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Ce triptyque aux vastes dimensions fait partie d’une suite de 16 peintures que Joan Mitchell a réalisées en pensant à un lieu, décrit par une de ses amies qui s’en servait de refuge durant son enfance. L’ensemble ne fut exposé qu’une seule fois, en 1995-1996, à la galerie de Jean Fournier, son fidèle marchand parisien depuis 1967. N’ayant jamais vu ce lieu, c’est donc plutôt d’un imaginaire des éléments, au sens bachelardien, que s’est inspirée Mitchell. Un seul grand mouvement entraîne la toile comme une danse, laissant exploser les percées de jaune et toute la gamme des bleus qu’affectionne l’artiste. Malgré les grandes dimensions et les multiples coups de pinceau qui couvrent la toile de bout en bout – comme dans l’Action Painting – , il n’y a pas ici de violence mais, au contraire, un aspect aérien, ouvert sur l’infini. La structure en chaîne du pourtour contient cependant les grandes masses picturales en déplacement, les empêchant de fuir à l’extérieur. Cette synthèse entre la retenue de la peinture européenne et l’énergie puissante de la peinture américaine constitue l’originalité de l’œuvre de Joan Mitchell.
Claude Schweisguth - Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007