A l'encontre de la préciosité un peu désuète des Somov et des Borissov-Moussatov et de l'élégance des peintres du "Monde de l'art" comme Bakst et Benois, un mouvement dit primitiviste dont la période d'activité se situe entre 1907 et 1912 finit par se constituer autour de Larionov, Gontcharova et David Bourliouk. Malevitch le rejoint tardivement, en 1911 avec ce tableau.
Ce baigneur, agressivement en marge du réalisme, rouge et disproportionné, les extrémités plus grosses que la tête apparaît moins comme un baigneur que comme un grand diable ou un danseur nu. Il ne rappelle pas tellement les baigneurs et baigneuses de Cézanne, le polynésiens de Gauguin mais, plus proche de lui, Le Grand nu de Braque (qui avait été exposé en Russie) et des oeuvres largement diffusées par les reproductions des revues notamment La danse et La musique commandées à Matisse par Chtchoukine en 1909, c'est ce qui amènera Matisse à Moscou en 1911.