Né à Perpignan en 1950, Henry Colomer a fait des études de philosophie, puis de cinéma à lIDHEC et au Dramastiska Institutet, Stockholm (diplôme de réalisation et de prise de vue).
De 1980 à 1985, il réalise des courts-métrages, des
magazines pour lINA et écrit deux scénarios de fiction
réalisés par Lam Lê : Rencontre des nuages et du dragon
et Poussière dempire. De 1986 à 1996, il réalise
des documentaires dans la série Préfaces : Salvador Espriu et
Primo Levi, produits par Archipel 33, ainsi que Monte Verità qui reçoit
le prix du documentaire historique au festival de Pessac (1997) et le prix
du documentaire de la SCAM (1998). En 1996, conception de CDRom pour la BNF,
et réalisation avec le plasticien Xavier Philippe dun CDRom diffusé
en librairie : Une Trêve.
De 1998 à 1999, il écrit pour ARTE, France 2 et la RAI, les scénarios de six dessins animés, daprès les bandes dessinées dHugo Pratt. Il crée avec Xavier Philippe lassociation Docks.A partir de 2000, il reprend la réalisation de documentaires . En 2001 il réalise pour ARTE une série de dix films de trois minutes, diffusés pour la fête de la musique : Tempo ! (danse et animation). En 2002 il réalise un portrait de Victor Hugo, Lexilé, diffusé sur ARTE. De 2003 à 2005 il travaille à lécriture de scénarios dont Nocturnes et Magus, longs-métrages de fiction, et Harlem in Montmartre, long-métrage documentaire qui sera réalisé par Dante James pour PBS en 2007.
Source : Myriam Bloedé et François Niney sur Film
documentaire.fr
Filmographie :
1984 | La boutique infernale de Denis Diderot |
2h45 Contes et comédie, rêveries et hypothèses, enquêtes et reconstitutions," La boutique infernale de Denis Diderot" célèbre le bicentenaire de la mort de Denis Diderot (1713-1784), esprit libre et curieux de tout, témoin de son temps, tout à la fois philosophe et romancier, moraliste et amateur de sciences, dramaturge et polémiste. De l'ironie de la critique des moeurs à l'ivresse des spéculations biologiques, du libertinage à la contestation politique, de l'aventure fabuleuse de L'Encyclopédie à l'exploration du cabinet de curiosités, des paradoxes du Supplément au voyage de Bougainville au Rêve de d'Alembert, les thèmes essentiels de l'oeuvre de Denis Diderot sont abordés en une douzaine de séquences regroupées en huit articles. Des inserts biographiques mettant en scène la fille de Denis Diderot, image idéale du spectateur, complètent le tableau synthétique et fantastique de l'oeuvre par un portrait, privé, de l'homme. |
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1989 | Salvador Espriu |
0h26 Salvador Espriu est né en 1913. Sa mort, en 1985, l'a empêché de recevoir le Prix Nobel pour lequel il était pressenti. Espriu est le poète de l'exil intérieur. Il a produit l'essentiel de son œuvre dans un pays dont la langue même, le catalan, est interdite après la guerre civile espagnole |
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1989 | Primo Levi |
0h26 Évocation de l'écrivain italien Primo Levi (1919-1987) auteur notamment de "Si c'est un homme", une des œuvres essentielles du XXe siècle dans lequel il décrit l'expérience d'Auschwitz. Henry Colomer a réuni autour du témoignage de Jean Samuel, ami de l'écrivain, des images d'archives et des textes de Levi. |
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1992 | Les routes de la lumière |
0h52 Les couleurs sont des talismans qui réveillent des mondes disparus. Les historiens commencent seulement à les déchiffrer. En étudiant une civilisation donnée, ils exhument les vestiges d’une histoire longue, à l’échelle des siècles, dans laquelle s’imbriquent les inventions techniques, les enjeux commerciaux, les justifications morales ou religieuses. "Les Routes de la lumière" propose trois parcours dans les ateliers, les bibliothèques, les musées, à la découverte d’un trésor que ces historiens nous aident à explorer : celui de la mémoire des couleurs en Europe. |
