Le Chancelier Séguier Charles Le Brun 1660
 
 

Le Chancelier Séguier
Charles Le Brun, vers 1660
Huile sur toile : 295 x 357.
Paris, Musée du Louvre.

   

Le chancelier sur un cheval, placé au centre de la composition, est entouré de six écuyers et pages à pied, habillés dans des tons bleu. Le fond est composé d'un ciel sombre.

Ce portrait ne relate pas d'événement particulier. Il n'y a aucun symbole ou accessoire qui y ferait référence. Le chapeau à bordure ronde que porte Séguier est le mortier traditionnel des chanceliers de France. Le cordon de l'Ordre du Saint-Esprit est sans doute une distinction à laquelle il attachait une importance particulière. La richesse des parures et broderies couleur or sont en lien avec les honneurs fait au cavalier. Les deux parasols sont signes de protection. Ce symbole réfère à la personnalité du chancelier, protecteur des arts. Le Brun s'est représenté sous les traits de l'écuyer qui tient le parasol. Ceci est une marque d'allégeance pour la protection de laquelle il a profité. Le regard qu'il jette vers la gauche du tableau réfère à son passé. En 1642, il part pour Rome avec une pension annuelle de 200 écus données par Séguier, auquel il doit de précieuses lettres de créance. Et de retour en France, en 1646, il obtient une place vacante de valet de chambre du roi, qu'il achète ou obtient de Séguier.

Séguier est aussi devenu protecteur de l'Académie après la mort de Mazarin. On recherche encore si les visages des estafiers et des pages correspondent à des visages d'artistes contemporains de où ayant un lien avec Séguier.

La date d'exécution du tableau est très discutée. Certaines études le datent de 1641, d'autres d'entre 1660 et 1661 ; Tuiller dans le catalogue de Versailles l'estime entre 1653 et 1657. La difficulté vient du style changeant du maître avant 1661. C'était une capacité appréciée de ses clients, il pouvait changer de sujet comme de style. Cette raison conduira Fouquet à le choisir.

En 1764, le tableau est mentionné pour la première fois dans un texte imprimé par Grossey dans les Éphémérides pour l'année bissextile MDCCLXIV. En 1793, le procès verbal des séances de l'assemblée administrative du département de l'Aube décrit le portrait de Séguier en ajoutant "nous avons admiré la grande maîtrise, la magnifique ordonnance et la touche mâle et vigoureuse du grand maître". Le tableau était alors conservé parmi les tableaux du château d'Estissac. Le tableau est transporté le 17 septembre en tant que confiscation révolutionnaire.

Les Éphémerides sont rééditées en 1811 et une note est ajoutée concernant l'œuvre, la décrivant comme un tableau qui a enrichi la ville de Troyes et pendant la révolution. Il est vraisemblable que le tableau avait alors déjà été réclamé par les propriétaires de Saint-Liebaut, descendant de Seguier, en tant que portrait de famille.

En 1942, il est acquis par le Louvre après le décès de la baronne de Chevrellere, née Séguier.

 

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