Le petit mendiant 1645 Paris, Musée du Louvre.
La cuisine des anges 1646 Paris, Musée du Louvre.
Assomption 1670 St. Petersbourg Musée de L'ermitage.
Immaculée conception 1678 Madrid, Musée du Prado.

Bartolomé Esteban Murillo est avec Diego Velazquez, Francisco de Zurbaran et José de Ribera, un des principaux représentants du Siècle d'or en peinture et le chef de file de l'école de Séville, second centre artistique de l'Espagne au XVIIe siècle après Madrid. Contrairement à ses prédécesseurs et contemporains andalous, il n'a jamais quitté Séville et n'a reçu aucune commande de la Cour d'Espagne. C'est pour cette raison qu'il est longtemps resté moins connu que Velazquez qui s'est installé à Madrid ou que Zurbaran qui peint pour la Cour des Habsbourg.

Bien que l'essentiel de ses œuvres soit religieuses, il est très renommé pour ses peintures de genre, particulièrement des portraits de femmes et surtout d'enfants pauvres, tel Le petit mendiant conservé au Musée du Louvre, qui ont donné aux scènes de vie quotidiennes leur lettre de noblesse à l'âge baroque et ont fait sa renommée. Redécouvert au XIXe siècle, il a eu une influence déterminante sur le réalisme et le rococo du XVIIIe siècle espagnol

Dernier d'une fratrie de 14 enfants, Bartolomé naît probablement à Séville en Andalousie, en décembre 1617 puisqu'il est baptisé le 1er janvier 1618. Son père Gaspar Esteban est un médecin probablement chirurgien-barbier qui meurt le 25 juillet 1627. Sa mère, Maria Perez Murillo meurt à son tour l'année suivante, le 8 janvier 1628. Orphelin précoce à l'âge de 10 ans, l'enfant est recueilli par un de ses beaux-frères, Juan Agustín Lagares, un riche chirurgien-barbier marié à sa sœur Ana.


Son tuteur le place en 1633, à l'âge de 15 ans en apprentissage chez Juan del Castillo (1584-1640), un artiste italianisant médiocre qui lui enseigne la peinture. Il quitte Séville pour Cadix en 1639 et, plutôt que d'entrer dans un autre atelier comme beaucoup de jeunes apprentis soucieux de parfaire leur formation, il préfère rester indépendant et peint des toiles bon marché qui plaisent pourtant au public et révèle un certain talent chez le jeune artiste. Puis, il rencontre vers 1640 un élève de Van Dyck du nom de Pedro de Moya qui l'initie à la technique flamande. Il effectue un séjour à Madrid, sa seule escapade hors de Séville, en 1642 ou 1658. Il y subit l'influence du ténébrisme de Zurbarán et de Ribera.


Sa Vierge du Rosaire de 1645 est l'œuvre la plus ancienne qui lui soit attribuée. Les franciscains lui passent la même année commande d'une série de onze tableaux pour le cloître de leur couvent à Séville, son premier travail d'envergure qui le rendra célèbre. Ces peintures sont aujourd'hui dispersées. Certains historiens d'art considèrent que cette série lui a pris 4 ans entre 1642 et 1646 .Les peintures sont de différents styles. Certains tableaux comme La Cuisine des Anges (Le Miracle de Saint Jacques de Alcada) sont inspirés de Ribera; La Mort de Sainte Claire de Van Dyck et Saint Jacques donnant la Charité de Velazquez.

Il connaît ensuite un grand succès grâce à ses œuvres religieuses et ses scènes de genre et il est même évoqué en 1656 comme étant le meilleur peintre de la ville . Il y dirige un atelier avec de nombreux aides et apprentis puis fonde et préside en 1660 l'Académie des beaux-arts de Séville dont l'objectif principal est de compléter la formation des jeunes peintres, jugée insuffisante en dessin. En effet, les ateliers privilégient les aspects pratiques du métier et négligent les aspects théoriques et le dessin. Au sein de l'Académie, les peintres se réunissent tous les soirs à la Casa de la Lonja pour s'entraîner à peindre d'après des modèles vivants. Soutenue également par Herrera le jeune, l'Académie ferme pourtant à cause de problèmes financiers en 1674.

Il devient le chef de file de cette école sévillane dont il est le peintre le mieux payé et le plus représentatif. L'École de Séville, la plus importante école de peinture espagnole du XVIIe siècle est en plein essor et rivalise avec Madrid dont le déclin est avéré depuis la fin du Siècle d'Or par la baisse des commandes royales. Elle combine une tradition typiquement espagnole du clair-obscur qui remonte aux origines flamandes et post-maniéristes de la Renaissance espagnole et l'influence du Caravage. Murillo et Zurbaran en sont les principaux représentants; leur peinture présente notamment des similitudes par l'emploi de tons chauds et terreux, bruns et ocre réduisant au minimum la structure chromatique du tableau dans un domaine semi-chromatique voire achromatique.

Murillo est un des rares peintres baroques à peindre la pauvreté sous des aspects dénués de commisération et de pathos - caractéristique auquel se genre s'adonne fréquemment - et à représenter la misère et la pauvreté sous des aspects aimables et bienfaisants, dans une perspective chrétienne.

Ses œuvres religieuses, notamment ses « Madonnes », sont représentatives de la piété sensible et simple des gens du peuple andalou, ce qui lui vaut un immense succès.

De 1671 à 1674, il peint plusieurs tableaux pour l'Église de la Confraternité de la Charité à Séville. Ces œuvres sont aujourd'hui dispersées entre plusieurs musées à Saint-Pétersbourg, Londres et Madrid3.

Le 3 avril 1682, il chute d'un échafaudage alors qu'il peint un retable au couvent des capucins de Cadix et meurt peu de temps après

 

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(1617-1682)
 
   
Baroque