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1993 | Le Japonisme |
0h31.Les moments clefs du Japonisme sont ici mentionnés, de même que sont rapidement évoquées les phases de la découverte et de l'adoption de l'art japonais par les artistes européens, pour mieux se consacrer aux moments les plus fertiles de cette rencontre entre deux cultures : l'assimilation et la création. | |
1993 | Jean-Michel Déprats traduit Shakespeare |
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Spécialiste de Shakespeare, Jean-Michel Déprats nous dévoile les arcanes de la traduction des textes dramatiques. Illustrés d'exemples concrets puisés dans l'ensemble du corpus shakespearien, et d'extraits de la mise en scène de "Macbeth" par Serge Noyelle (1993) avec, en contrepoint, celle de Jack Gold en VO, ses propos permettent de mesurer toute la complexité du genre. Fatalement infidèle, marquée par l'inachèvement et la déperdition, la traduction, comme la mise en scène ou la direction d'une uvre musicale, est une affaire de lecture, de choix et d'interprétation. Lorsqu'il s'agit d'un objet poétique et dramatique comme "Macbeth", le traducteur doit tenir compte des données de sens, toujours plurielles chez Shakespeare, mais aussi du niveau de langue, du jeu des métaphores ainsi que de la musicalité, du rythme, de la dimension orale et gestuelle du texte. Déprats démontre combien toute traduction est précaire, contingente. Et plutôt que comme transport d'une langue et d'un contexte historico-culturel à l'autre, il propose d'envisager la traduction en termes de dialogue avec les uvres, de rapport vivant à restaurer entre le texte et nous. |
1994 | Claire Cayron traduit Michel Torga |
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Claire Cayron, disparue en 2002, a été pendant vingt-sept ans lunique traductrice en français de lécrivain portugais Miguel Torga dont elle a fait découvrir luvre en France. Son ambition et le pari qu'elle avait fait, lorsqu'elle avait commencé cet immense travail, étaient d'arriver à faire reconnaître "la voix" de Torga en français, une langue, une écriture en rupture avec le portugais volubile des écrivains qui l'avaient précédé. "Torga, lui, est un lapidaire, intérieur de diamant, disait Claire Cayron, il a voulu une écriture nette". Dans ce film, les problèmes de traduction sont vus au plus près du texte, à l'aide d'exemples courts et précis, choisis dans le monumental journal de Torga, En Franchise intérieure, qui nous introduisent directement à la langue, au style, à l'uvre. Les extraits cités apparaissent à l'écran et l'on peut suivre des yeux les étapes successives de la traduction expliquées par Claire Cayron. Elle nous fait part ainsi, dans le cadre d'un travail en cours, de ses doutes et de ses convictions, de sa méthode et de ses exigences. |
1995 | La Maison de l'éveil |
C'est un portrait de famille que filme Henry Colomer. D'une famille un peu particulière, puisque la communauté concernée est celle des anciens d'une petite école villageoise du Gers, fermée en 1970, avec sa maîtresse, aujourd'hui retraitée, fervente adepte de la méthode Freinet. Avec beaucoup de charme, photos et cahiers jaunis à l'appui, la vieille dame retrace sa carrière d'institutrice, sa prise de conscience de l'inadéquation de la pédagogie traditionnelle aux enfants de la campagne, son enthousiasme pour la méthode d'éveil fondée sur la créativité, la pratique, la découverte de l'environnement, développé par l'instituteur provençal. D'anciens élèves, devenus électricien, boulangère ou luthier, témoignent de leur attachement à "madame" et de la pertinence de son enseignement qui a su les adapter au monde et à ses changements. Simple, riant et nostalgique comme la semaine des quatre jeudis | |
1996 | Anatomie de la couleur |
