Damien, professeur de civilisation chinoise, vit avec sa femme, Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé. Leur histoire d'amour s'est enlisée dans une routine empreinte de lassitude. Pour éviter à une certaine Zorica d'être expulsée, Damien se trouve un jour piégé par Iva, qui le somme de demander l'aide de son père, conseiller d'Etat, avec lequel il entretient une relation plus que distante. Cette mission hasardeuse plonge Damien dans une spirale qui va bouleverser sa vie...
Film une nouvelle fois très décevant après Le grand alibi réalisé par Pascal Bonitzer en 2008. Les scénettes se succèdent sans que le réalisateur ne prenne le risque de les faire durer au-delà des échanges de bons mots que les protagonistes profèrent avec conviction. Que monsieur et madame aient envie de chair plus jeune que la leur, c'est très vraisemblable mais on a du mal à croire à des histoires d'amour qui ne s'incarnent jamais au-delà d'un baiser ou d'un dialogue sur la grand-mère et les sourires à interpréter à la chinoise. Ce cinéma-là ressemble par trop au bon vieux Au théâtre ce soir, pas déplaisant mais totalement vain.
Les diatribes sur le refus d'être catalogué dans une case sexuelle ou contre les contrôles au faciès se résument à une seule séquence chacune, ce qui ne constitue guère un engagement, tout au plus un accès de lucidité vite oublié. La critique des hauts fonctionnaires, censés être torturés par le désir de savoir ce qui se trame en Chine, ne laisse guère place au mystère. On imagine que Henri Hortense est d'abord filmé de dos car, de face, sa duplicité d'égocentrique cruel sauterait au visage, ce que le H. H. brodé de rouge insinue peut-être. C'est là la seule scène qui nous a paru un tantinet mystérieuse. Cela valait-il le coût de chercher Hortense pour trouver si peu ?
Jean-Luc Lacuve le 12/09/2012