Le monde sans soleil
1964

Au large du Soudan sous les récifs et chenaux de la Mer Rouge et de l'Océan indien, huit hommes, huit océanautes vont tenter pour la première fois au monde de vivre un mois plein par moins onze mètres de fond. Certains passeront huit jours par moins vingt-six mètres avec des pointes à moins cinquante et un mètres prouvant ainsi qu'il est possible d'exploiter méthodiquement les ressources de la mer.

Pour installer la base sous-marine, il a fallu deux navires et quarante hommes dont vingt-cinq plongeurs. Elle est constituée, à onze mètres de fond, de la grande maison, cinq pièces en forme d'étoile de mer où les huit océanautes peuvent vivre confortablement, et du garage de la soucoupe plongeante. Elle est aussi constituée de la petite maison à moins vingt-six mètres et de la cage anti-requin à moins cinquante et un mètres.

La soucoupe plongeante, 24 heures d'oxygène et quatre heures d'électricité, revient d'un monde que le soleil n'éclaire jamais. Elle est en forme de disque pour ne s'accrocher nulle part. Des tuyères orientables remplacent l'hélice et le gouvernail. La soucoupe se dirige vers son garage, une cloche, carapace de tôles en forme d'oursin géant qui renferme une grosse bulle d'air sous pression à onze mètres.

Cousteau et le conducteur rejoignent la grande maison où la pression, deux fois plus forte qu'à al surface n'est pas ressentie avec un air deux fois plus lourd, deux fois plus oxygéné.... où pipe et cigarettes se consument donc deux fois plus vite.
Les conditions d'exploration sont idéales : cinq heures par jour à moins 25 mètres ou explorations à moins cinquante mètres en retournant directement dans la grande maison sans craindre les terribles accidents de décompression. Il y a là professeur de faculté, cuisinier, moniteur d'éducation physique, douanier, dessinateur industriel, tous conquérants du plateau continental.

Deux hommes s'en vont pour vivre huit jours à moins 26 mètres. Ils respireront un mélange d'hélium, d'azote et d'oxygène à 3,5 atmosphères. En contact radio et vidéo avec la grande maison, leurs voix sont modifiées par la pression.

Autour de la grande maison, les algues poussent si vite qu'il faut nettoyer les glaces tous les matins sous la surveillance de Jules, le barracuda de 1,80 mètres...

Carnets de plongée coréalisé avec Ichac avait été présenté et primé au festival de Cannes de 1951. Le monde du silence, coréalisé avec Louis Malle, avait obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes en 1956. Le monde sans soleil obtiendra l'Oscar du meilleur documentaire en 1964.

 

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1h15.

Genre : Documentaire écologique