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Le sermon et les actes de l'Antéchrist

1502

Sermon and deeds of the Antichrist
Luca Signorelli, 1499-1502
Fresco, 700 cm
Chapel of San Brizio, Duomo, Orvieto

Il est fort probable que Le sermon et les actes de l'Antéchrist soit conçu comme une charge vis à vis de Savonarole, le moine Dominican pendu et brûlé sur le bûcher à Florence le 23 mai 1498. Dans une ville «papiste» comme Urbino, et dans le cas d'un artiste comme Signorelli qui avait été un protégé des Médicis et qui se considérait essentiellement comme une victime de la persécution par le gouvernement florentin démocratique (un fait que nous apprenons de Michel-Ange), cette l'identification de Savonarole avec l'Antichrist est très plausible. Elle est aussi soutenue par un passage célèbre Apologie Marsile Ficin, publié en 1498, où le moine Ferrarese est de nouveau identifié comme le faux prophète.

Signorelli donne une image convaincante de l'atmosphère sinistre et mystérieuse évoquée dans les prophéties de l'Evangile dans cette vaste fresque. Dans un vaste paysage, dominé à droite par un bâtiment classique exceptionnellement grand, représenté en perspective déformée, le faux prophète est montré diffusant ses mensonges et en répandant son message de destruction. Il a les traits du Christ, mais c'est Satan (représentée derrière lui) qui lui dit quoi dire. Les gens autour de lui, qui ont entassé des cadeaux au pied de son trône, sont clairement déjà corrompus par les iniquités de dont l'Evangile nous a prévenus. En partant de la gauche, un massacre brutal, suivi par une jeune femme vendant son corps à un vieux marchand, puis des hommes plus agressifs et de mauvaise mine. Dans le fond de cette scène toutes sortes d'horreurs et d'événements miraculeux sont en cours. Sur les ordres de l'Antéchrist, des genssont exécutés alors qu'un homme ressuscite. Un groupe de clercs, entassés comme une citadelle fortifiée, résiste aux tentations du diable par la prière. Enfin, à gauche, Signorelli montre comment l'âge de l'Antéchrist a rapidement atteint son inévitable épilogue, avec le faux prophète être précipité du haut des cieux par l'ange et de tous ses disciples, vaincu et détruit par la colère de Dieu.

Cette scène est le chef-d'œuvre de l'ensemble du cycle (au moins en termes d'originalité d'invention et d'évocation de l'imagerie fantastique), que Signorelli lui-même doit avoir réalisé. Il s'est placé, avec un moine (traditionnellement identifiés comme Fra Angelico), sur le côté gauche de la composition.

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