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L'Aphrodite de Cnide

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(1) Ludovisi Collection. Musée national romain. Eléments originaux : torse et cuisses
(2) "Aphrodite Braschi" copie du Ier siècle av. J.-C., Glyptothèque de Munich
(3) Vénus du Belvédère, Musée Pio Clementino, Vatican
(4) Musée du Louvre
(5) Metropolitan de New York
(6) Vénus Colonna, Musée Pio Clementino, Vatican

L'Aphrodite de Cnide : un modèle sans original

L'Aphrodite de Cnide (ville grecque de l'Asie Mineure située au nord de l'île de Rhodes) est l'une des œuvres les plus célèbres de Praxitèle (IVe siècle avant JC). Elle est la première représentation connue de la nudité féminine complète dans la grande statuaire grecque. A partir de l'époque romaine, elle est souvent désignée comme la Vénus Pudica en raison de la couverture de son aine avec sa main droite.

Aucune partie de l'original n'est parvenue jusqu'à nous. La pose est connue par des monnaies de la cité de Cnide en Asie Mineure. La statue représentait la déesse prête aux ablutions rituelles, la main droite couvrant le sexe, la main gauche soulevant une draperie qui retombait sur un vase placé à côté d'elle.


Les meilleures copies sont celles de la collection Ludovisi (copie romaine pour le torse et les cuisses alors que tête, bras, jambes et support -manteau et pichet- ont été restaurés à l'époque moderne), l’Aphrodite Braschi (copie romaine du Ier siècle), le modèle du Louvre et celui du Metropolitan et la fameuse Vénus du Belvédère, trouvée on ne sait où, puis achetée par un pape, et dont les copies se multiplièrent en Europe suite à la demande du roi de France, François Ier, qui la fit mouler en bronze.

Le type est connu de nombreux témoignages littéraires, par Lucien, auteur grec du IIe siècle après J.-C. dans ses Statues (6-1-1) et ses Amours (13-14) mais surtout par Pline l'Ancien :

« Nous avons cité parmi les statuaires l'âge de Praxitèle qui se surpassa lui-même dans la gloire du marbre. Ses œuvres se trouvent à Athènes au Céramique, mais au-dessus de toutes les œuvres, non seulement de Praxitèle, mais de toute la terre, il y a la Vénus ; beaucoup on fait le voyage à Cnide pour la voir. (L'Histoire naturelle (36, 20-21)»

Selon la tradition antique, le sculpteur prend pour modèle sa maîtresse, la célèbre courtisane Phryné, après qu'elle s'est baignée nue dans la mer lors des Éleusinies; le peintre Apelle peignant de son côté la Vénus anadyomène (sortant des eaux).

Praxitèle réalise en fait deux statues d'Aphrodite, l'une vêtue et l'autre déshabillée. Les citoyens de Cos achètent la première, jugée "pudique et sévère" tandis que ceux de Cnide acquièrent la seconde qui, placée dans un temple qui permet de l'observer de face comme de dos, devient beaucoup plus célèbre que l'autre dès l'Antiquité.

Plusieurs anecdotes fameuses racontent comment Cnide refuse ensuite une offre d'achat pourtant très généreuse et comment un jeune homme, tombé amoureux de la statue, tente de s'y unir après s'être caché dans le sanctuaire. Plusieurs épigrammes de l’Anthologie grecque brodent sur le même thème :

« Cypris voyant Cypris à Cnide, s'écria Hélas, hélas ! Où Praxitèle m'a-t-il vue nue ! »

sources :

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