Le Moïse a été sculpté pour le second projet du tombeau de Jules II qui ne prévoyait déjà plus que deux étages. Il devait en occuper le niveau le plus élevé. Il a donc été concçu pour être vu d'en bas et non pas, tel qu'il est exposé aujourd'hui, à hauteur d'il.
Il devait être l'une des six figures colossales qui couronnait la tombe, le frère aîné des prophètes de la Sixtine.
Michel-Ange s'est sans doute inspiré de la conception médiévale qui voit l'homme comme un microcosme de l'univers. La barbe fleurie suggère l'eau, les cheveux défaits, le feu et le lourd drapé, la terre.
A ces éléments allégoriques Michel Ange rajoute une représention de l'artiste et du pape, deux personnalités qui avaient en commun cette "terribilità" que possède aussi Moïse. Il est ici redescendu sur terre et, constatant la cérémonie du veau d'or, "il tremblait d'indignation, après avoir maîtrisé l'explosion de sa colère" selon les mots de Tolnay.