Le cinéma parlant n’a pas seulement « tué » le muet, il a aussi précipité la désaffection du public à l’égard du music-hall. Mais Chester Kent, producteur de revues, contre-attaque. Il monte une entreprise intégrée, sorte de « centrale d’achat » du spectacle : en concentrant moyens matériels et artistiques, il réduit le prix de revient – et de location – de ses spectacles produits à la chaîne. Cependant, le quotidien de ce battant est semé d’embûches : Frazer et Gould, ses associés, truquent les bilans et le grugent ; des espions, Gracie et Thompson, vendent ses idées à la concurrence ; une « chercheuse d’or », Vivian, lui met le grappin dessus tandis que son épouse, Cynthia, monnaye cher son divorce ; Bowers, le censeur, soulève des objections morales à ses projets, que Francis – qui règle les ballets – juge irréalisables. Seuls Scotty et Bea, les chanteurs vedettes, et Nan – sa secrétaire, qui l’aime en secret – l’aident de toutes leurs forces. Jamais à court d’idées, Kent offre à Appolinaris, propriétaire d’un circuit de cinémas, de créer de courts spectacles, « prologues » à la projection des films. Malheureusement, Thompson – encore lui – vient de faire la même proposition à Appolinaris, qui pourrait quand même signer avec Kent s’il lui apportait, dans trois jours, trois prologues pour trois de ses salles new-yorkaises. Pour gagner ce pari, Chester utilise les grands moyens : afin d’éviter les fuites, musiciens, chanteurs, danseurs travaillent, mangent et dorment au studio. Et, le jour venu, toute la troupe est embarquée dans des cars qui vont de salle en salle présenter les « Prologues » à des assistances enthousiastes. Seul le dernier frise la catastrophe, la vedette, un protégé de Mrs. Gould, s’est présenté ivre ; mais Kent, homme-orchestre, a pris sa place pour un troisième triomphe. Puis, sous les ovations, il demande Nan en mariage.