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La Japonaise

1876

La Japonaise (Camille Monet in Japanese Costume)
Claude Monet, 1876
Huile sur toile, 231,8 x 142,3 cm
Boston, Musée des Beaux-Arts

Monet a peint un certain nombre de portraits en pied au début de sa carrière, notamment La robe verte en 1866 où posait celle qui devint sa femme en 1870 et la mère de ses deux enfants. C'est ici le dernier portrait en pied de Camille qui allait mourir trois ans plus tard.

Lorsqu'il a été exposé pour la première fois lors de la deuxième exposition des impressionnistes en 1876, le tableau a suscité louanges et moqueries dans des proportions presque égales. Les critiques conservateurs ont qualifié le personnage de "grande poupée, sans visage humain", de "demi-mondaine", de "chinoise à deux têtes" et de "machine écarlate". Des observateurs plus ouverts d'esprit ont reconnu l'utilisation audacieuse de la couleur faite par Monet, son pinceau assuré et ses références ludiques à l'art japonais. Tout le monde semblait s'accorder pour dire qu'il y avait quelque chose d'inhabituel dans l'œuvre, qu'Emile Zola décrivit comme "prodigieuse de couleur et d'étrangeté".

La Japonaise n'était pas le titre original de Monet pour le tableau. Dans le catalogue de l'exposition de 1876, il apparait sous le nom de "Japonerie", un mot récemment inventé décrivant des œuvres occidentales qui imitaient des objets japonais.

Monet fait tout son possible pour présenter sa femme, naturellement brune, comme une parisienne blonde, déguisant à la fois son identité et soulignant sa différence avec les objets exotiques qui l'entourent : un kimono richement brodé, un groupe de seize évantails de papier, et ce qui semble être un tatami sous ses pieds. L'éventail dans la main de Camille, comme beaucoup l'ont rapidement souligné, est décoré en bleu, blanc et rouge, les couleurs du drapeau français - un rappel supplémentaire que cette femme est moins "La Japonaise" que "La Parisienne".

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