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La petite boutique des horreurs

1960

(The Little Shop of Horrors). Avec : Jonathan Haze, Jackie Joseph, Mel Welles. 1h10.

Les affaires du fleuriste Mushnik ne sont pas brillantes. A tel point qu'il veut se débarrasser de son employé, Seymour. Jusqu'au jour où celui-ci lui montre la plante qu'il a élevée et baptisée "Audrey Junior" en l'honneur d'Audrey sa collègue.

La plante, il s'en aperçoit vite, prospère si on la nourrit de sang frais. Pour satisfaire aux appétits d'Audrey, Seymour lui fournit successivement les cadavres d'un veilleur de nuit, d'un dentiste, d'un cambrioleur, ... Mushnik, qui a tout vu, décide de surveiller lui-même la situation. Car les clients se pressent pour observer le végétal qui prend des proportions gigantesques.

Le film est né d'une idée simple du producteur-réalisateur Roger Corman : profiter de décors préexistant d'un autre film, disponibles pendant deux jours avant qu'ils soient détruits. Les sujets ad hoc se sont succédés dans l'imagination du scénariste et complice de Corman, Charles Griffith avant l'idée de la plante carnivore.

La distribution s'est bâtie de bric et de broc ; avec Jonathan Haze, un habitué des productions Corman ; Avec Dick Miller qui jouait dans Un Baquet de sang, et refuse le rôle principal, Seymour, pour retenir celui de Bourson Fouch. Avec le scénariste Charles Griffith en personne qui tient quatre rôles, dont le patient bourré et le cambrioleur dans le magasin de fleurs (plus la voix de la plante). Avec enfin Jack Nicholson dont c'est la troisième apparition. Corman ne voulait pas particulièrement de lui au début et Nicholson devra surjouer pour se faire remarquer et apprécier…

Le film a la réputation d'avoir été tourné en deux jours, ce qui n'est pas tout à fait vrai, mais presque : la réalisation a été précédée de trois semaines de répétitions. Le tournage principal en intérieurs s'est déroulé en deux jours et trois nuits, avec trois caméras et deux équipes, un peu comme les sitcoms aujourd'hui. Nicholson raconte que les scènes ne se finissaient jamais vraiment, Corman n'ordonnait jamais " coupez " mais rentrait dans le champ sans prévenir en disant : "la suite".

Les extérieurs ont été tournés pendant deux week-ends successifs et de façon pittoresque. Corman demande à un magasin de prêter un cercueil (qui se révèle plein !), à des clochards de faire la figuration, et à un conducteur de locomotive de la Southern Pacific Railway - moyennant deux bouteilles de scotch - de reculer un instant pour que l'on puisse filmer la mort du vagabond avec un trucage digne des primitifs du cinéma. Au total quinze minutes de films qui coûtent 1 100$, une misère même pour l'époque.

Le film a été distribué un an après par Corman alors qu'il n'y croyait pas et montré en double programme avec un film de Mario Bava. Le bouche à oreille a été plus qu'efficace, et le terme "culte" si souvent galvaudé s'applique vraiment à ce film. La preuve, il aura droit à un spectacle musical à Broadway en 1982 et à une nouvelle version, également musicale, en 1986.

critique du DVD
Editeur : Wild Side Video, mai 2010. Master restauré. V. O. avec sous-titres français. 10 €.


La collection VINTAGE CLASSICS de Wild Side Video offre aux films tombés dans le domaine public, souvent jusqu'alors très mal édités en DVD, de très beaux masters restaurés constitués avec les meilleures copies existantes.

 

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