Une femme aspire les feuilles de l'automne. Deux personnages en capuchon parcourent
les bois avec des chiens.
Un champ fraîchement labouré. Une longiligne ballerine affublée d'un costume qui évoque les "bunnies", les hôtesses du magazine Playboy, juchée sur des talons-aiguilles, se tord les chevilles en parcourant le champ sans but apparent, suivie par la caméra en lents panoramiques.
Une femme en bleu court dans le noir. La ballerine reprend son chemin de croix. Deux paysans marchent avec précaution dans ce champ boueux. Deux jeunes femmes courent sous un ciel d'orage....
Pina Bausch magnifie ce à quoi aspire l'esprit humain en dépit ou justement contre la difficulté, l'effort, les démarches totalitaires ou mécaniques, les éléments naturels, la vieillesse....
Pina Bausch utilise le cinéma pour ouvrir le plateau réduit d'un théâtre à l'espace immense de la nature. En revanche, elle prend bien soin de ne pas user d'un montage qui permettrait de magnifier une performance de danseuse. Les longs plans insistent au contraire sur la difficulté des danseurs face aux éléments.