Excellent footballeur, il est ailier dans le "onze" de l'A.S. Trincamp, François Perrin est un sacré cabochard ! Au cours d'un entraînement, il en est venu aux mains avec Berthier, l'as de l'équipe, et a été expulsé du terrain. Sivardière, le président du club et gros industriel local, en profite pour le mettre à la porte de son entreprise.
Un soir, à la suite d'une altercation, François est chassé du café des supporters, son dernier refuge. Décidé à quitter la ville, il veut revoir une dernière fois Marie, sa petite amie. Il a un peu bu et ses adieux provoquent un scandale. Une heure plus tard, accusé de viol, François est amené au commissariat. La victime n'est pas Marie mais Stéphanie, une jeune femme qui, avec d'autres témoins, pense reconnaître son agresseur. C'est en fait Berthier qui a tenté de violer Stéphanie, qui vit seule dans une propriété isolée. Pour les dirigeants du club, il est hors de question que leur vedette soit inquiétée à quelques jours d'une rencontre capitale de Coupe de France. Comme il faut un coupable, Perrin, qui rôde en ville depuis sa disgrâce, fera l'affaire !
Le jour du match, l'autocar des joueurs de Trincamp est accidenté. Berthier, blessé, ne pourra jouer. Par qui le remplacer ? Par Perrin, bien sûr, qu'on sort de sa prison. François, d'abord, refuse de rendre ce service à ceux qui l'ont accusé. Puis, par orgueil, il consent à jouer et marque les deux buts de la victoire.
Il sera l'atout maître du club pour le match retour ! En attendant, il est fêté, adulé par ceux qui l'ont traîné dans la boue. Mais, devenu indispensable, François tient sa revanche : il lui suffira en effet de menacer ses " faux amis ", de dénoncer toutes leurs magouilles pour les dresser, apeurés, les uns contre les autres; puis, la tête haute, lavé de tout soupçon par Stéphanie, de ne pas jouer le match ! Trincamp sera battu 6-0...
Le film est une critique au vitriol sur les notables qui ont investi dans le football pour contrôler la ville sous un vernis de populisme tranquille. François va en révéler la fragilité et faire rire de la panique des dirigeants quand leur monde hypocrite s'écroule. Ils sont en effet prêts à renier toute valeur pour continuer leur chemin en coupe de France qui, le croient-ils, assurera leur gloire.
Le film est donc avant tout une comédie grinçante sur la bourgeoisie de province avant d'être un film sur le football. C'est là alors le vedettariat qui est visé. Néanmoins, au fil des ans, le film est devenu culte pour ses séquences de football.
Le tournage a lieu sur le terrain de sport de l'Association de la Jeunesse Auxerroise (l'AJA), puis se poursuit dans les vieux quartiers de la ville, Rue de l'Horloge ou Place de la Mairie.Trois mille habitants d'Auxerre sont également figurants. Dewaere refuse d'être doublé bien qu'un footballeur professionnel soit engagé pour les scènes de matchs. Il préfère être entraîné trois fois par semaine et peaufiner sa technique balle au pied. Malgré ses efforts, il sera finalement doublé par Lucien Denis, footballeur professionnel de l'AJA, dans la plupart des scènes de match, son niveau restant trop faible selon les dires mêmes de Guy Roux, conseiller technique