La Vénus de Medicis Art grec - 100
 
Venus de Médicis
Florence, Musée des Offices
Vénus du Capitole
Rome, Musée national romain

La Vénus de Médicis est une sculpture en marbre grandeur nature du premier siècle avant JC probablement faite à Athènes à partir d'un bronze original grec du type de L'Aphrodite de Cnide qui aurait été fait par un élève de Praxitèle. Elle s'en distingue par le fait que la déesse cache son sexe de la main gauche et les seins de la main droite, d'où son surnom de Vénus pudica. La déesse est représentée dans son mouvement comme surprise au moment où elle sort de l'eau (ainsi que l'évoque le dauphin à ses pieds, peut-être absent du bronze original).

Longtemps conservée à la Villa Médicis, très probablement connue par Botticelli qui s'en inspirera pour La naissance de Vénus, ce sera ensuite l'un des modèles de l'antiquité les plus copiés avant de tomber dans l'oubli au XIXe siècle.

Sur la base, on peut lire une inscription grecque CLEOMENES FILS DE APOLLODORUS D'ATHÈNES. L'inscription n'est pas d'origine mais date du XVIIIe siècle. Le nom «Cléomène» était inscrit sur des sculptures de modestes valeurs pour en augmenter le prix pour attribuer ce travail à l'un des élèves de Praxitèle, Phidias ou Scopas. Une restauration des bras été faite par Ercole Ferrata, qui lui a donné de long doigts effilés maniéristes.

Le nom de Vénus de Médicis s'applique aussi à de nombreuses répliques, telle La Vénus du Capitole à Rome, voir à d'autres statues faites à partir du thème inventé par Praxitèle d'une représentation grandeur nature de Vénus nue.

Bien que la statue des Offices ne soit identifiée dans aucun texte de la littérature, la Vénus était déjà connue en 1555 sous forme d'une petite statue de bronze commandée par Nicolò Orsini, comte de Pitigliano pour un cadeau à Philippe II d'Espagne et exécutée par un sculpteur néerlandais formé par Benvenuto Cellini appelé Guglielmo Fiammingo en Italie. En 1638, la sculpture est décrite dans le catalogue de la collection de la Villa Médicis comme l'une des plus nobles sculptures que les ravages du temps ont épargné.

Même si des visiteurs à Rome comme John Evelyn l'on décrite comme "un miracle de l'art" elle est envoyée à Florence en août 1677 sous Innocent XI qui la trouvait peut-être un peu trop érotique.

Dans la galerie des Offices, elle est alors un passage obligé du Grand Tour et est universellement appréciée comme l'une des demi-douzaines de statues antiques à avoir survécu. Louis XIV en avait pas moins de cinq copies, en marbre par Carlier, Clérion, Coysevox et Frémery et une de bronze par les frères Keller. Des copies de la Vénus de Médicis se retrouvent dans de nombreux jardins anglais et européen, parfois protégés par des petits temples. Luca Giordano en fait des centaines de dessins, Samuel Rogers "prend quotidiennement rendez-vous avec elle", Zoffany l'inscrit dans son Tribuna 1778 de l'Uffizi, et Lord Byron lui consacre cinq Strophes de Childe Harold. En 1800, c'est l'une des précieuses oeuvres d'art expédiées à Palerme pour échapper à la rapacité des français. En vain : La Vénus de Médicis est expédiée à Paris en 1803. Après la chute de Napoléon, elle retourne à Florence le 27 décembre 1815.

Mais le goût a alors évolué et La Vénus de Médicis tombe progressivement dans l'oubli.

source : Images

 

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