Eabli à Rome en 1624, qu'il ne quittera que pour un séjour à Paris en 1640-1642, Poussin se pose en maître de l'Idéal classique, fondé sur l'érudition antique, tant littéraire que plastique. Il privilégie, pour un cercle fervent d'amateurs (ici le cardinal Omodei), des compositions rigoureuses au format de la peinture de chevalet.
Le tableau illustre le mode "phrygien", ce mode d'expression "véhément, furieux, très sévère" qui sied, selon Poussin, aux "sujets de guerres épouvantables". On y voit à gauche Romulus, fondateur de Rome, orchestrant à l'occasion d'une fête le rapt des femmes Sabines afin de marier ses nouveaux concitoyens.
Peint pour le cardinal Luigi Omodei. Le sujet, tiré de Plutarque (Vie de Romulus), illustre le moment où les Romains s'emparèrent des Sabines, afin de les prendre pour épouses. Poussin a peint une première version de cette composition vers 1635 (New York, Metropolitan Museum of Art).