédiatement les manières d'officier d'Imre. Son élégance à lui offrir une rose ou à chanter au clair de lune avec les paysans la font tomber passionnément amoureuse . Imre, fidèle à sa mission, nie être chose qu'un jardinier.
Imre découvre bientôt la preuve des activités d'espion du comte et l'identité du traître : l'artiste Lubolin qui rôde près de l'enceinte militaire. Sous une première couche de peinture, Lubolin montre au comte les plans de celle-ci. Il a phorographié des armes et fait le noir pour developper les clichers. Alors qu'il éclaire malheureusement le passage secret où se sont réfugiés les deux espions et que ceux-ci tirent sur lui, Imre en réchappe grâce à Sasha qui passait par là. Imre remet ces renseignements à un faux colporteur, espion autrichien.
Le comte attend dans la taverne où il a plusieurs maîtresses la venue de Lubolin mais celui-ci ne venant pas et déjà très saoul, il invite ses maîtresses et des musiciens chez lui. La comtesse, réveillée en pleine nuit, constate la débauche de son mari et part se réfugier chez Imre. Celui-ci, sensible à la beauté et l'intelligence de la comtesse, l'embrasse et ils deviennent amants. Cependant Lubolin parvient mourant chez le comte, ayant été emprisonné pour espionnage, et s'étant enfui grièvement blessé, il a le temps de lui remettre sa toque de fourrure qui contient les plans du déploiement dans sa doublure et de révéler la présence d'un espion chez le comte. Celui-ci soupçonne Imre et court dans la serre qu'il habite. La comtesse se cache mais elle a laissé un mouchoir à terre et le comte frappe Imre. Celui-ci déclare que le mouchoir est à Ulka. Le comte, avec une duplicité perverse, exige alors que Imre épouse Ulka, ce que Imre accepte.
La comtesse part le lendemain pour vivre chez sa mère mais promet de revenir pour les noces de Imre et Ulka. En fait, elle se rend en Autriche et grâce à la boîte de parfum qui contenait les violettes conservées de Corrina obtient l'identité de son acheteur, Imre Mányay et le nom du colonel. Elle l'avertit du danger que court Imre. Le Colonel refuse toujours de reconnaître l'identité du jardinier; demande néanmoins à la police d'Autriche d'intervenir.
Le mariage d'Ulka et Imre est célébré mais l'époux manque à la noce. Il dérobe les plans du déploiement dans le coffre secret du comte. Il remplace le plan par une vulgaire feuille de journal dans la toque où l'avait caché Lubolin. Le comte excédé du sourire satisfait de sa femme, se decide à chercher luime Imre quia juste le temps de cahcher le pan dans la doublure de son sac. Mais Imre doit se résoudre à épouser Ulka sous le regard sardonique du comte et éploré de la comtesse. Imre doit subir la fête du mariage mais intervient alors la police riussequi l'arrête et le conduit en prison. La comtesse se fait passer pour Ulka et tente de convaincre Imre de son amour. Celui-ci n'avoue rien et se dit surpris d'être en prison. Le commissaire lui révèle que la police autrichienne l'accuse d'un crime pour lequel il doit être extradé.. Ce qu'il reconnaît immédiatement.
Pendant ce temps, le comte a emmené la précieuse toque pour donner les plans d déploiement au commandement militaire russe. Croyant un moment que la feuille de journal n'est qu'une surface qui fera apparaître le plan, il doit reconnaître s'être fait berner ce qui le condamne à la cour martiale. Il tente d'arrêter le train d'imre vers l'Autriche mais le chef de gare, absorbé par sa lecture, répond trop tard. Le comte se suicide.
Imre revient auprès du comte qui le félicite et attend qu'il lui demande la main de sa fille. Imre avoue qu'il est déjà marié. Le colonel croit que c'est avec la comtesse mais Imre confus déclare que c'est un mariage au-dessous de son rang avec Ulka. Après un moment de confusion , le colonel lui affirme que son mariage pourra être annulé. Le mariage a donc lieu. la comtesse, vetue de noir, apparait devant del'aglise quand le cortege s'eloigne. Les portes de l'église se ferment, elle avance seule dans la grande allée.
Célèbre pour la scène où la comtesse après s'être disputée avec son mari ,vient sous l'orage rejoindre Imre dans la serre où il dort. Sa simple main éteignant la lampe à huile suggère l'adultère. Tous les gros plans sur Claire Tolnay expriment son destin d'amoureuse tragique. Elle aime sans espoir, ayant découvert le bouquet de violettes de Corinna. Elle se dévoue pour celui qu'elle aime et doit assister aux deux mariages de son amant : celui imposé et grotesque avec Ulka et celui voulu par son amant avec Corrina. A ces dernières noces, elle arrive en deuil une fois que le cortège s'est éloigné, la porte de l'église lui est fermée et elle marche alors seule dans la longue allée.
C'est le premier film de Tóth Endre, le premier des cinq films tournés en Autriche durant l'année 1939. Alors que les studios Hunnia se sont vidés de leurs réalisteurs juifs, il croule sous les demandes et s'exilera à la fin de l'année pour ne pas servir de caution au gouvernement pro-nazi de la Hongrie.
Tóth Endre a le temps de concevoir ce film alors que les suivants seront parfois moins précis dans leur actions et leur montage vu les cadences de production. On y retrouvera néanmoins le style de De Toth sachant toujours toujours instiller une note d'humour (Ici les poltonnades de Sasha et l'amour naïf d'Ulka) et des chansons (une dans la taverne et une belle mélodie au clair d elune) comme des pauses au sein d'intrigues complexes. Elle est ici trépidante et pleine de suspens, aussi bien sur le plan de l'intrigue d'espionnage que de l'intrigue amoureuse.
Jean-Luc Lacuve, le 19 octobre 2022.