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0h16 Ce film raconte et démontre l'invention de l'impression en couleur, soit l'invention de la quadrichromie par Le Blon au XVIIe siècle, à partir de la théorie newtonienne de composition de la lumière blanche. Un graveur exécute devant nos yeux la fabrication de l'encrage des quatre plaques (bleue, rouge, jaune et noire) permettant par superposition le rendu de toutes les teintes. Ainsi prend couleur sous nos yeux, un de ces modèles anatomiques que les chirurgiens de l'époque dépeçaient en public et que les artistes croquaient avec minutie pour l'édification de la science nouvelle : le fameux ange anatomique, dos écorché aux muscles déployés en ailes, surmonté d'une jolie tête de femme, devenu depuis emblème surréaliste. Film produit à l'occasion de l'exposition "Anatomie de la couleur, l'invention de l'estampe en couleur |
1997 | Monte Verità |
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0h52 A la fin du siècle dernier, naît en Allemagne un mouvement tourné vers le passé, vers la pureté des origines, un idéal de liberté et de beauté : le mouvement de réforme de la vie. Il invite ses adeptes à fuir la ville, ses conflits, ses plaisirs factices. Artistes libertaires, colonies végétariennes, ... de nombreuses sectes naissent alors. Le film recherche les racines de ce mouvement dans l'histoire allemande et analyse son implantation en 1900 dans un lieu "inspiré" : le Monte Verita, la colline de la vérité, sur les bords du Lac Majeur, au-dessus d'Ascona. Fondé par Henri Oedenkoven, fils d'un grand industriel d'Anvers et Ida Hoffman, musicienne du Montenegro , ainsi que par Gusto Gräser, le "prophète aux pieds nus" décrit par Rudolf Hesse, et quatre autres pionniers, Monte Verità devient un lieu de refuge pour de nombreux rebelles de la politique et des arts : des écrivains et des poètes, comme Rudolf Hesse et Erich Müsham, des danseurs, comme Isadora Duncan, Mary Wigman, Rudolf von Laban, le psychanalyste Otto Gross,... Le réalisateur décrit les sectes et les mouvements qui gravitent autour de ce noyau, avec toutes leurs ambiguités, notamment celui des "oiseaux migrateurs", auquel Gusto Gräser a été lié, qui a rendu familières et présentables des idées et des modèles de comportements que l'on retrouvera dans l'idéologie nazie : un passé idéalisé, les valeurs du sol et de l'enracinement, l'attachement organique du groupe à son chef, l'antisémitisme et le racisme. "Monte Verità, écrit Henry Colomer, apparaît comme un laboratoire qui permet de comprendre comment les tendances les plus régressives peuvent se nicher dans le projet d'un retour au paradis des origines, un laboratoire qui peut être remonté à tout moment." En conclusion, le réalisateur évoque le mouvement new-age, né à la fin du XXe siècle. Le film est construit avec des photos et des films d'archives, notamment d'étonnants films de danse, sur lesquels une musique originale a été créée, révèlant le malaise qui naît de ces images. Il est nourri d'un grand nombre de lectures et analyse remarquablement les ambiguités des mouvements d'idées et la complexité des destins individuels réunis autour de Monte Verità. |
2000 | Marseille au long cours |
0h26. Le film fait d'abord le constat de la coupure ville/port, matérialisée entre autres par l'autoroute en viaduc qui longe l'enclave portuaire. Il expose les ambitions de l'opération Euroméditerranée dans la zone concernée. La deuxième partie est un retour en arrière qui permet de comprendre les enjeux d'un "recentrage" de Marseille vers le nord, en examinant notamment deux tentatives précédentes, la percée de la rue Impériale, devenue rue de la République, et l'édification du Centre Bourse dans les années 70. Après cet éclairage historique, le film détaille plus précisément les opérations en cours destinées à tisser des relations nouvelles entre la ville et le port. Marseille n'est pas une friche mais un port en pleine activité. Le film montre que le traitement de l'espace aux abords du port peut être comparé à celui de nombreuses zones périphériques, et qu'il appelle un urbanisme de "réhabilitation", de "réparation", préalable à un urbanisme de "projet" ayant une réelle ambition culturelle. |
