Un condamné à mort s'est échappé

1956

Avec : Francois LeTerrier (Lt Fontaine), Charles LeClainche (François Jost), Maurice Beerblock (Blanchet), Roland Monod (Le Pasteur), Jacques Ertaud (Orsini), Jean Paul Delhumeau (Hebrard). 1h42.

1943. Arrêté et interrogé par la police allemande pour actes de résistance, le lieutenant Fontaine est incarcéré au Fort de Montluc dans la région lyonnaise. Au cours de son transfert, il tente une évasion improvisée en sautant de la voiture conduite par un S.S.

Il est immédiatement repris. On l'enferme dans une cellule d'où il va, patiemment, obstinément, préparer une nouvelle fugue. S'étant débarrassé de ses menottes à l'aide d'une épingle, ayant transformé sa cuillère en outil, il entreprend de démonter la porte de son cachot. Il fait part de ses intentions aux rares détenus qu'il peut aborder aux heures de promenades et à la toilette.

Convoqué au siège de la Gestapo, les autorités lui apprennent sa condamnation à mort. Il est surpris et mécontent de s'apercevoir, lorsqu'il regagne sa cellule, qu'un autre détenu la partage : un adolescent farouche au regard ambigu qui pourrait bien être un espion, " un mouton " : Jost.

Un autre prisonnier s'échappe mais est aussitôt rattrapé. Avant d'être fusillé, il parvient à expliquer à Fontaine comment franchir le mur d'enceinte.

A l'aide de son matelas et de ses vêtements, Fontaine tresse une corde. Il hésite à faire confiance à son compagnon de cellule, mais finalement s'y résout. C'était le bon pari car, grâce à Jost, il réussit son évasion.

"Le film français le plus décisif de ces dix dernière années" déclarait François Truffaut au moment de la sortie de ce film sous-titré "Le vent souffle où il veut". On y trouve le goût de l'épure, de l'atonalité du phrasé et de l'austérité, l'attention aux sons qui seront les marques constantes de la mise en scène de Bresson.

Ce n'est pas un film réaliste (un acte héroïque dans un contexte donné) même si, comme le précise la plaque commémorative introductive, le film a été tourné dans les lieux authentiques de l'action. Il s'agit d'une quête métaphysique de la survie, de l'itinéraire d'une solitude et d'une foi au service de la volonté.