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Une vie de chien

1918

(A Dog's Life). Avec : Charlie Chaplin (le vagabond), Edna Purviance (la chanteuse du bar), Mut (le chien), Sydney Chaplin (le marchand ambulant), Henry Bergman (un chômeur/ la grosse dame dans la salle de bal), Loyal Underwood (un chômeur/ petit homme dans la salle de bal), James T. Kelly (chômeur/homme dans la salle de bal), Charles Riesner (l'employé de l'agence/ le joueur de tambour), I.S. McVey et J.F. Parker (des musiciens),Tom Wilson (le flic), Albert Austin (un voleur), Joe Van Meter (son complice). 890 mètres. 0h30.

La vie n'est pas drôle pour Charlot, toujours en quête de sa pitance quotidienne obligé de la voler et poursuivi par d'énormes "cops" deux fois grands comme lui. Heureusement Charlot est agile, malin ! Pas toujours... Au bureau de placement, par exemple. Il y a là une foule de miséreux qui se battent pour trouver n'importe quel travail et Charlot est toujours le dernier au guichet !

Dehors des chiens se disputent un os. Parmi eux, un minable et sympathique bâtard, Scraps, au secours duquel se porte Charlot comme s'il avait reconnu, en cet animal, son semblable. Le chien reconnaissant vole des chapelets de saucisses pour son nouveau maître qu'il suit partout.

Même au dancing, le " Green Lantern ", où, pourtant, les chiens sont interdits. Qu'à cela ne tienne, Charlot le met dans sa culotte et s'en va danser. Une jeune chanteuse met en émoi le cœur du vagabond qui, le chien toujours dans son pantalon, s'approche d'elle, subjugué, amoureux, jusqu'à ce qu'on l'éjecte, parce qu'il n'a pu payer ses consommations.

Scraps trouve un portefeuille bourré de dollars. C'est la fortune ! Charlot retourne triomphant au " Green Lantern ", exhibe ses billets à tout le monde et... aux deux malfrats qui avaient volé et caché le précieux maroquin. Bagarre, poursuite, chutes et cascades. Les malandrins sont arrêtés et Charlot peut épouser sa belle. Dans la ferme qu'il vient d'acheter, Charlot plante des graines dans sa terre et contemple, avec son épouse radieuse, la portée de chiots que Scraps vient de mettre au monde.

Plus qu'un récit savamment construit, comme Chaplin aime aussi à en livrer, le film propose une suite de libres variations sur la faim, le froid, la solitude, sur l'exclusion, le compagnonnage avec un animal (le chien, comme l'enfant de The Kid, réalisé trois ans plus tard, est ici un double, un frère de misère de Charlot), ou bien encore sur la découverte de l'amour. Pour Chaplin, le malheur fait rire et, élément aussi important, il se danse. La fin heureuse, et même miraculeuse, ne saurait abolir la mélancolie ni la dureté du film. A vrai dire son très fort pouvoir onirique la rend totalement incrédible.

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