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Peinture 200 x 220 cm, 22 avril 2002

2002

Peinture 200 x 220 cm, 22 avril 2002
Pierre Soulages, 2002
Huile sur toile, 162 x 130 cm
Paris, Musée National d'Art Moderne

Présentée à l’exposition de la galerie Karsten Greve à Paris (« Pierre Soulages, peinture 1999-2002 », 23 novembre 2002-8 mars 2003), Peinture, 22 avril 2002 est proche des polyptyques carrés des années 1985-1986 sans en être un. En effet, sa composition, divisée en cinq bandes horizontales superposées, rappelle ceux-ci alors que le tableau est peint sur un assemblage de trois panneaux de médium et de bois. En outre, l’artiste réintroduit dans son tableau les contrastes de noir et de blanc qu’il avait largement délaissés au cours des années 1990. Le blanc, présent à titre de filet horizontal entre chacun des éléments rectangulaires de l’œuvre, occupe également les marges latérales du tableau. Il conduit le spectateur à des lectures alternées gauche-droite et droite-gauche de la composition et contribue ainsi à la sensation d’un équilibre instable des cinq éléments. Dans ce « jeu latéral » de la composition, la profondeur illusionniste est absente, éliminée par le confinement des blancs aux marges et par la matité des noirs. Soulages, tout en semblant « commenter » ici ses œuvres précédentes, s’en écarte d’autant plus fortement en proposant cette fois une dominante noire non dramatisée par les reflets, un contraste noir-blanc sans effets de clair-obscur, et une répartition fictive de l’œuvre en panneaux séparés. L’artiste démontre ainsi que ses propres paramètres permettent à sa peinture d’évoluer constamment. Exercice parfaitement abouti, Peinture, 22 avril 2002 est une pure leçon de peinture abstraite, et un acte de foi dans les possibilités illimitées de renouvellement de la peinture de Soulages.