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Toronto,
dans un futur proche. La presse people et la téléréalité
ont envahi rues et foyers. Des sociétés vendent des "steaks
cellulaires" reconstitués à partir de cellules prélevées
sur les stars mais ces sociétés sont en perte de vitesse. Elles
lorgnent sur la nouvelle façon de communier, dans la souffrance, avec
les idoles. Virus de la grippe, herpes et autres bobos des stars sont recueillis
dans la clinique du docteur Lucas, le seul à même de revendre
ensuite aux fans la maladie qu'ils veulent partager avec leur idole. Une machine
spécialisée transforme en effet le virus pour le vivre de la
même façon que la star. Chacun est prêt à payer
le prix fort pour avoir cette chance.
Syd March est l'un des vendeurs de la clinique Lucas dirigée par le docteur Abendroth. Mais il revend aussi des échantillons pour son propre compte à des contrefacteurs. Sa méthode pour déjouer les contrôles de la clinique consiste à s'injecter les virus avant de le transformer grâce à une machine spécialisée qu'il a volée à la clinique et cachée chez lui.
Syd March n'est pas le seul à contrefaire la fabrication de virus. Son collègue Edward Porris est arrêté. Syd a alors l'opportunité de recueillir le virus de la star Hannah Geist qu'il a toujours admiré. Il s'étonne de la virulence du virus qui le rend de plus en plus faible et malade. Sa machine, censée transformer le virus, disjoncte et il lui faut chercher la pièce manquante chez un contrefacteur qui tente de lui soutirer le virus. C'est alors qu'est annoncée la mort d'Hannah Geist. Ce n'était qu'une fausse nouvelle destinée à ne pas montrer la déchéance de celle-ci, perdant progressivement son sang. Syd lui-même est victime d'une prise de sang sauvage de la part des contrefacteurs mais elle ne leur porte pas chance puisque leur machine disjoncte encore.
Alors que sa maladie progresse et que son corps tombe en décrépitude, Syd est emprisonné dans la clinique. Il découvre que l'un de des principaux soutiens de celle-ci est le magazine de mode Vole&Tesser. Il s'échappe et prend contact avec Mira Tesser : il sait que c'est elle qui a inoculé un virus breveté à Hannah afin d'en être propriétaire quel que soit ensuite le contrat passé entre Hannah et la clinique Lucas. Mira ne peut plus sauver Hannah et refuse de mettre au point un antivirus pour sauver Syd pendant qu'il en est encore temps. Syd propose alors un marché à Mira. En change de l'antivirus qui le sauvera, il lui donnera accès au corps de Hannah qu'il maintiendra en vie pour qu'elle puisse lui injecter des virus de sa propriété.
Une vidéo de Hannah semblant parler de l'au-delà propose à ses fans de venir goûter ses virus. Syd a en effet maintenu ses tissus en état et la régénère d'un liquide le temps de lui inoculer un virus. Lui-même n'a pas renoncé à en faire commerce en même temps qu'acte d'amour puisqu'il se gorge du sang infecté à chaque nouveau virus introduit dans les tissus de son idole.
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Le
film n'appartient pas vraiment au genre de la science-fiction puisque situé
dans un avenir très proche du notre. Tout juste les machines qui permettent
de vivre comme l'idole dans une sorte d'état maladif commun restent
à inventer. L'ingénieux morphing mise en scène par Cronenberg
pour donner une drôle de tête à la maladie partagée
est assez proche de ce que l'on ressent malade et permet d'adhérer
intuitivement au procédé rocambolesque.
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Le thème du vampirisme propre au genre fantastique
se trouve renouvelé : ce n'est pas de leur sang dont s'abreuvent les
fans en manque d'émotion mais des maladies de leurs idoles. Syd lui-même
n'est que partiellement sauvé par l'antivirus puisqu'il continue de
s'abreuver des maladies de celle qu'il aime. Toronto est rongé par
les contrefaçons économiques générées par
une demande d'individus déprimés ayant pour tout désir
de ressembler par n'importe quel moyen à leur idole.
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Ce thème du virus révélateur d'un état social, Brandon le doit certes à son père. Mais il faut plus qu'être le fils de son père pour faire un film. Un premier scénario avait été écrit en 2004 dans l'optique d'un long-métrage. Brandon l'adapte pour en faire un court-métrage de fin d'études: ce sera Broken tulips. Montré à partir de 2008 dans les festivals, il est suffisamment bien reçu pour être retravaillé comme long-métrage. Le résultat final garde trace de ces différents états. Des morceaux entiers Broken tulips figurent dans le film, notamment les images vidéo sur fond noir avec Sarah Gadon. Ce côté hybride, ainsi que le scénario parfois difficile à suivre, conviennent parfaitement bien au genre fantastique et lui donnent un ton d'auteur particulier.
Jean-Luc Lacuve le 19/06/2013
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Editeur : TF1 Vidéo. Juin 2013. Nouveau master restauré haute définition. DVD 20 €. Blue ray, 25 € |
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Suppléments :
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