Thérèse Dutheil, dont le mari est prisonnier en Allemagne, ne fait pas de politique. De passage dans son village natal pour s'y ravitailler, elle tombe en plein drame : les Allemands traquent trois aviateurs américains dont l'avion s'est écrasé dans la région. Dans le camion d'un ami, Antoine, qui la ramène vers Paris, elle découvre les trois aviateurs ! À leur arrivée dans la capitale, l'un d'eux, le capitaine Allan Morley, ne pourra trouver refuge chez le pharmacien qui devait l'accueillir; il demande asile à Thérèse qu'il prend pour une résistante. Celle-ci ne peut refuser son aide et le cache à son domicile où sa belle-sur Agathe, favorable aux Allemands, exerce une surveillance constante.
Thérèse conduit Allan jusqu'à la gare où l'attendent Antoine et d'autres résistants. La Gestapo arrête tout le groupe, sauf Thérèse, Allan et Pat Riley, un des aviateurs rescapés, qui montent dans le train vers l'Espagne. Arrêtés à Toulouse par le commissaire Marboz, Thérèse et Allen - Pat est mort durant le voyage en tentant de s'échapper - s'évadent et rejoignent un maquis des Pyrénées. Là, Thérèse découvre qu'elle aime Alan. Ce dernier gagne l'Espagne et Thérèse reste parmi les Résistants pour attendre celui qui a révélé en elle une autre femme.
Dans ses précédents films sur l’Occupation, de La Bataille du rail au Père tranquille (deux films réalisés « à chaud » en 1946), René Clément a largement contribué au mythe d’une France quasi unanimement résistante. Réalisé seize ans plus tard, Le Jour et l’Heure est un film plus nuancé. S’il exalte encore la bravoure d’une majorité de citoyens (voir la scène de bousculade dans un train, où les passagers se liguent pour défendre les héros), il introduit cependant des personnages plus troubles, collaborateurs et profiteurs de guerre, et établit clairement la responsabilité de la police française.
Entourée d’une formidable distribution (Michel Piccoli, Geneviève Page, Pierre Dux et, surtout, l’Américain Stuart Whitman), Simone Signoret offre toute la sensible puissance de son talent à ce rôle de femme révélée par l’amour et les circonstances. Un récit de « libération » humaniste et touchant, presque aux antipodes de Paris brûle-t-il ?, la superproduction avec laquelle le cinéaste renouera, trois ans plus tard, en 1966, avec un « résistancialisme » à grand spectacle.