Octobre 1925. A l'Hôpital d'Uppsala, dans le département de psychiatrie, le Docteur Egerman soigne l'ingénieur, Carl Akerblom. Celui-ci est passionné par Franz Schubert et parfois par, Swedenborg, Jésus, Mahler et August Strindberg. Y est également interné, Osvad Vogler, professeur d'exégèse, membre d'une société aussi secrète que fictive : celle de "l'esclavage rompu" ou "la société des péteurs du monde". Dans un cauchemar, Carl Akerblom est visité par le clown Rig-mor, la mort, qu'il encule !!!.
Pauline, qu'il a frappé à la tête, vient lui rendre visite. Elle lui rappelle que son internement lui évite six ans de travaux forcés pour tentative de meurtre. Le Bureau royal des brevets lui refuse le brevet de la cinématocamera (inventée en 1866 R. W Paul sous le nom de théatographe) mais qu'importe, Carl a un autre projet : le film vivant-parlant qui racontera les amours de Franz Schubert et de Mizzi Veith, la prostituée toujours vierge.
Granaes sous la neige. Dans la salle des fêtes. Mia Falk, l'actrice, maîtresse de Akerblom, quitte la troupe. Restent Pauline, Carl, Vogler et Petrus Landahl, le projectionniste. Onze tickets sont vendus. Les plombs du tableau électrique sont mis hors service pour que la lampe à arcs puisse fonctionner. La belle-mère arrive, et reconnaît que les fiançailles entre Carl et Pauline sont valables car il n'y a pas de conséquences économiques. Mme Vogler, à la demande de son mari a cessé de financer le projet qui lui a déjà coûté 72 000 rixdales. Pauline Thibault raconte l'épopée des villes de provinces traversées : Stenbjoerka, Storforsen, Videvik. Elle raconte le filmage difficile de La joie de la fille de joie, premier et unique film parlant refusé par les sociétés de production, payé par madame Vogler car son mari allait mieux.
Les deux femmes échangent sur leur amour pour Carl. La belle-mère rencontra Carl à 26 ans. Pauline rencontra Carl un soir d'août il y a deux ans. Elle chantait dans une chorale. Elle tomba amoureuse de cet homme trop gros, maladroit, timide, angoissé et qui attaqua son adversaire au couteau pour une querelle autour de Leibniz et Schopenhauer. Elle lui a écrit à l'hôpital. Il lui envoya lettres et dessins. Aujourd'hui, à Granaes, ils sont à 653 couronnes de la fin.
La représentation a lieu. Le feu se déclare. La représentation se continue sous forme de pièce de théâtre. Le matin, le couple se dispute, se réconcilie. Carl meurt.
Citation de Macbeth, au début :
"La vie n'est qu'un fantôme errant, un pauvre comédien qui s'agite et se pavane une heure sur scène et qu'ensuite on n'entend plus."
puis de Schopenhauer :
"A travers la compassion, nous atteindrons une plus grande libération dans la mesure où nous nous libérons de la volonté égoïste et éprouvons une solidarité avec les souffrances du monde."
Puis texte lu par une spectatrice :
"Tu te plains de crier et du silence de Dieu. Tu dis que tu es enfermé, et que tu as peur d'être emprisonné à vie, bien que personne ne t'ait rien dit à ce sujet. Songe alors au fait que tu es ton propre juge et ton propre gardien. Prisonnier, quitte ta prison ! A ta grande surprise, tu verras que personne ne t'en empêchera. Certes, la réalité hors de la prison est effrayante mais moins effrayante que l'angoisse que tu éprouvais là-bas dans ta chambre close. Fais un premier pas vers la liberté, ce n'est pas difficile. Le second pas sera plus dur mais ne te laisse jamais vaincre par tes gardiens qui ne sont que tes propres peurs et ton propre orgueil"
S'agite et se pavane était le titre du texte écrit par Bergman en 1993 qu'il a ensuite adapté en téléfilm en 1997 sous le titre En présence d'un clown.