Séquestré depuis sa naissance par sa mère, Bubby 35 ans, ignore tout du monde extérieur qu’il croit empoisonné. Il n'a qu'un chat et des insectes pour s'occuper. Il reste immobile quand Man va faire les courses car il est, terrorisé par le crucifix au-dessus de lui : sa mère l'a persuadé qu'il ne cessait de l'observer. Ce qui n'empêche pas sa mère de profiter de relations incestueuses avec son fils. L’arrivée impromptue de son père qu'il n'a jamais vu bouleverse la vie de Bubby. Pop, comme il se surnomme rejette Bubby comme un demeuré et renoue ses relations sexuelles avec sa femme. Ayant prouvé par l'absurde sur son chat qu'il avait besoin de respirer en l'étouffant d'un sac plastique; Bubby comprend que ses parents revienne indemnes de l'extérieur... qui n'est donc pas empoisonné. Un soir qu'ils rentrent saouls, Bubby les étouffe d'un film de plastique.
Le jour de ses 35 ans, Bubby sort enfin du cagibi souterrain d'une usine désaffectée dans lequel il était retenu prisonnier. Pour toute éducation il n'a que sa capacité à redire avec conviction les phrases qu'il vient d'entendre et une passion innée pour la musique. C'est ainsi qu'il se joint d'abord à un group de chanteuses de l'armée du salut qui l'emmène dans une pizzeria ... une véritable révélation culinaire pour Bubby. La plus jeune des soldates le conduit dans son lit. Le matin suivant, dédaignant l'agressivité de jeunes alcoolisés et d'un employé municipal qui tronçonne un arbre, Bubby rentre dans une boulangerie et imite une dame commandant deux éclairs au chocolat. La dame aisée le prendrait bien en charge mais Bubby répète les insultes des jeunes de la veille qu'il adresse à un policier. Agressé par lui Bubby est recueilli par une bande de rockers conduite par Paul qui le prend en affection. Quand il leur révèle qu'il est le tueur au film de plastique, Paul et ses amis le confie à un galeriste. Celui-ci le conduit dans une boite chic mais l'engouement de Bubby pour une femme aux gros seins qui lui rappelle sa mère tourne mal et il est emprisonné. Le gardien qu'il a ignoré se venge en le conduisant dans la cellule d'une brute qui viole longuement Bubby.
Déçu par cette expérience de sortie, Bubby retourne dans son cagibi et se déguise en Pop espérant que l'expérience supposée de son père le protégera. Il retrouve son groupe de rock et chante avec eux des phrases entendus ici où là : le succès est immédiat et le groupe voudrait bien retenir mais Bubby tient à s'occuper d'un chaton qui a laissé près de l'usine. Hélas, c'est mort, tué par des gamins qu'il le retrouve. Le lendemain Bubby est dans le parc avec son chaton mort lorsqu'il croise deux handicapés paraplégiques conduits par une infirmière, Angel, dont la poitrine opulente l'attire immédiatement. Celle-ci comprend la douceur de Bobby aussi bien que celui -ci comprend le langage indistinct des paraplégique. Angel accepte l'amour de Buddy et le présente à ses parents, des religieux sectaires et aigris qui méprisent les formes opulentes de leur fille. Bubby dira a Angel les avoir étouffés; ce que celle-ci comprend. Le groupe de Paul et Bubby triomphe sur scène. Paul fait comprendre à Bubby qu'il ne doit pas se comporter comme tous les assassins qui ont tué depuis el début des temps. Bubby accepte cette leçon de morale et promet de ne plus tuer.
Angel ne tarde pas à accoucher de leur premier enfant. Il l'assiste à la clinique. Bientôt deux autres enfants suivent qu'Angel et Buddy élèvent joyeusement dans une banlieue ouvrière.
Comme dans L'énigme de Kaspar Hauser (Werner Herzog, 1975), Bubby est un enfant longuement séquestré qui renait à la vie. Les traumatismes y sont plus violents (inceste, matricide, parricide, viol). En contrepartie le lyrisme réconciliateur est appuyé : couleurs chaudes du groupe de rock, du ciel orangé après le meurtre des parents. Le tout formant une ode convaincante sur la résilience.
De Heer accumule avec humour les fausses pistes un peu violentes souhaitées par le spectateur (jeunes violents avec les mots ou les chats, tronçonneuse, jeune violoniste toute seule dans l'église...) qui peut penser à la violence mise en œuvre dans Old boy (Park Chan-wook, 2003). Mais Bubby répond toujours par le sourire... sauf quand il tue mais jamais de façon spectaculaire.