(1877-1943)
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Expressionniste |
Les usines | 1902 | Nantes, Musée des Beaux-arts |
Le roulis transatlantique | 1907 | Nantes, Musée des Beaux-arts |
The Billboard, New York, ou Les Affiches | 1908 | Nantes, Musée des Beaux-arts |
Le café du commerce | 1913 | Nantes, Musée des Beaux-arts |
A la boucherie | 1938 | Collection particulière |
Fils d’un grossiste en mercerie nantais et d’une mère parente de Jules Grandjouan, Jean-Émile Laboureur part faire des études de droit à Paris, mais les abandonne vite au profit d’études d’anglais et d’allemand. Il s’inscrit aussi à l’Académie Julian, une école privée de peinture et de sculpture fondée à Paris en 1866 par le peintre français Rodolphe Julian (1839-1907). Il est initié à la gravure par Auguste Lepère et expose ses premières œuvres, des gravures sur bois, au Salon de 1896. À Paris, il rencontre ainsi des artistes célèbres dans le monde littéraire et artistique, comme Guillaume Apollinaire, ou encore Henri de Toulouse-Lautrec, qui l’initie à la lithographie. Alphonse Lotz-Brissonneau, mécène et collectionneur nantais, l’encourage dans cette voie.
En 1898, revenu à Nantes pour effectuer son service militaire, il participe à l’illustration de la Revue nantaise littéraire et artistique dont son cousin Jules Grandjouan est le directeur artistique.
Dans le but de compléter sa formation artistique, il séjourne en Allemagne de 1899 à 1902, où il consulte les collections d’estampes de plusieurs musées. De 1903 à 1908, il reste aux États-Unis et effectue des voyages dans plusieurs lieux comme à Londres, au Canada, en Grèce et en Turquie.
En 1912, Jean-Émile Laboureur retourne en France et s’installe à Paris, où il fait davantage usage de l’eau-forte. Ses dessins se rapprochent un peu plus du cubisme. Il collabore aussi à des revues comme la Gazette du Bon Ton et La Revue musicale.
Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, il est interprète auprès des troupes américaines localisées à Saint-Nazaire. Il tirera de cette expérience neuf burins sous forme d’un recueil qu’il intitula Petites images de la guerre sur le front britannique. Il a ainsi pu les exécuter dans le nouvel atelier que ses parents lui ont mis à disposition dans leur nouvelle demeure cise à l’actuel 29 boulevard de Saint-Aignan à Nantes.
Dans son atelier parisien, Jean-Émile Laboureur enseigne l’art de la gravure à ses élèves, comme Marie Laurencin et André Dunoyer de Segonzac.
En 1919, il s’occupe de l’illustration de L’Appartement des jeunes filles de Roger Allard, ce qui inaugure la série de quelques 70 livres illustrés dont il s’occupera tout au long de sa carrière. Il illustre ainsi Suzanne et le Pacifique de Jean Giraudoux, et des livres de Colette, André Gide, ou encore François Mauriac.
À côté de ses activités, il s’engage dans la pérennité du statut d’artiste. En 1923, il fonde le groupe des Peintres graveurs indépendants, dont fait partie par la suite des artistes tels que Chagall, ou Dufy. En 1929, il préside le Comité de l’art français indépendant, et est membre de plusieurs section de l’Exposition universelle de 1937. Cette année-là, il décore le bureau de Léon Jouhaux à la Maison du Travail, et réalise une fresque pour l’École de navigation de Paimpol. L’année suivante, il participe à la création du Comité national de la gravure française, visant à promouvoir et à étudier l’estampe.