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2000 | Optimum |
0h53 Rapproche les destins de trois visionnaires anglais du XIXe siècle, qui ont partagé le credo devenu pour nous si familiers : tout doit être utile, toutes les ressources humaines doivent être optimisées et rentabilisées. Jeremy Bentham, un juriste, Charles Babbage, un inventeur, et Francis Galton, un statisticien, ont tendu leur force vers un "zéro défaut" appliqué à l'ensemble de la société. "Optimum" retrace leur histoire, donne corps à leurs projets les plus audacieux, en reconstituant notamment par des animations les dispositifs dont ils ont rêvé. Ce faisant, il montre comment le calcul du bonheur peut se renverser ironiquement dans la plus noire des fantasmagories. |
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2002 | L' Exilé |
0h52 À travers les textes et les dessins de Victor Hugo, une plongée autobiographique dans l’intimité créatrice du poète exilé, toujours en prise avec l’histoire. Original et magnifique. Comme un journal de bord, les dessins et les extraits d’œuvres de Victor Hugo dévoilent, année après année, le versant le plus tumultueux de sa vie. De 1851 à 1870, son exil suite au coup d’État bonapartiste plonge le poète dans un désarroi créateur. Ses prises de position virulentes contre “Napoléon le petit” ou contre la peine de mort vont de pair avec des méditations plus personnelles et existentielles : "Notre vie est faite de mort, telle est la loi terrifiante. Nous sommes sépulcres." Les tumultes de l’histoire font écho à ceux de l’âme, que ce soit dans la littérature ou dans les dessins. En 1870, le poète qui affirmait "le jour où la République rentrera, je rentrerai" tient parole... |
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2002 | Sous les drapeaux |
0h45 Drapeaux, vêtements liturgiques, uniformes, costumes, langes, draps, pansements, linceuls : les étoffes tissent la trame de nos jours et de nos nuits. Les ouvrières attelées à la chaîne dans les usines de textile, la compétition cérémonielle qui prépare les esprits aux massacres de la Grande Guerre, les régimes totalitaires qui rallient les foules sous de nouveaux drapeaux. À partir d'archives sur les tissus, "Sous les drapeaux" se propose d'éclairer les premières décennies du XXe siècle. Film musical, sans commentaires. |
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2007 | Nocturnes |
Avec : Sarah Grappin (La mère), Miquel Garcia Borda (Le père), Quentin Testas (L'aîné), Zacharie Olivet (Le cadet), Dominique Marcas (La marraine), Josep Rodriguez (Le grand-père). 1h15. A la fin des années 50, neuf moments privilégiés de la vie d'un enfant, et la chronique du monde qui change autour de lui. Sans prévenir, la grande Histoire s'invite dans le petit univers fragile où il évolue. C'est la guerre de l'autre côté de la mer, en Algérie. Son père devient soldat, les murs d'une caserne remplacent les terrains d'aventures. L'enfant pressent qu'il tient sa vie entre ses mains... Il a devant lui le royaume de l'imagination, et derrière, le trésor inaliénable de ses souvenirs. |
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2008 | Iddu, l'atelier de Jean-Michel Fauquet |
0h53. De février à novembre 2007, Henry Colomer a filmé le photographe Jean-Michel Fauquet dans la maturation de son travail, c’est-à-dire dans l’encerclement singulier de son œuvre par mouvements disgressifs ou orbiculaires, essais, marches, travaux parallèles, voyages, trouvailles, jusqu’au largage définitif du merveilleux bazar enfin jugé digne d’exister. |
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Henry Colomer
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né en 1950
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