Yann, pêcheur de Paimpol, a pour ami le jeune Sylvestre dont il admire et aime silencieusement la sur, Gaud. La jeune fille l'aime et ne comprend pas pourquoi, il ne se déclare pas. Yann a promis d'épouser la mer. Fier et taciturne, il a renoncé à aimer Gaud car il préfère son dangereux métier qui, six mois durant, l'éloigne de la Bretagne. Il promet toutefois à Sylvestre d'épouser sa soeur s'il revient vivant de la guerre du Tonkin. Sylvestre est grievement blessé et meurt peu après. Le père de Gaud meurt aussi.
Ce n'est qu'au retour d'une campagne de pêche que Yann apprend les revers de fortune subis par Gaud. Il lui fait la cour et leurs noces sont célébrées. Mais Yann a une amante, jalouse et terrible, la mer. Confusément, Gaud devine en elle une redoutable ennemie. Le départ pour la mer d'Islande a lieu.
Courageuse et résignée, Gaud va chaque jour sur la lande rêver devant l'horizon. "Mais Yann ne revint jamais. Une nuit d'août, là-bas, au large de la sombre Islande, au milieu d'un grand bruit de fureur, avaient été célébrées ses noces avec la mer (...) Lui, se souvenant de Gaud, sa femme de chair, s'était défendu, dans une lutte de géant, contre cette épousée de tombeau. Jusqu'au moment où il s'était abandonné, les bras ouverts pour la recevoir, avec un grand cri profond comme un taureau qui râle, la bouche déjà emplie d'eau; les bras ouverts, étendus et raidis à jamais."
Le plus célèbre et sans doute le chef-d'uvre de Pierre Loti avait déjà été adapté deux fois : en 1916, par Henri Pouctal, avec Andrée Lionel et Romuald Joubé et en 1933, par Pierre Guerlais avec Thomy Bourdelle et Marguerite Weitenberger. En 1959 Pierre Schoendoerffer en donnera une quatrième version. En souvenir de cette version de Jacques de Baroncelli, il confia un rôle important à Charles Vanel aux côtés de Jean-Claude Pascal.
Jacques de Baroncelli aime les aventures maritimes comme le prouvent Le roi de la mer (1917) et La rose de la mer (1946). Il mêle harmonieusement éléments documentaires (la pêche à terre-Neuve, la préparationde la morue, les fêtes brtonnes) et poésie.
Après sa présentation en octobre 1924 au théâtre Mogador, Albert Bonneau, critique de "Cinémagazine" notait : "Au cours du film de nombreuses surimpressions, fort habilement exécutées, mettent à nu ces curs simples, nous les découvrons et nous ressentons à leur aspect, la même impression émue qui nous avait étreints à la lecture du roman."
Louis Delluc dans "Cinéma et Cie" (1919) "Baroncelli n'a qu'un défaut, c'est de n'en pas avoir. Doué remarquablement, il n'a pas encore contrarié ou compliqué ses dons pour les intensifier. Ainsi son Roi de la mer fut un excellent film au lieu d'être un grand film."