Un jeune homme rentre chez lui, à Caen, après avoir passé un an et demi en Afghanistan. Comment vont l'accueillir ses amis, sa petite amie, ses parents ?
Que savent la majorité des adolescents caennais sur la guerre en Afghanistan ? Sans doute guère davantage que ce qu'ils en perçoivent sur les jeux vidéo. Pour filmer le retour au pays de ce soldat perdu, Aurélien Dauge utilise donc des images de jeux vidéo sur lesquels est montée une bande son intégrant des extraits des films Rambo et Munich.
Le film de Ted Kotcheff (1982) comme celui de Spielberg (2005) mettent en scène des héros perdus, perdus dans un monde qui ne ressemble plus à celui du rêve pour lequel ils se sont battus. La seule hybridation du matériel choisi (vrai jeu vidéo pour les anciens amis, image mentale de jeu vidéo pour le soldat) rend ici compte de ce sentiment.
Le jeu très sobre des acteurs renforce la tonalité de rêve ou de cauchemar éveillé dans laquelle baigne le film.
Jean-Luc Lacuve le 04/06/2010