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Le silence des agneaux

Jonathan Demne
1991

Genre : Film noirl
Thème : Serial Killer

(The Silence of the Lambs). Avec : Anthony Hopkins (Dr Hannibal Lecter), Jodie Foster (Clarice Starling), Scott Glenn (Jack Crawford), Ted Levine (Jame "buffalo bill" Gumb), Roger Corman (Directeur du FBI). 1h58.

Clarice Starling, jeune stagiaire du FBI, est designee pour enqueter sur une serie de meurtres epouvantables commis dans le Middle West par un tueur de femmes psychopathe connu sous le nom de Buffalo Bill.

Clarisse Sterling, interprétée de façon inoubliable par Judie Foster, est le personnage central du Silence des agneaux. Le serial killer, Hannibal Lecter, n'y joue encore que le second rôle, celui d'un possible père de substitution que recherche inlassablement Clarisse.

Ce rôle central dévolu à l'enquêtrice, et possible future victime, est mise en scène dès la première séquence, dans les bois, où règne une atmosphère de peur (la course) et d'angoisse (le brouillard). La place de petite fille s'incarne aussi lors de l'entrée dans les bâtiments du FBI où elle croise ses collègues masculins bien plus costauds. Elle ne retrouve une place apparemment pus réconfortante que lorsqu'elle rejoint le bureau de son chef. Celui-ci, de part sa fonction, est déjà prédestiné à occuper le rôle du père, qu'accentuent encore ses encouragements (reconnaissance des qualités de Sterling) et sa sévérité (refus de la note maximum). De son côté, Clarisse le reconnaît en tant que père : elle a admiré son cours et surtout accepte la mission difficile qu'il lui propose : rencontrer Hannibal Lecter pour retouver un autre serial killer, Buffalo Bill.

Le traumatisme de Clarisse fait l'objet de la scène de flash-back : celle des funérailles de son père. Symptomatiquement ce n'est pas la mort de celui-ci, ni même l'annonce de cette mort, qui sont filmés mais les funérailles où Clarisse ne peut faire son deuil. Ce refus du deuil du père égale les profonds traumatismes de l'enfance où l'on ne se remet jamais tout à fait de la confrontation avec la mort et l'injustice.

Ce rêve du silence des agneaux, Hannibal Lecter saura le percer à jour et le rendre supportable à Clarisse. Elle subit une véritable cure psychanalytique, où la parole pleine explique les rêves et guérit les traumatismes. Clarisse est désormais capable d'affronter les crimes réels notamment ceux de Lecter qui ne sont qu'une sublimation (ils sont accomplis avec art) de cette angoisse essentielle. Dans la séquence de la traque de Buffalo Bill, Clarisse s'avère aussi capable de se confronter au criminel dans la nuit : ses cauchemars sont bien terminés.

Dans la séquence finale, le chef du FBI s'éloigne alors qu'Hannibal prend toute la place : c'est décidemment lui le vrai père de Clarisse. Le rôle des pères a complètement effacé celui des mères (la femme sénateur se montre incapable de protéger sa fille) et des amants possibles : le sexe n'étant qu'une fausse piste au traumatisme psychique dont souffre Clarisse ("je peux sentir ta chatte" affirmait le codétenu de Lecter)…ou un piège grossier (les avances du directeur l'asile carcéral où est enfermé Lecter) .

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