Ier juillet 1798. Alexandrie est en effervescence; les troupes françaises du général Bonaparte viennent de débarquer. Une famille égyptienne, le père, boulanger, la mère et leurs trois fils. Bakr, l'aîné, est un cheikh musulman, il s'oppose à cette invasion. Aly est poète, il est souvent accompagné par son jeune frère, Yehia. La famille décide de fuir les envahisseurs et s'installe chez des parents au Caire. Mais les Mamelouks turcs sont défaits à la bataille des Pyramides, et le Caire est, à son tour, occupé. Mais Bonaparte se veut généreux, tolérant; même si son véritable but est de couper la route des Indes aux Anglais, il entend libérer l'Égypte de la domination turque et, avec les très nombreux savants qui l'accompagnent, mener à bien sa mission civilisatrice. Parmi eux, le général Caffarelli, chef du génie, astronome et sociologue, homme de cur et d'esprit qui rêve de construire des moulins à vent et d'apprendre l'Orient.
Tandis que Bakr rejoint l'opposition des nationalistes religieux, son père est réquisitionné pour faire le pain. Caffarelli se prend d'amitié pour Aly et son petit frère Yehia. Mais pour ces idéalistes, il n'y a guère de place, pas plus dans l'armée française que dans une société égyptienne en pleine mutation. L'ignorance des réalités profondes du pays et la destruction de la flotte française à Aboukir, amènent Bonaparte à présenter son vrai visage, celui de conquérant. La résistance s'organise; une révolte éclate au Caire, c'est une répression sauvage. Malgré quelques succès, l'occupant s'enlise. Bonaparte met le siège devant Saint-Jean-d'Acre. Caffarelli est mortellement blessé. Faute de renforts, les troupes françaises ne peuvent prendre la ville et se retirent. Ce grave échec marque la fin de la Campagne d'Égypte.
Aly est désormais seul; malgré sa tristesse, il sait, en regardant les ailes d'un moulin, que la mission de son ami Caffarelli a triomphé.
(Al Wedaa ya Bonaparte). Avec : Michel Piccoli (Cafarelli), Mohsen Mohieddin (Ali), Patrice Chéreau (Napoléon Bonaparte), Mohsena Tewfik (La mère), Christian Patey (Horace), Gamil Ratib (Barthelemy), 1h55.