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Le Reniement de Pierre a longtemps été attribué par Roberto Longhi au soi-disant Maître du Jugement de Salomon. Cette supposition se basait sur le tableau homonyme conservé à la Galerie Borghèse. Aujourd’hui, on l’attribue à juste titre à Ribera, qui a dû le réaliser pendant ses premières années à Rome.
Né à Xàtiva, en Espagne, le peintre arrive dans la ville papale vers 1606, où il rencontre l’extraordinaire renouveau pictural initié par Caravage. Ses deux tableaux, Le reniement de Pierre (1610) et La vocation de saint Matthieu (1616) sont le point de départ de ce tableau.
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Le reniement de saint Pierre Le Caravage , 1610 |
La vocation de saint Matthieu Le Caravage , 1600 |
Le reniement de saint Pierre Jusepe de Ribera, 1616 |
Saint Pierre qui, après avoir été interrogé, nie connaître le Christ (Mt 26, 69-95), est représenté sur le côté droit dans un état d’esprit interrogateur. Ribera, lui, déplie la scène horizontalement et ajoute un couple qui accuse le Saint et une scène de taverne, où des gardes jouent sur une table. La figure centrale assise de dos au premier plan, créant un effet de profondeur spatiale, et les deux gestes de désignation qui, dans la toile de Ribera, deviennent des gestes de dénonciation convergeant vers saint Pierre. La scène religieuse est tirée d’un quotidien des plus prosaïques évoquant les bas-fonds de Rome.
Réalisé vers 1615-1616, peu avant le départ de Ribera pour Naples, le chef-d’œuvre peut être identifié comme celui mentionné par Giovan Francesco Cussida en 1624 et par Carlo De Rossi en 1683 dans leurs inventaires respectifs. Au XVIIIe siècle, il fut inclus dans la collection du cardinal Lorenzo Corsini, futur pape Clément XII, et depuis 1750 il était conservé dans le palais de la via della Lungara.